Départ de Phnom Penh, au
Cambodge, pour le Vietnam. Il existe de nombreux moyens de rejoindre ce pays et
nous choisissons la voie fluviale combinée au bus. Cela prendra la journée
entière et c’est l’aventure pour les quatre petits Suisses bien habitués aux
transports publics de chez eux… Du tuk-tuk, nous montons à bord d’un
bateau-express qui nous mène en six heures environ jusqu’à la frontière entre
le Cambodge et le Vietnam, près de Chau Doc. En achetant les billets de bateau,
nous n’avions pas prévu de faire une croisière de luxe, mais tout de même, nous
ne pensions pas qu’il serait nécessaire de mettre les boules quies tant le
bruit du moteur est insupportable, et que les sièges seraient si inconfortables,
au fond d’un bateau si bas qu’on ne voit presque rien du paysage… nous prenons
donc notre mal en patience et arrivons enfin au poste frontière. Là, nous
troquons notre bateau pour un bateau-croisière, qui va très lentement, mais qui
a l’avantage de nous faire découvrir un peu plus le paysage et qui nous promène
dans de très beaux canaux, emplis de maisons flottantes. Nous voyons la vie
quotidienne des gens, qui se lavent dans le fleuve, font leur lessive et leur
vaisselle, pêchent, naviguent ou se reposent au bord de l’eau. C’est vraiment
envoûtant ! Arrivés à Chau Doc, nous grimpons dans un mini-bus, qui nous
conduit à la gare routière. Là, c’est parti pour environ quatre heures de car à
travers la campagne du delta du Mekong. Le seul hic, c’est que le chauffeur du
bus et son assistant ne comprennent pas où l’on doit descendre… nous l’écrivons
sur un papier, ils ne comprennent toujours pas… il faut dire que notre
vietnamien n’est pas encore au point, on vient d’arriver… bon… nous espérons
qu’ils ont quand même un peu compris et tentons tant bien que mal de savoir par
où l’on passe, le nom des villages, etc… le problème c’est qu’il n’y a que des
habitations tout du long du chemin ! Aucun panneau n’indique le début ou
la fin d’une ville, rien… gloups… nous ne savons pas non plus combien de temps
dure le trajet exactement et bien sûr, il n’y a pas d’arrêt de bus ou de carte
comme dans notre Suisse si bien organisée… Heureusement, le miracle se
produit ! L’assistant du chauffeur s’approche soudain de nous durant le
trajet et nous tend son téléphone portable. Nous y découvrons un message disant :
« If you are Valentin, say « yes » to the driver assistant.
We’ll wait for you at 7 pm at a bus stop with four motos. » On se regarde,
et on dit « yes !!! » au Monsieur ! Eh bien pour de
l’organisation, c’est plutôt pas mal… On nous demande donc de sortir du bus
vers 19h et comme prévu, quatre chauffeurs de moto nous attendent pour nous
conduire à la maison d’hôte où nous seront logés. On pose un casque sur notre
tête, on embarque les valises entre les jambes des chauffeurs, on s’accroche à
ce dernier avec notre gros sac de montagne sur le dos, et c’est parti ! De
nuit, à contre-sens, puis sur un petit chemin qui zig-zague, nous arrivons
finalement, exténués, dans une magnifique demeure coloniale. Nous aurons passé
plus de douze heures dans les transports publics, et le repas vietnamien
traditionnel ainsi que l’alcool de riz qui nous attend nous requinquent
délicieusement bien. Mot, hai, ba, YO ! Merci à la secrétaire de la maison
d’hôte d’avoir contacté notre bus… sans cela, nous aurions peut-être fini au
terminus ce soir-là… !
Voilà, vous avez donc un petit
aperçu de notre entrée en matière avec le Vietnam. Maintenant, passons aux
splendeurs du pays. Le Delta du Mekong, tout au sud du pays, regorge d’eau.
Nous prenons donc… un bateau ! pour
visiter les alentours. Marché flottant, fabriques de bonbons et boutiques
d’artisanats, maisons coloniales, canaux enfouis dans la verdure, fruits divers
à déguster… on en a plein la vue ! Avec comme point d’orgue à cette
journée, la petite balade en barque avec nos chapeaux coniques sur la
tête !
Nous passons ensuite par Hô Chi
Minh Ville, ou plus volontiers pour les habitants du coin, Saigon. Nous y
découvrons une grande ville asiatique, grouillante, bruyante, commerçante, avec
un beau point de vue depuis une des tours, de bons restaurants, et quelques
beaux bâtiments datant de l’époque coloniale.
De là, nous volons pour
l’ancienne capitale impériale qui est au centre du pays : Hué. Enfin pas
tout à fait… là encore, il nous est arrivé une petite aventure sympathique…
après coup… Nous atterrissons à Danang et nous sommes encore à 120km de Hué.
