Xi’an ! 20h de train depuis Shanghai et nous voilà dans
une ville pleine d’histoire. Et pas n’importe quelle histoire. Il s’agit de
visiter l’Armée de terre cuite enterrée. Une découverte qui ne date que d’une
quarantaine d’années, mais un trésor qui est resté caché plus de 2000
ans ! Environ 7000 soldats de terre cuite ont été moulés, cuits et
enterrés en rangs serrés, telle une véritable armée, pour protéger dans son
tombeau l’empereur Qin aimant la grandeur. En effet, c’est lui aussi qui a
commencé la construction de la Grande Muraille. Entrés dans les immenses
hangars révélant l’armée de terre cuite, nous sommes bel et bien devant un site
archéologique extraordinaire ! Et ce n’est pas terminé, les archéologues
s’affairent encore pour mettre au jour encore plus de choses : acrobates
et animaux auraient été découverts pas loin…
Xi’an, c’est également l’attente durant dix jours de notre
visa chinois, que nous avons dû faire prolonger. Alors on s’attarde dans cette
ville sympa, qui se situe au début (ou à la fin, ça dépend d’où on part…) de la
Route de la Soie. Qui dit route de la Soie, dit mélange des cultures !
Même si la Route de la Soie fait partie de l’histoire ancienne, quelques traces
persistent de nos jours, et pas des plus désagréables… On mange régulièrement
dans le quartier musulman de délicieuses soupes de mouton bouilli, des
brochettes, des galettes de pain au sésame, des nouilles et toute sorte
d’autres mets excellents au milieu des stands animés. Ça crépite, ça flambe, ça
appelle le client, ça sent bon et ça met l’eau à la bouche… un régal tant pour
les papilles que pour les yeux !
Nous profitons de notre séjour dans le coin pour monter sur
le mont sacré Hua Shan. Un peu de nature nous fait du bien après toutes ces
visites en ville, et nous fonçons jusqu’au sommet. Le lendemain, on redescend
toutes les marches d’escaliers qu’on a foulées hier et on se rend compte les
jours suivants que le dénivelé n’était pas si anodin… aïe ! nos
jambes ! Pour récupérer de cette superbe balade de santé (ou plutôt
randonnée destructrice de quadriceps !) au milieu des pics calcaires, on
va s’amuser en tandem sur les remparts, on va voir de sympathiques pandas dans
un centre de sauvetage et on va de temps en temps boire un bon café !
Comme vous pouvez le constater, on ne s’ennuie pas…
Sur la route de Pékin, nous nous arrêtons à Pingyao, une
jolie petite ville au milieu de remparts et très bien conservée (très rare en
Chine, projets de construction à la communiste obligent). Nous y passons deux
jours calmes à nous balader entre les vieilles maisons restaurées et
accueillant désormais des magasins de souvenirs, des restaurants et des
auberges.
Pékin ! Qu’est-ce qu’on pourrait bien y faire ? La
Grande Muraille ! La Cité interdite ! Du canard laqué ! Mais
pour commencer, il nous faut un visa pour la Mongolie, notre prochaine étape.
C’est un peu la galère, mais on finit par y arriver, juste quelques heures
avant notre train… ouf…
La Grande Muraille ! Ça nous faisait rêver avant d’y
être, et on rêve d’y retourner ! Nous sommes allés voir le tronçon de
Mutianyu et c’était magnifique. Peu de monde, restauré sur 3,5 km sur lesquels
on peut bien se promener, et tout le reste date de la restauration précédente (il
y a 700 ans). On a donc même profité de marcher sur un morceau de muraille où
les arbres ont eu le temps de pousser et où le mur tombe gentiment en ruine.
Voir la Grande Muraille serpenter le long de crêtes sur plus de 20km au milieu
de la forêt restera gravé dans nos mémoires ! On se croirait au moyen
âge et on imagine les Mongols qui attaquent !
