Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage... (Georges Brassens)

samedi 30 mars 2013

Cambodge, retrouvailles et découvertes


Après quelques jours passés à Phnom Penh où nous avons profité des « happy hours » et de la gastronomie cambodgienne, nous nous remettons en route. Direction Koh Thmei, une île paisible à une heure de bateau du sud du Cambodge. Le trajet est long et un peu chaotique. En effet, nous effectuons quatre heures de bus sur une route principale avec une seule voie dans chaque sens. Mais le bus, et les autres usagers de la route n’hésitent jamais à doubler voir même à tripler. Du coup, nous nous sommes retrouvés quelques fois en train de dépasser pendant qu’en face une voiture doublait un camion. Heureusement, les « bandes d’arrêt d’urgence » servent de deuxième piste et lorsqu’il n’y en a pas, celui qui se fait dépasser met deux roues dans l’herbe pour que tout le monde passent et nous, à bord du bus, on sert les fesses ! Le bus nous dépose au bord de la route et il nous reste à faire 7 kilomètres de moto-taxi avec un sac de montagne sur le dos et le tout sur une piste en terre battue. Une fois arrivés au village de pêcheur, notre bateau nous attend. La traversée est absolument magnifique, barques de pêcheurs colorées, soleil couchant et île tropicale envahie par la mangrove. Après 6 heures de voyage nous voici sur une île « déserte ». En effet hormis huit petits bungalows et un restaurant il n’y a rien. Pas de route, pas de village, pas de magasin, pas de motos, pas de wifi, pas de téléphone (juste le portable du patron). Le bungalow est simple mais ne manque de rien et il y a même deux hamacs sur la terrasse, le rêve. Nous restons donc sur cette île à ne rien faire pendant quelques jours. Rien… ça fait bizarre de ne rien faire… tellement bizarre qu’on a quand même trouvé de quoi s’occuper. Jeux de société, lecture, baignades, siestes dans le hamac, manger, boire un cocktail et on recommence ! Le paradis ! Bon, on arrête de vous faire envie !

De retour à la réalité, nous retournons à Phnom Penh, puis à Siem Reap, au nord-ouest du pays. Là, nous accueillons avec joie et excitation les parents de Valentin qui viennent passer leurs vacances avec nous ! Au programme, visite du Cambodge et du Vietnam avec eux. Revoir des proches est un réel bonheur ! On ne se quittera d’ailleurs plus d’une semelle jusqu’à leur départ trois semaines et demi plus tard.

Départ donc pour les visites à gogo : ateliers de confection de la soie et de tissage, sculpture sur pierre et laque sur bois, village de pêcheurs avec leurs maisons sur pilotis (jusqu’à 7m pour avoir les pieds au sec lors de la saison des crues) et les fameux et fabuleux temples d’Angkor. Nous engageons Mondol, un chauffeur de tuk-tuk très efficace, ponctuel, rapide et… prudent ! Il restera avec nous pendant tout notre séjour à Siem Reap, nous emmenant d’un temple à l’autre. Au programme, un coucher de soleil sur le temple « Prè Rup », le « Banteay Srei » avec ses sculptures magnifiques, le « Banteay Samré » qui est une petite merveille loin des foules, le « Preah Khan » avec son fromager enraciné dans ses murs, la cité d’ « Angkor Thom » et son « Baphuon », le « Ta Prohm » laissé à la végétation, un lever de soleil sur le majestueux et emblématique « Angkor Vat » et pour finir, le Bayon aux mille visages. Pas besoin d’en ajouter beaucoup plus, les photos parlent très bien d’elles-mêmes, et les légendes vous préciseront les détails. Mais s’il fallait donner quelques mots clés de notre visite des temples, les voici : découverte, magie, culture, histoire, bouddhisme, hindouisme, croyances, légendes, architecture, rois, démesure… Merveilleux ! Ce n’est pas pour rien que ce site est inscrit au Patrimoine mondial de l’UNESCO… Et dire que nous ne voyons que la partie immergée de l’iceberg. En effet il ne reste rien des dorures, de la plupart des statues, des ornements, du système d’irrigation qui permettait aux paysans de faire jusqu’à quatre récoltes de riz par années alors qu’actuellement il n’y en a qu’une seule. Il faut encore imaginer le palais royal et les habitations en bois dont il ne reste plus de trace, la cour du roi, les éléphants, tous les ouvriers et habitants qui composaient la civilisation d’Angkor.

