Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage... (Georges Brassens)

samedi 12 janvier 2013

Le glacier Perito Moreno


Après les splendeurs du « Parque Nacional Torres del Paine », nous enchaînons notre périple patagon au nord, vers El Calafate en Argentine. A la douane (au milieu de nulle part), le jour de Noël nous trouvons le douanier endormi. Il vient « contrôler » nos papiers en training et veste officielle en nous disant : « désolé j’ai pas mal fêté hier… ». Autant dire qu’on est passé en Argentine sans aucun problème… Nous arrivons donc à El Calafate le 25 décembre. Mais comme tous les restaurants font des menus spéciaux pour Noël, plus chers, avec moins de choix et stressent les clients pour faire deux services, nous attendons le 26 pour fêter Noël en tête-à-tête. Un délicieux Bife de Chorizo avec frites, vin argentin et dessert au dulce de leche, un vrai régal…




Le lendemain, nous filons directement voir le glacier Perito Moreno, but de notre visite à El Calafate. Et là, quelle n’est pas notre stupéfaction de le découvrir. On est arrivé juste à temps pour voir les derniers centimètres carrés de glace fondre dans le lago Argentino. Et voilà ! Une demi-heure plus tard, il ne reste rien du glacier en photo dans l’en-tête et nous repartons bredouilles, déçus mais également fiers d’avoir assisté à la fin d’un mythe.







Mais non, on vous a bien eus. Quoiqu’on pourrait penser qu’il est en voie de disparaître vu que certains documentaires sur le réchauffement climatique utilisent des images du glacier Périto Moreno, avec d’énormes  séracs craquant et s’écrasant dans le lac Argentino, à tort et à travers comme illustration. Mais en réalité si le glacier craque et si ces séracs tombent dans le lac, c’est à cause de l’AVANCEE du glacier, deux mètres par jour au centre et septante centimètres sur les côtés. Et oui, un glacier qui avance ça existe encore…

Donc nous continuons d’avancer, impatient, sur la passerelle. Après quelques centaines de mètres, nous commençons à apercevoir le haut du glacier par-dessus la forêt. On est tout de suite mis au parfum, un pan du glacier se détache et disparaît derrière les arbres pour se fracasser dans l’eau avec un bruit assourdissant. Nous n’avons vu qu’une infime partie de ce qui s’est passé mais déjà nous nous rendons compte de l’incroyable spectacle que nous allons vivre durant cette journée. En effet, le glacier, haut de 60m, large de 5 kilomètres et long de 30 kilomètres avance. Et en plus, ce glacier n’est qu’un infime bras du champ de glace sud de Patagonie. Il est particulièrement impressionnant car, à n'importe quelle époque de l'année, se produisent des effondrements constants de ses murs de glace. En plus, le front du glacier avance face à la péninsule de Magellan. Quand il atteint la rive opposée, il divise le lac en deux créant des digues naturelles. Les eaux montent alors (jusqu'à trente mètres) et commencent à éroder le glacier qui devient moins résistant (ce qui crée un pont de glace) et cède sous la pression. Cette rupture spectaculaire du front du glacier a lieu périodiquement. Ce phénomène ne va pas tarder à se produire mais, malheureusement pour nous, le glacier n’est pas encore assez érodé pour que l’explosion ait lieu le jour de notre visite.

 Nous restons tout de même « scotchés » devant ce glacier une journée entière. La seule exception est une petite croisière sur le lac pour aller voir le glacier depuis « en bas ». Mais, une fois ce tour en bateau terminé, nous retournons voir le glacier et nous émerveiller en l’écoutant craquer et bouger pour le plus grand plaisir de nos yeux et de nos oreilles. Nous attendons avec impatience d’assister à un effondrement d’une partie du mur du glacier. Et tout à coup, en flânant sur la passerelle, nous voyant tout un pan du glacier qui craque et qui envoie de petits blocs de glace dans le lac et, tout à coup, c’est un bloc de 60m de haut sur 20-30m de large qui se rompt, éclate et finit dans l’eau en nous faisant dresser les cheveux sur la tête tant ce spectacle est impressionnant. Nous sentons vraiment la force de la nature et la pression que le glacier exerce sur lui-même. Durant la journée, nous aurons droit à quatre autres effondrements de ce type qui sont tous plus spectaculaires les uns que les autres. Et pour finir en beauté, c’est le mur de la plus haute partie du glacier qui se détache, vacille lentement, éclate en morceaux et s’écrase dans les eaux du lacs créant un mini tsunami. Complétement dingue !


5 commentaires:

  1. Ouahhh ... cela ne me laisse pas de glace! Incroyable et bien vu la blague. J'ai discuté avec Marc de votre blog en montant au Chasseral ... dans le brouillard . Nous nous sommes retrouvés par hasard et sommes heureux de suivre votre aventure. A+. Papa du Clos des vignes.

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  2. Petits coquins! J'y ai bien cru à votre histoire tristounette... (hi, hi, hi!) Bien joué la vidéo. C'est impressionnant!
    Bisous, et encore bon anniversaire Christelle!

    Maman du Clos des Vignes

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  3. heuuuu

    les glaciers, c'est comme les étoiles... ils grossissent rapidement avant de mourir..

    nabl

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  4. D'un grand pas vous avez franchi le Pacifique et vous êtes déjà à demain. Un nouveau continent s'ouvre à vous prêt à être découvert et vivre de belles émotions, allez les voyageurs! Nous attendons vos récits et photos.
    Mais tout d'abord vous vivrez l'Australian Open de l'intérieur et vous allez vibrer aux exploits des joueurs(ses) de tennis. Allez les Suisses!!!
    Gros becs de maman

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  5. Woaaaah, vos photos sont incroyables. Cet endroit doit vraiment être féérique. ça donne vraiment envie d'aller y jeter un oeil en tous cas.
    A bientot pour les prochaines news ;-)

    Nico

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