Après quatre mois passés en Amérique
du Sud, nous voulons aussi vous parler et vous montrer certaines réalités de ce
continent, ou en tout cas des quatre pays que nous avons visités. Par où
commencer ? Peut-être par vous parler des choses qui nous ont surpris
plutôt négativement et finir ensuite par les choses qui nous ont agréablement
étonnés.
Pour commencer, la pollution et
les déchets sont des problèmes auxquels les Sud-Américains sont très peu
sensibilisés. Très souvent les gens jettent leurs déchets dans la nature, au
bord des routes, juste derrière la clôture de leur jardins (du coup il y a un
jardin très propre, entouré d’un champ de bouteilles PET, eh oui ça à l’air de
pousser dans les champs…) et même certaines fois les jardins servent de déchetterie.
Ce problème a tendance à gâcher un peu certains paysages car il n’est pas rare
de se trouver sur un point de vue pour admirer une beauté de la nature et de
baisser les yeux ou de tourner la tête pour apercevoir une petite déchetterie
« sauvage ». Au niveau pollution encore, les voitures et les camions
sont plus que vieux et certains (beaucoup) n’ont aucun filtre à particules ni
aucun catalyseur. Du coup les gaz sont très, très noirs et nauséabonds. Même
s’ils utilisent les véhicules jusqu’au bout et les pneus aussi par exemple, ce
qui évite le gaspillage, il y a un moment où ces véhicules ne devraient plus
avoir l’autorisation de circuler car ils polluent et ne donnent plus aucun gage
de sécurité. Du coup voilà, on a très souvent pesté et toussé sur les
trottoirs, en particulier au Pérou et en Bolivie. Nous avons aussi souvent été
choqués de voir des sacs plastiques, pneus, bouteilles, poubelles et toutes
sortes de déchets partout. Partout, partout… et ceci au Chili et en Argentine
aussi, même si ces deux pays sont un peu plus développés que le Pérou et la
Bolivie économiquement et socialement. A ce niveau-là, on remarque clairement
qu’en Suisse on est très bien loti et que la population fait des efforts de tri
des déchets et essaie de diminuer son impact sur l’environnement en prenant les
transports publics par exemple. Et ce malgré le fait qu’on entende souvent
qu’on ne fait pas assez d’efforts dans ce domaine. Mais au lieu de nous
rappeler constamment ce qu’on ne fait pas bien, il faudrait plutôt nous
encourager à continuer nos efforts et à les accroître. En bref, il faudrait
prendre le problème avec une vision plus positive car les efforts par rapport à
d’autres pays développés (on pense au Canada et à l’Australie, au Chili et à
l’Argentine) sont considérables. Pour le Pérou et la Bolivie, nous nous sommes
souvent posé la question suivante : Comment diminuer la pollution et
rendre les rues et les maisons moins insalubres. Mais aucune solution nous
vient à l’esprit quand on voit que certaines familles vivent dans des maisons
faites en adobe et qui ne sont pas finies d’être construites (et ne le seront
peut-être jamais). Ou encore quand on remarque qu’à la Paz, certaines familles
sont contraintes de vivre dans des maisons qui risquent de s’effondrer dans un
glissement de terrain après la prochaine forte pluie. La question est
difficile. Comment imaginer améliorer la qualité de vie d’un pays lorsqu’une
grande partie de la population ne peut que se donner les moyens de survivre
dans la misère ?
Autre point que nous n’arrivons
pas à nous décider à mettre dans le côté négatif ou positif de l’Amérique du
Sud. Pour Valentin, c’est parfois négatif, Christelle trouve cela plutôt
comique… les toilettes ! Alors on le met entre les deux. Qu’elles soient
publiques ou privées, dans un hôtel ou dans un camping, les toilettes ne se
ferment (quasiment) jamais ! Si, si, elles ont bien une porte (quoique
parfois c’était la porte d’entrée de toutes les toilettes !), mais le
loquet est quelque chose qui n’existe pas. Non, ce n’est pas vrai, la moitié du
temps, il y en a un, mais il n’est pas possible de le fermer. Donc c’est comme
ça, on ouvre trois cabines en tombant sur des mecs ou des filles avant d’en
découvrir une libre, et là encore on n’est jamais tranquille sur son trône,
comme dirait Monsieur. Le « pire » soucis, c’est lorsque la porte est
à 3m des toilettes… on ne peut pas la retenir si quelqu’un entre. Alors on fait
avec, et on en devient parfois constipé… Doit-on parler du papier
hygiénique ? Rien de plus simple : il n’y en a pas ! Alors on
porte toujours son PQ sur soi, ça fait partie de l’ordre en poche. Et comme les
canalisations n’ont pas été faites pour le papier, ben il y a une petite
poubelle remplie de papier utilisé à côté des WC. Certaines fois c’est
appétissant…
En parlant d’appétit nous entrons
dans un des supers côtés de notre voyage en Amérique du Sud. En effet, depuis
le Pérou jusqu’en Argentine en passant par la Bolivie et le Chili, on a
toujours très bien mangé. En commençant par les steaks d’Alpaga avec
pomme-de-terre ou quinoa des hauts plateaux andins, le jus de fruits exotiques
concocté sous nos yeux, le ceviche ou le saumon du Chili, les tartines au dulce
de leche et les steaks de bœuf accompagnés d’un bon Malbec en Argentine. On
pourrait vous parler de bons petits plats pendant des heures mais c’est juste
pour vous mettre l’eau à la bouche. Une autre particularité de ces pays sont la
feuille de coca pour la région andine et le mate (infusion) pour les Argentins.