Nous prenons donc un taxi pour la gare routière, svp Monsieur le chauffeur de
taxi. Celui-ci nous emmène à la gare ferroviaire. Non Monsieur, nous voulons un
bus, vroum, vroum, pas tchou-tchou ! (notre vietnamien est vraiment
archaïque…) Une fois arrivé au bon endroit, Monsieur nous réclame le prix de la
course entière de taxi (alors que nous sommes certains qu’il savait très bien
où nous voulions aller), plus les taxes d’aéroport et de la gare
routière ! Non, mais ! Avant de nous taper dessus, nous payons tout…
pendant ce temps, voilà que tous nos bagages sont déjà embarqués dans un
mini-bus ! Oui, oui, il va à Hué et il part dans 10minutes, montez !
Bon, ok, vu les circonstances, on ne va pas chercher plus loin pour voir si un
autre bus moins cher ou plus grand part bientôt… Apparemment, le chauffeur de taxi
était de mèche avec le chauffeur du mini-bus, ça c’est sûr… nous nous
installons donc presque confortablement à l’arrière du mini-bus, sur une
banquette surélevée. Super, nous avons un peu plus de place pour les jambes que
si nous étions sur un siège normal. Nous partons et durant tout le trajet, qui
dure quand même trois heures, nous nous arrêtons à chaque fois qu’un passager
veut monter. Résultat : dans un mini-bus pouvant accueillir environ 16
passagers en Suisse, mais ici les gens sont petits, il y a 28 sièges en tout,
nous nous retrouvons pliés en quatre et entourés d’une quarantaine d’autres
passagers !!! HAAHHAHAHAH !!!! GRRRRRR !!!! Au secours ! Ah
et la place qu’on avait devant nos jambes s’est transformée en siège pour
quatre autres personnes (bébés et bagages en plus). Et sans vouloir vous faire
peur, s’il y a un accident, tout le monde est mort vu la vitesse et la prudence
du chauffeur. D’ailleurs, après 15 minutes de trajet, nous avons déjà perdu un
retro… très rassurant… Mais voyons les choses du bon côté : Janine a
largement assez de place, les paysages que nous traversons sont
merveilleux et nous arrivons à Hué entiers ! Non, on ne veut pas
réitérer l’expérience… D’ailleurs pour le retour à l’aéroport, nous prenons un
taxi quatre fois plus cher que le mini-bus… Au moins nous savons comment les
Vietnamiens se déplacent !
Hué. Ancienne capitale impériale,
la ville comprend une citadelle en grande partie détruite par les bombardements
américains mais qui garde un grand charme et quelques très beaux bâtiments.
Nous la visitons calmement et imaginons la splendeur qui devait régner ici il y
a à peine 60 ans. Soieries, mandarins, danseuses, empereurs et famille royale,
théâtre, musique vietnamienne, décorations dorées et colorées ainsi que
zenitude. Tout cela est malheureusement révolu mais le site est tout de même
classé au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Nous prenons un bateau et
naviguons sur la paisible Rivière des Parfums, qui tient son nom des nombreuses
plantes aromatiques qui la bordaient jadis. Le long des rives, les restes de
l’époque impériale : tombeaux impériaux à l’architecture majestueuse,
emplis de zenitude et de jardins sobres, pagode emblématique du Vietnam et
encore en activité pour les nombreux bouddhistes de passage, temples discrets
cachés dans la verdure… nous nous régalons les yeux et l’esprit de tant
d’histoire et de culture mais surtout de l’esprit bouddhiste qui règne ici.
Nous faisons une fois de plus un
saut de puce dans le ciel pour arriver dans la capitale vietnamienne : Hanoi !
Sept millions d’habitants, quatre millions de mobylettes, des voitures, des
piétons, des trottoirs qui servent de parking et donc des routes qui servent à
tout le reste, des restaurants de rue, des échoppes, de la soie, des tailleurs,
des odeurs, des gens, des gens, des gens… Au milieu de tout ça, nous quatre. On
déguste de délicieux mets sur de petits tabourets bleu en tentant de ne pas
lâcher son morceau de poulet dans la sauce soja ni de lui faire faire un
looping avec les baguettes, on cherche de la soie, nous passons chez une
tailleuse faire quelques commandes, nous abdiquons devant le mausolée d’Hô Chi
Minh lorsque nous découvrons la file d’attente longue de plusieurs centaines de
mètres, nous visitons quelques temples, nous observons le trafic incessant mais
fluide dans les rues, en définitive, nous nous imprégnons de l’ambiance de
cette ville si particulière.
