Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage... (Georges Brassens)

jeudi 21 février 2013

Après quatre mois en Amérique du sud...


Après quatre mois passés en Amérique du Sud, nous voulons aussi vous parler et vous montrer certaines réalités de ce continent, ou en tout cas des quatre pays que nous avons visités. Par où commencer ? Peut-être par vous parler des choses qui nous ont surpris plutôt négativement et finir ensuite par les choses qui nous ont agréablement étonnés.

Pour commencer, la pollution et les déchets sont des problèmes auxquels les Sud-Américains sont très peu sensibilisés. Très souvent les gens jettent leurs déchets dans la nature, au bord des routes, juste derrière la clôture de leur jardins (du coup il y a un jardin très propre, entouré d’un champ de bouteilles PET, eh oui ça à l’air de pousser dans les champs…) et même certaines fois les jardins servent de déchetterie. Ce problème a tendance à gâcher un peu certains paysages car il n’est pas rare de se trouver sur un point de vue pour admirer une beauté de la nature et de baisser les yeux ou de tourner la tête pour apercevoir une petite déchetterie « sauvage ». Au niveau pollution encore, les voitures et les camions sont plus que vieux et certains (beaucoup) n’ont aucun filtre à particules ni aucun catalyseur. Du coup les gaz sont très, très noirs et nauséabonds. Même s’ils utilisent les véhicules jusqu’au bout et les pneus aussi par exemple, ce qui évite le gaspillage, il y a un moment où ces véhicules ne devraient plus avoir l’autorisation de circuler car ils polluent et ne donnent plus aucun gage de sécurité. Du coup voilà, on a très souvent pesté et toussé sur les trottoirs, en particulier au Pérou et en Bolivie. Nous avons aussi souvent été choqués de voir des sacs plastiques, pneus, bouteilles, poubelles et toutes sortes de déchets partout. Partout, partout… et ceci au Chili et en Argentine aussi, même si ces deux pays sont un peu plus développés que le Pérou et la Bolivie économiquement et socialement. A ce niveau-là, on remarque clairement qu’en Suisse on est très bien loti et que la population fait des efforts de tri des déchets et essaie de diminuer son impact sur l’environnement en prenant les transports publics par exemple. Et ce malgré le fait qu’on entende souvent qu’on ne fait pas assez d’efforts dans ce domaine. Mais au lieu de nous rappeler constamment ce qu’on ne fait pas bien, il faudrait plutôt nous encourager à continuer nos efforts et à les accroître. En bref, il faudrait prendre le problème avec une vision plus positive car les efforts par rapport à d’autres pays développés (on pense au Canada et à l’Australie, au Chili et à l’Argentine) sont considérables. Pour le Pérou et la Bolivie, nous nous sommes souvent posé la question suivante : Comment diminuer la pollution et rendre les rues et les maisons moins insalubres. Mais aucune solution nous vient à l’esprit quand on voit que certaines familles vivent dans des maisons faites en adobe et qui ne sont pas finies d’être construites (et ne le seront peut-être jamais). Ou encore quand on remarque qu’à la Paz, certaines familles sont contraintes de vivre dans des maisons qui risquent de s’effondrer dans un glissement de terrain après la prochaine forte pluie. La question est difficile. Comment imaginer améliorer la qualité de vie d’un pays lorsqu’une grande partie de la population ne peut que se donner les moyens de survivre dans la misère ?


Autre point que nous n’arrivons pas à nous décider à mettre dans le côté négatif ou positif de l’Amérique du Sud. Pour Valentin, c’est parfois négatif, Christelle trouve cela plutôt comique… les toilettes ! Alors on le met entre les deux. Qu’elles soient publiques ou privées, dans un hôtel ou dans un camping, les toilettes ne se ferment (quasiment) jamais ! Si, si, elles ont bien une porte (quoique parfois c’était la porte d’entrée de toutes les toilettes !), mais le loquet est quelque chose qui n’existe pas. Non, ce n’est pas vrai, la moitié du temps, il y en a un, mais il n’est pas possible de le fermer. Donc c’est comme ça, on ouvre trois cabines en tombant sur des mecs ou des filles avant d’en découvrir une libre, et là encore on n’est jamais tranquille sur son trône, comme dirait Monsieur. Le « pire » soucis, c’est lorsque la porte est à 3m des toilettes… on ne peut pas la retenir si quelqu’un entre. Alors on fait avec, et on en devient parfois constipé… Doit-on parler du papier hygiénique ? Rien de plus simple : il n’y en a pas ! Alors on porte toujours son PQ sur soi, ça fait partie de l’ordre en poche. Et comme les canalisations n’ont pas été faites pour le papier, ben il y a une petite poubelle remplie de papier utilisé à côté des WC. Certaines fois c’est appétissant…