La feuille de coca occupe une place importante dans la population des Andes et
principalement chez les Quechuas et les Aymaras que ce soit mâchée, infusée ou donnée en offrande. Elle a
en effet des vertus préventives contre le « soroche » (le mal des
montagnes), elle a aussi des vertus
stimulantes (les chauffeurs de bus se bourrent les joues de feuilles de coca
pour ne pas s’endormir) et est très utilisée comme offrande à Inti (le soleil)
ou à Pacha Mama (mère nature). Les Argentins ont pour leur part leur boisson
nationale, le mate. C’est un mélange d’herbes à infuser qui se boit dans une
calebasse et qui a un goût très amer. Ils sirotent leur mate à longueur de
journée à la paille et ils le partagent avec leurs amis et ce, toujours dans la
bonne humeur et en discutant pendant des heures.
Parlons des gens. Contrairement à
nos appréhensions d’avant-voyage, les Sud-Américains sont adorables !
Certes, au Pérou, nous sentions parfois une certaine tension ou agressivité
entre eux, mais jamais envers nous. Ils nous ont toujours respectés, aidés, conseillés,
souris. Au marché, dans les restaurants, dans les hébergements, dans les bus,
dans les stations essence, partout, nous nous sommes sentis accueillis, et la
plupart du temps, avec le sourire. Certains ont engagé la discussion avec nous,
malgré que notre espagnol ne soit pas bon. Ils prenaient le temps, même s’ils
devaient attendre qu’une phrase complète et plus ou moins correcte sorte de
notre bouche. Certains nous ont dévoilé des bribes de leur vie, comme Vanessa,
notre professeur d’espagnol, ou Reinaldo, notre guide en montagne. Nous sommes
ressortis enrichis de chaque conversation. Ici, les gens sont ouverts à
l’étranger, malgré un passé qui pourrait les pousser à ne pas nous apprécier.
Un point qui nous a bien fait réfléchir… En faisons-nous de même avec les
touristes de passage en Suisse, quelque soit leur nationalité ?
Le dernier point fort de notre
voyage en Amérique du Sud, et pas des moindres… les paysages grandioses !
La région de Nazca, les alentours d’Arequipa, les ruines incas autours de
Cusco, la vallée des Incas, le Salkantay, le Machu Picchu, le lac Titicaca et
ses îles, les montagnes bordant la Paz, le Salar d’Uyuni, le désert d’Atacama,
ses lagunes, sa vallée de la Lune, les canyons argentins, la cordillère des
Andes du nord au sud, l’Aconcagua, la région des lacs et volcans du Chili, la
côte océanique en Argentine, les paysages fous de Patagonie, à Torres del
Paine, au Perito Moreno, à El Chaltèn, puis pour terminer, Ushuaia et le canal
de Beagle… nous avons été éblouis, nous avons souvent été stoppés dans notre
avancement, comme cloués devant tant de beauté. Oui, nous sommes d’abord venus
ici pour vois des paysages, des montagnes, de la nature quasi vierge, mais nous
ne nous attendions pas à autant, à si extraordinaire et en prime à être
accueillis de la sorte. Il y avait toujours une phrase d’intérêt, sur nous, sur
ce qu’on vient faire en Amérique du Sud ou sur notre pays, même si c’était
juste pour nous dire de bien saluer Roger Federer quand on le croisera en
Suisse… (on a bien ri ce jour-là), il y avait toujours un petit mot sympa… C’était magique !
Evidemment que les photos et les
textes que nous vous avons fait partager dans les articles précédents ne
permettent pas de vous transmettre les émotions que nous avons ressenties.
C’est pourquoi nous nous sommes si souvent dit : « Si seulement
nos amis et familles pouvaient être là, avec nous, pour voir ça… ». Alors
à tous ceux qui aiment le voyage et qui ne connaissent pas encore ces régions
si belles, nous voulons vous dire une chose : foncez !
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