Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage... (Georges Brassens)

samedi 3 août 2013

Au pays des nomades

TCHOU !! S’il y a un mot qui nous vient en tête directement lorsqu’on pense à la Mongolie, c’est celui-ci ! A cheval, derrière les yaks ou en courant après les chèvres, c’est ce qui se crie pour faire avancer les bêtes en Mongolie. Eh oui, nous sommes chez les nomades, les vrais. Yourte, lait de jument fermenté, mouton et un immense sens de l’hospitalité, voilà ce qui caractérise les Mongols et leur mode de vie encore si traditionnel.
Pour arriver dans ce pays entouré par la Chine et la Russie, mais complètement démocratique malgré cela, nous prenons le train, et pas n’importe lequel… le Transmongolien ! Départ de Pékin et arrivée à Oulan Bator, 30h plus tard. Non, contre toute attente, ce n’est pas si long. Les paysages sont si beaux, les steppes si immenses, le désert si jaune et le passage de la frontière sino-mongole si… pénible. Il nous faut 6h pour franchir quelques centaines de mètres… ce qu’on ne sait pas, c’est que les toilettes restent fermées pendant ce temps et qu’on se fait réveiller plusieurs fois en sursaut pour montrer nos passeports au milieu de la nuit. Et ça ne rigole pas… des militaires en tenue de combat entourent le train, les contrôleurs crient plus qu’ils ne parlent et on reste coincé dans nos cabines durant tout ce temps… à 2h du matin, c’est enfin bon, nous sommes en Mongolie ! Ouf…

Nous vivons trois bonnes semaines dans ce magnifique pays pour découvrir le rythme de vie des nomades, leurs traditions et des paysages splendides. Pour commencer, nous allons habiter quatre jours dans une famille nomade avec notre jeune guide qui fait son premier voyage. Nous vivons vraiment au rythme des nomades. En effet, nous gardons les chèvres, faisons du Orhum (sorte de double crème), du Arouilsch (yoghurt séché), mangeons des nouilles aux tripes de mouton (hum…), buvons du lait de jument fermenté (re-hum…), jouons aux jeux traditionnels avec les enfants des voisins et dormons sous la yourte. Cerise sur le gâteau, nous chevauchons deux heures par jour dans un décor superbe. On rigole bien lorsque le cheval de Christelle, en plein galop oblique à droite pour grimper sur une colline. Bref nous passons quatre jours magnifiques dans cette famille si accueillante et chaleureuse.

Et puis les parents de Christelle nous rejoignent ! Quelle joie de les revoir après près d’une année loin d’eux ! C’est donc parti pour une très belle aventure avec eux ! Une guide, un chauffeur, une jeep, des tentes, un réchaud, quelques provisions, nos sacs à dos, et nous voilà parti pour un itinéraire qui nous emmène du désert de Gobi au lac Khubusgul, en passant par la Vallée de l’Orkhon et la capitale historique de Karakorum. L’aventure est extraordinaire ! A commencer par la route. On veut dire… la « route » ! Nous roulons pendant des centaines de kilomètres sur des pistes cahoteuses, à travers collines, steppes, petites rivières, sable, prairie et tout de même un peu d’asphalte, mais vraiment très peu… Donc on s’accroche, car ça secoue ! En effet, notre chauffeur est un as de la piste, mais il roule un peu vite (il a appris à conduire à M. Schumacher, nous dit-il)… Attention bosse ! Mettez vos mains au plafond, sinon c’est la tête qui va taper ! Pas de ceinture, mais une bonne poignée à laquelle il faut vraiment bien se tenir, et le tour est joué. Attention trou ! Aïe, on a bien failli casser la voiture… Ahhhh… cette fois-ci, on est carrément sorti de la piste… heureusement, en plein désert il n’y a rien sur les côtés que des mirages et quelques écureuils terrestres qui filent dans leur trou. Et des chameaux ! Nous devenons même experts en rigolade le jour où l’on passe 1h entre deux bosses. Et oui un chameau ce n’est pas vraiment appétissant surtout lorsqu’on a la tête de celui qui nous suit à côté. Entre un chameau qui frise la fièvre aphteuse et un autre la tuberculose Marianne se fait arroser de bave et de moque avec quelques brins de sang. Beurk ! Mais après coup on en rigole bien. Le désert… c’est aussi les merveilleuses dunes de sables sur lesquelles on se promène, des falaises rouges, un gisement d’os de dinosaures, un monastère perdu au milieu d’une oasis, de grosses chaleurs, parfois même un orage pluvieux et peu de possibilités de prendre une douche. On se sent revivre donc lorsqu’on peut se laver correctement après quatre jours du strict minimum à la lingette humide. On retient encore les quelques nuits passées sous nos tentes, au beau milieu de nulle part, en camping sauvage. Le rêve.