Pour terminer le voyage de Janine
et Willy en grandes pompes, nous organisons une croisière dans la fabuleuse,
l’incroyable, la magique Baie d’Along ! Depuis le temps que Janine nous
bassinait avec cette Baie d’Along… hahaha ! Et bien on a bien fait d’y
aller ! Rendez-vous compte… Naviguer dans une jonque privée en bois, avec
un équipage aux petits oignons avec nous, un guide francophone super
sympathique, et tout ça dans un cadre à couper le souffle ! Des milliers
d’îles et îlots qui émergent de la mer, couverts de jungle et parfois de
singes, quelques villages flottants par ci par là, le silence, le calme… C’est
tout simplement reposant tant pour l’esprit que pour le corps. Au
programme : navigation dans un décor de rêve, baignades, délicieux repas
de fruits de mer et poissons, balades en kayak, visite d’un village flottant et
jeux de cartes. Et ça pendant trois jours. Que demander de plus ? D’y
rester plus longtemps…
En rentrant à Hanoi, un passage à
la clinique s’impose… En effet, Valentin a 39,6°C de fièvre !
Verdict : grippe A H1N1. Pas rigolo du tout, mais heureusement une fois
que la fièvre est descendue grâce à une perfusion d’eau et à des Dafalgans, il
n’a rien à craindre. Repos donc, et un masque à porter pour ne pas transmettre
le virus plus loin…
Dernier jour de vacances pour
Janine et Willy. Ils bouclent leurs valisent et nous flânons encore un peu dans
la ville. Dernière partie de chibre (ça va nous manquer), un petit express
italien à côté de l’hôtel, puis c’est les adieux. Merci encore mille fois pour
tous ces bons moments partagés !
Voilà, on se retrouve les deux.
Nous restons cinq jours à tourner en rond dans Hanoi et notre chambre d’hôtel
en attendant que Valentin soit totalement remis de sa grippe et surtout, en
attendant la prochaine aventure : un trek de quatre jours dans les
montagnes à 180 km de Hanoi. Accompagnés de The, notre guide de cœur, nous
arpentons les collines à la découverte de deux (des 54) ethnies vietnamiennes.
Les Thais et les Hmongs. Nous marchons de village en village et en route, nous
voyons comment les habitants des montagnes vivent de la culture sur brulis, se
déplacent (en mobylette !), transportent leur marchandises et matériel
(dans des hottes pour les Hmongs et dans des hottes tenues par un tissu calé
sur le front pour les Thais.) Nous rencontrons ces gens, à commencer par les
enfants du chef d’un village Hmong chez qui nous dormons. Ils nous sautent au
cou lorsque nous arrivons, nous prennent par la main et nous emmènent faire un
tour du village ! Ils nous apprennent à compter en vietnamien, nous
perfectionnons leur anglais lorsqu’ils nous apportent leurs cahiers d’école.
Nous soupons entourés de trois Vietnamiens et buvons l’alcool de riz ensemble.
Puis nous nous endormons sur un lit de planches, entourés de murs en planches,
au son des aboiements de chiens puis des cris des coqs ! Bonne nuit… Le
lendemain, nous avalons 25km dont une grande partie à la descente. Valentin,
toi aussi tu as les jambes qui tremblent ?? Nous ne vous expliquons pas
les courbatures deux jours plus tard… Mis à part ça, nous traversons des
paysages de rizières verdoyantes splendides et mangeons des repas typiques très
bons. Le troisième jour nous réserve l’apothéose du trek : quatre heures
de marche à travers des rizières en terrasses, des cultures et des petits
villages isolés. Magnifique ! Marcher à travers une rizière se révèle
périlleux, mais cela nous montre bien le degré d’agilité des travailleurs aux
champs. Par ailleurs, s’occuper de rizières est pénible du fait que les paysans
ont les pieds dans l’eau toute la journée et sont courbés en deux pour repiquer
(par exemple) chaque brindille de riz. Un travail de titan, fait entièrement
manuellement et sans engrais chimique (les buffles sont un bon substitut). Nous
nous arrêtons pour le dîner et dégustons du riz gluant, des brochettes de porc,
du concombre et des œufs. Miam ! Le propriétaire de la maison nous propose
de nous reposer et c’est très volontiers que nous grimpons dans la maison sur
pilotis pour piquer un petit somme. Une fois de plus, l’accueil des Vietnamiens
est incroyable et c’est ce que nous retiendrons de ce très beau trek, en
plus des paysages fous. Nous remercions de tout cœur The, qui a été notre guide
durant notre petite escapade dans la Baie d’Along et durant le trek dans les
montagnes. Il n’a pas seulement été guide, mais également traducteur et
compagnon de route. Nous avons eu beaucoup de plaisir avec lui !
Voilà, le blog est à jour et les
prochaines aventures que nous vous relaterons se passeront au Népal, où nous
sommes depuis quelques jours. Mais pour avoir de la matière à raconter, on va
d’abord partir une vingtaine de jours dans la région des Annapurnas pour un
trek ! Vive les montagnes ! Et à dans trois semaines !