Une anecdote sur Siem Reap ? La panne d’électricité qui a duré au moins deux jours dont a été victime toute la ville et qui nous a fait dormir dans des chambres étouffantes, sans eau durant la journée (super pour aller aux toilettes…) et qui a forcé les Cambodgiens à fracasser tous les bords de route du centre-ville pour trouver où se situait la panne… Merci la génératrice qui nous permettait de dormir avec un petit ventilateur et qui pompait de l’eau jusqu’aux salles-de-bains du coucher au lever de soleil.

Départ ensuite en bus pour Kompong Cham, une petite ville près de Phnom Penh. Nous en gardons un souvenir ébloui et enchanté. En effet, nous sommes à la campagne et nous avons la chance de visiter le petit, minuscule devrait-on dire, village de paysans de Cheung Kok. Celui-ci s’est ouvert au tourisme depuis quelques années, ce qui lui permet d’avoir une route d’accès en bon état (en terre tout de même) et quelques emplois en plus pour mettre du beurre dans les épinards. Nous pouvons effectivement y acheter quelques souvenirs faits à la main et avec les matières premières des alentours. Nous croisons le regard de plusieurs villageois, tous plus souriants les uns que les autres. Les anciens du village nous interpellent et nous demandent (via notre chauffeur de tuk-tuk qui assure la traduction et les explications) quel âge nous avons. Nous leur rendons la question après avoir répondu, et sommes surpris d’apprendre qu’ils sont bien plus âgés que ce qu’ils n’en paraissent ! Et vas-y à 84 ans pour remonter dans ta maison sur pilotis qui est à 4m de haut et accessible par une simple échelle de bambou !

Nous louons quatre bicyclettes pour nous promener dans les alentours de Kompong Cham. Là encore, la journée est vraiment chouette. Nous longeons le fleuve du Mekong et voyons, amarrés à la rive, les maisons d’un village flottant. Les gens vivent de la pêche et sont donc sur l’eau toute l’année, c’est impressionnant. Nous traversons un marché, avec ses fruits, ses légumes, mais également ses poissons et sa viande exposés en plein soleil et par des températures certainement plus élevées que 30°C… hum… Un peu plus loin, un pont de bambou permet l’accès à une petite île. Il est reconstruit chaque année par les habitants du coin après la mousson et nous décidons de l’emprunter avec nos vélos. Oh surprise, il n’y a pas vraiment de rambarde sur les côtés et le sol, en bambou bien sûr, est plutôt mou. Nous appuyons donc sur nos guiboles et tentons la traversée sans problème, et surtout sans rentrer dans un autre véhicule arrivant parfois pile en face de nous. Mais voilà que Janine a une belle montée d’adrénaline, lorsque son sac à main glisse de son panier pour venir s’emmêler dans les rayons de sa roue avant et tout bloquer ! Comme si ce n’était pas assez dur comme ça… Nous arrivons de l’autre côté du pont, entier et tous ensemble, ouf ! Et cherchons un petit troquet pour se mettre quelque chose sous la dent. Pas évident, il n’y en a pas… mais nous arrivons finalement vers une maison qui a des tables et des chaises à l’extérieur. Nous nous asseyons et passons commande. Au menu : un beignet chacun avec un coca. On n’a pas réussi à obtenir plus, mais vu qu’on doit s’exprimer avec les mains, on est déjà bien content d’avoir quelque chose à manger ! Les gens autour de nous rient, autant que nous d’ailleurs ! Mais ce qui nous a définitivement le plus émerveillé durant cette journée, c’est tous ces enfants qui, dès qu’ils nous aperçoivent, agitent la main et crient de tout leur bonheur « Hello ! Hello ! What is your name ?  How are you ? ». Avec un sourire allant d’une oreille à l’autre !