Fin du désert, nous voilà dans des contrées plus vertes et fertiles. La Vallée de l’Orkhon est magnifique ! Sa rivière qui serpente au milieu des prairies, une très vieille coulée de lave accidentée et le fait de vivre deux jours chez les nomades nous émerveillent totalement. Le Best of : une balade sur de jeunes chevaux vifs et très réactifs dans ces paysages de rêve. On a même droit à notre petite montée d’adrénaline lorsque la casquette de Valentin s’envole et effraie le cheval de Marianne. Heureusement, plus de peur que de mal… Autre moment de grosses sensations : Pascal qui pêche deux énormes truites en l’espace d’une demi-heure juste devant le campement ! Il les cuisine délicieusement bien et c’est bienvenu après l’overdose de mouton qu’on vient de faire ces derniers jours… Pour Valentin, c’est l’occasion d’apprendre à pêcher. Avec plus ou moins de succès. Le métier entre avec 2-3 cuillères coincées au fond de la rivière ou du lac. D’ailleurs on rit bien lorsqu’il est obligé de rentrer dans l’eau dans le plus simple appareil pour en décrocher une par 1.4 mètre de fond et qu’au moment de se rhabiller, une partie de ses vêtements s’envole dans l’eau… Mais il nous ramène également le souper un peu plus tard durant le voyage.

Allez, une petite aventure pour la route ! Nous roulons beaucoup aujourd’hui, on visite Karakorum, ancienne capitale de l’immense empire mongole d’antan et on roule encore et encore, jusqu’à atteindre le très beau petit lac Ugii dans une zone marécageuse. On choisit un bel endroit au bord du lac pour camper. Grave erreur, en quelques minutes nous voici envahis de milliers de petites mouches. Du coup c’est la panique, nous en sommes couverts de la tête aux pieds et rechargeons les affaires sur le toit de la voiture en toute hâte. Deuxième grave erreur. Car en reprenant la route, une tente mal arrimée se fait la malle et demeure encore quelque part au milieu des petits buissons en bord de piste. Grrrr ! En plus la nuit tombe et l’orage menace. Avec une certaine désorganisation nous montons le campement et soupons. Notre guide et notre chauffeur se voient obliger de dormir dans la voiture car il ne nous reste plus que deux tentes. Le matin nous nous réveillons sous la flotte et faisons preuve cette fois de plus d’efficacité et d’ingéniosité pour construire un abri avec deux bâtons de marche, une bâche et une canne à pêche. On peut prendre le petit déj’ au sec avant de partir à la recherche de cette tente. Une belle balade sur les rives du lac qui ne s’avère pas fructueuse. La tente est vraiment perdue pour la fin du voyage...

La traversée de la Mongolie du sud au nord tire à sa fin et nous arrivons au bord de l’immense Lac Khubusgul. Plus de 130km de long, 36km de large et 240m de profondeur. C’est vrai que de l’eau dans une faille tectonique, c’est plutôt impressionnant… ce n’est d’ailleurs pas pour rien qu’il est si près du Lac Baïkal, son grand frère, juste de l’autre côté de la frontière mongolo-russe. Ici nous sommes à nouveau accueillis comme des rois par une famille mongole. Comme d’habitude, on nous invite pour boire et manger quelque chose. Cette fois-ci, c’est un délicieux yoghurt que la maîtresse de maison a préparé. Un régal ! Attention à ne pas oublier de lécher le bol entièrement lorsqu’on a terminé, c’est une tradition obligatoire, qui nous plaît beaucoup. Nous resterions bien plus longtemps au bord de ce lac merveilleux. Couleurs dingues, forêts denses et peuplées d’ours et de loups, balade à cheval, baignades, concours de ricochets et partie de pêche. C’est vraiment génial et reposant ! Malheureusement, le voyage est bientôt terminé et nous reprenons la route pour la capitale, Oulan Bator, après quinze jours de rêve dans la nature, avec un peuple nomade encore très attaché à ses traditions et si accueillant. Merci beaucoup à notre guide Baguie et à Gana, le chauffeur, grâce à qui nous avons vécu deux semaines fantastiques. Et merci à Pascal et Marianne de nous avoir rejoints, on a vraiment adoré passer tout ce temps avec vous !

Retour à la réalité : embouteillages, pollution, klaxons, béton et boutiques de luxes… nous profitons tout de même de visiter l’incroyable marché noir, si grand et où l’on trouve tout ce que l’on veut, du vélo au frigo, en passant par la yourte en pièces détachées, la nourriture, les cannes à pêches, la soie et… les linges de plage. Ça tombe bien, on part pour notre dernière étape : l’île Kecil en Malaisie ! On boucle les sacs, en prenant garde de mettre les maillots de bain tout dessus…


2 commentaires:

  1. Que ce voyage,sur les traces de Gengis Khan,a dû être riche en découvertes tant du point de vue culturel que des paysages magnifiques.Bravo a vous quatre et merci pour les superbes photos.
    Valadri

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  2. Wahou c'est la 1ère fois que je vois votre site ! Incroyables ces photos en Mongolie, un rêve... Je me réjouis de vous revoir ! Bisous et à bientôt ! Delphine

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