En parlant d’appétit nous entrons dans un des supers côtés de notre voyage en Amérique du Sud. En effet, depuis le Pérou jusqu’en Argentine en passant par la Bolivie et le Chili, on a toujours très bien mangé. En commençant par les steaks d’Alpaga avec pomme-de-terre ou quinoa des hauts plateaux andins, le jus de fruits exotiques concocté sous nos yeux, le ceviche ou le saumon du Chili, les tartines au dulce de leche et les steaks de bœuf accompagnés d’un bon Malbec en Argentine. On pourrait vous parler de bons petits plats pendant des heures mais c’est juste pour vous mettre l’eau à la bouche. Une autre particularité de ces pays sont la feuille de coca pour la région andine et le mate (infusion) pour les Argentins. La feuille de coca occupe une place importante dans la population des Andes et principalement chez les Quechuas et les Aymaras que ce soit  mâchée, infusée ou donnée en offrande. Elle a en effet des vertus préventives contre le « soroche » (le mal des montagnes), elle  a aussi des vertus stimulantes (les chauffeurs de bus se bourrent les joues de feuilles de coca pour ne pas s’endormir) et est très utilisée comme offrande à Inti (le soleil) ou à Pacha Mama (mère nature). Les Argentins ont pour leur part leur boisson nationale, le mate. C’est un mélange d’herbes à infuser qui se boit dans une calebasse et qui a un goût très amer. Ils sirotent leur mate à longueur de journée à la paille et ils le partagent avec leurs amis et ce, toujours dans la bonne humeur et en discutant pendant des heures.

Parlons des gens. Contrairement à nos appréhensions d’avant-voyage, les Sud-Américains sont adorables ! Certes, au Pérou, nous sentions parfois une certaine tension ou agressivité entre eux, mais jamais envers nous. Ils nous ont toujours respectés, aidés, conseillés, souris. Au marché, dans les restaurants, dans les hébergements, dans les bus, dans les stations essence, partout, nous nous sommes sentis accueillis, et la plupart du temps, avec le sourire. Certains ont engagé la discussion avec nous, malgré que notre espagnol ne soit pas bon. Ils prenaient le temps, même s’ils devaient attendre qu’une phrase complète et plus ou moins correcte sorte de notre bouche. Certains nous ont dévoilé des bribes de leur vie, comme Vanessa, notre professeur d’espagnol, ou Reinaldo, notre guide en montagne. Nous sommes ressortis enrichis de chaque conversation. Ici, les gens sont ouverts à l’étranger, malgré un passé qui pourrait les pousser à ne pas nous apprécier. Un point qui nous a bien fait réfléchir… En faisons-nous de même avec les touristes de passage en Suisse, quelque soit leur nationalité ?

Le dernier point fort de notre voyage en Amérique du Sud, et pas des moindres… les paysages grandioses ! La région de Nazca, les alentours d’Arequipa, les ruines incas autours de Cusco, la vallée des Incas, le Salkantay, le Machu Picchu, le lac Titicaca et ses îles, les montagnes bordant la Paz, le Salar d’Uyuni, le désert d’Atacama, ses lagunes, sa vallée de la Lune, les canyons argentins, la cordillère des Andes du nord au sud, l’Aconcagua, la région des lacs et volcans du Chili, la côte océanique en Argentine, les paysages fous de Patagonie, à Torres del Paine, au Perito Moreno, à El Chaltèn, puis pour terminer, Ushuaia et le canal de Beagle… nous avons été éblouis, nous avons souvent été stoppés dans notre avancement, comme cloués devant tant de beauté. Oui, nous sommes d’abord venus ici pour vois des paysages, des montagnes, de la nature quasi vierge, mais nous ne nous attendions pas à autant, à si extraordinaire et en prime à être accueillis de la sorte. Il y avait toujours une phrase d’intérêt, sur nous, sur ce qu’on vient faire en Amérique du Sud ou sur notre pays, même si c’était juste pour nous dire de bien saluer Roger Federer quand on le croisera en Suisse… (on a bien ri ce jour-là), il y avait toujours un petit mot sympa…  C’était magique !

Evidemment que les photos et les textes que nous vous avons fait partager dans les articles précédents ne permettent pas de vous transmettre les émotions que nous avons ressenties. C’est pourquoi nous nous sommes si souvent dit : «  Si seulement nos amis et familles pouvaient être là, avec nous, pour voir ça… ». Alors à tous ceux qui aiment le voyage et qui ne connaissent pas encore ces régions si belles, nous voulons vous dire une chose : foncez ! amé

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