Après cette magnifique escapade dans la campagne cambodgienne, nous revoilà dans l’agitation de Phnom Penh avec sa circulation anarchique, ses moines bouddhistes qui parlent volontiers au touriste, son marché russe (que nous avons dévalisé) et le musée de Tuol Sleng. Cette école tristement célèbre pour avoir été le centre de détention S-21 pendant le régime Khmer Rouge. Quelles émotions désagréables que de contempler toute la folie humaine en visitant les salles d’interrogatoire (ou plutôt de torture), en voyant les registres des victimes et la potence qui est toujours au milieu de la cour. Dur à croire que l’Homme puisse en arriver à tant de cruauté mais même si cette visite n’est pas la plus agréable elle reste incontournable pour ne pas oublier les horreurs de l’Histoire. Après cette visite, nous sommes encore plus impressionnés par l’envie du peuple cambodgien d’aller de l’avant et de se réconcilier avec son triste passé.

Pour finir notre aventure cambodgienne, nous aurions voulu visiter la Pagode d’Argent et le Palais Royal mais voilà, Sa Majesté avait prévu une petite fête (sans nous y convier ;-)) et le palais royal était fermé au public. Nous quittons le Cambodge avec une raison de plus de revenir !

Et nous voilà sur le Mekong, où nous voguons vers notre prochaine destination : Le Vietnam !

vendredi 22 mars 2013

Le Cambodge se relève


Suitodge
Phnom Penh. C’est le point de départ et de chute de notre périple au Cambodge. La capitale du pays, habitée par douze millions d’habitants, grouille de toute part. Il y a des motos partout, des vélos, des tuk-tuks, des voitures, des camionnettes, de temps en temps un bus longue-distance. La circulation est complètement loufoque, puisque les règles dont nous avons l’habitude ne sont pas du tout respectées ici. Mais ça fonctionne. Nous n’avons vu aucun accident, aucune touchette, aucun agacement, aucun coup de klaxon énervé ni impatience. Pourtant, le trafic est fluide. C’est vrai que ça ne va pas vite, mais on avance tout le temps. Nous n’avons que très rarement été bloqués dans un embouteillage. La règle d’or des Cambodgiens pour que cela roule ? Se faufiler entre les autres usagers de la route, même si c’est à contre-sens ! Autant vous dire que cela surprend la première fois que votre tuk-tuk s’élance sur la piste de gauche à contre-sens pour finir quelques dizaines de mètres plus loin sur la piste de droite, après avoir zigzagué entre plusieurs véhicules ! Mais comme tout le monde reste très calme, il n’y a aucune raison de s’affoler…

Et oui, Phnom Penh c’est l’attitude zen des Cambodgiens autour de nous, leur accueil sympathique, leurs sourires et la cuisine exquise de leurs mets. Malheureusement, c’est aussi la misère dans les rues. Mendiants, estropiés, victimes des mines, jeunes mères à la rue, enfants trainant dans les déchets. Bouleversant. Le pays se relève gentiment d’une guerre civile atroce, menée par un dictateur sanguinaire. Un Pol Pot qui a fait vider les villes, fermer les écoles publiques, qui a forcé son propre peuple à travailler aux champs et qui a fermé le pays au monde extérieur. Du coup, Phnom Penh est devenu une ville fantôme, tout comme la plupart des villes cambodgiennes. Le peuple se faisait exterminer par ses dirigeants, et les dirigeants s’exterminaient entre eux. Des centaines de milliers de mines anti-personnel ont été posées au bord des routes, dans les champs, aux frontières. Par ailleurs, avant cette dictature, le pays a été victime du bombardement excessif des Américains dans le nord-est du pays. Afin d’empêcher les Vietnamiens de passer sur une route stratégique au Cambodge, les Américains ont largué plus de bombes que le nombre de bombes lâchées durant la deuxième guerre mondiale tous pays confondus ! Ajoutez à cela la guérilla qui a suivi la fin du régime de Pol Pot et qui a duré jusqu’en 1998 (presque 20 ans), et vous ne serez pas surpris d’apprendre qu’il reste cinq millions de munitions non-explosées et cinq millions de mines dans le pays. Les prisons actives dans le milieu des années 70 étaient des foyers de tuberculose. Beaucoup d’enfants qui naissent aujourd’hui sont automatiquement contaminés. Sans parler du tetanos, des épidémies de dengue et autres maladies tropicales. Voilà la situation à laquelle doivent faire face les Cambodgiens aujourd’hui.