La Cité interdite ! Impériale, splendide, grandissime
et… bondée ! Les toits jaune, les charpentes bleues, les dragons, les
phénix, les anecdotes sur les princesses, les trônes impériaux, les salles de
travail… Ce palais, resté fermé au monde extérieur pendant plus de cinq siècles
est une fabuleuse trace du passé. Il a été
transformé en musée à partir de 1911. Très bien conservé, c’est un
plaisir de se balader dans l’histoire de la Chine et d’imaginer que d’ici, de
ce trône juste devant nous, partaient les ordres pour conquérir les pays
voisins à des jours de déplacement…
Du canard laqué ! Une bouchée de peau grillée trempée
dans du sucre… une très fine crêpe farcie d’une petite tranche de canard
découpé devant nous par le chef… une gorgée de vin… un litchi en dessert… un
délice ! Au point que nous retournons manger un canard deux jours plus
tard !
Voilà, la Chine, c’est déjà fini pour nous. On est dans le
transsibérien, en route pour la Mongolie. Alors quel bilan tirer de ce pays si
vaste et que nous avons survolé en 40 jours ? Avant d’y être, nous avions
pas mal de préjugés. La Chine est sûrement un pays très pollué, irrespectueux des droits de l’homme, en
pleine croissance, où l’on verra des gens fermés, ayant peut-être peur de tout
ce qui est en lien avec le gouvernement. Nous verrons sûrement des militaires,
des policiers très stricts, nous serons peut-être embêtés avec nos demandes de
visas. Pour nous, la Chine sera sûrement un monde hostile, on devra toujours
galérer pour « survivre », on sera constamment dans la foule (1.4
milliard d’habitants quand même !)… Et bien contre toute attente, la Chine
comme on l’a vécue, ce n’est pas ça ! Effectivement, la liberté
d’expression est interdite et nous l’avons compris tout de suite en découvrant
que nous ne pouvions plus aller sur notre blog (merci Janine pour toutes les
mises à jour durant notre séjour chinois !) et que nous ne pouvions plus
aller sur facebook. Mais dans la rue, des policiers plutôt débraillés et
lassés, quelques jeunes militaires qui montent la garde devant les ambassades,
et c’est tout… Nous n’avons pas eu de soucis ni pour nos demandes de visas et
de prolongations de visas ni même lorsque nous étions à trois sur un scooter et
qu’un policier nous a arrêtés. Ah bon ?! C’est interdit ? Pourtant on
n’est pas les premiers à le faire… Une simple réprimande et nous étions libres
de continuer notre chemin… à pied. Une fois de plus, c’est ce que l’on a vécu,
mais cela n’est peut-être pas comme ça tous les jours. La foule ? Jamais
hors des sites touristiques. Tout est construit en grand et il y a de la place.
En parlant de construction, nous sommes tout de même choqués d’apprendre que la
production de béton mondiale est pour moitié attribuée à la Chine. Pas
difficile à imaginer lorsqu’on voit des quartiers entiers de tours entrain
d’être construits, des ponts immenses, des gares, des stades… et ça, partout
près des grandes villes. C’est vraiment hallucinant ! Malheureusement, les
constructions sont de qualité médiocre et il n’est pas rare de voir des bâtiments
neufs avoir des infiltrations d’eau, de la rouille sur les structures
métalliques, etc. C’est assez inquiétant de voir tant de projets de
construction en sachant qu’on ne construit pas de manière durable dans le pays
le plus peuplé au monde ! Pollué ? Oui, on voit des usines à charbon
de temps en temps, beaucoup de centrales nucléaires, des déchets parfois mal
gérés. Mais on voit aussi des voitures au gaz, des scooters électriques (partout),
des vélos, des parcs éoliens… Difficile donc de se faire une idée exacte sur le
côté vert de la Chine. Mais d’après ce qu’on a lu, ce n’est quand même pas tout
rose…
Et surtout, nous avons rencontré des Chinois gentils,
souriants, aidants ! Et ça, ça vaut de l’or ! Lorsqu’on ne comprend
pas un mot, d’avoir quelqu’un de patient et souriant face à vous est toujours
utile…
Nous ne pensions pas avoir envie d’y revenir avant d’y avoir
été, mais désormais la Chine est également sur notre liste, car il y a tant de
belles choses à faire, à voir, à découvrir.