Heureusement, il y a des ONG, le soutien de l’extérieur et l’entre-aide à l’intérieur du pays. Nous avons eu l’occasion de visiter le musée des mines terrestres, près de Siem Reap. Un ancien enfant-soldat Khmer Rouge, qui a posé des milliers de mines pour gagner son pain quotidien, est devenu démineur. Il en aurait désamorcé 50'000, dont énormément avec un simple bâton et une tenaille. Il a gardé ses trophées et la « collection » est devenue ce musée. Par ailleurs, il recueille des victimes de mines, trop pauvres pour s’instruire et vivre décemment. Il gère donc une petite école de 36 élèves, qui sont ensuite insérés dans la vie professionnelle. Cet homme a un courage et une volonté de faire le bien qui est exemplaire ! Si vous voulez plus d’informations, allez consulter le site internet suivant :

Autre exemple de solidarité hors du commun : Beat Richner, un médecin suisse vivant au Cambodge depuis de nombreuses années et qui a construit des hôpitaux pédiatriques à Phnom Penh et à Siem Reap. Nous sommes allés à son concert hebdomadaire, durant lequel il nous parle de ses hôpitaux. Il joue du violoncelle, d’où son surnom de Beatocello. Entre chaque morceau, il nous donne les chiffres alarmant du nombre d’enfants que lui et son équipe, composée de plus de 2000 Cambodgiens, soignent. Il nous explique comment l’hôpital survit dans ce pays si pauvre, comment il continue à construire et à se battre pour permettre aux enfants cambodgiens d’avoir un accès gratuit aux soins. Oui, vous avez bien lu, un accès gratuit aux soins. Les consultations, les interventions et les médicaments, tout est gratuit. Le trajet de la maison à l’hôpital est même remboursé aux patients. Comment est-ce possible ? La plupart des Cambodgiens a un revenu moyen de 1 dollar par jour, n’a ni compte en banque, ni économies. Sachant qu’une nuit à l’hôpital pour un enfant coûte 240 dollars, et que l’état cambodgien participe à raison de 10% au budget de l’hôpital, comment est-ce possible d’offrir un accès aux soins gratuit ? Grâce aux dons. 90% du budget de l’hôpital provient des dons ! Beat Richner se bat quotidiennement pour récolter des fonds, et on ne peut pas dire qu’il n’y met pas du sien, puisque tous les samedis, il joue à Siem Reap pour gagner quelques sous. L’entrée est gratuite, avec collecte à la sortie. Quelques sous… ? Ce simple concert rapporte cinq millions de dollars par année ! C’est bien sûr largement insuffisant pour faire tourner l’hôpital. Si vous avez envie d’en savoir plus et de donner un peu d’argent dans un projet qui en vaut vraiment la peine et où vous pouvez être sûrs que votre don sera utilisé à bon escient, voici le site internet de Beat Richner :

Cet article vous donne un petit aperçu de la situation du Cambodge. Nous étions bien au courant qu’il est l’un des pays les plus pauvre d’Asie, et même le plus pauvre d’Asie du Sud-Est, mais d’y vivre un mois nous a plus d’une fois bouleversés. Ressortir d’un musée et d’un concert la gorge nouée, rentrer d’une visite d’un village sur pilotis extrêmement pauvre, voir une mère nourrir son nourrisson à l’aide d’une canette de soda, tout cela nous fait beaucoup réfléchir et nous révolte. Comment l’être humain a-t-il pu être si destructeur et mettre le Cambodge dans une situation si dramatique ? Nous avons la bonne impression que le pays se relève, mais il reste tant à faire…

Dans le prochain article : une île déserte, des régions splendides, les temples d’Angkor et de belles journées passées avec les parents de Valentin !

Quelques images : ici.                  


lundi 4 mars 2013

Sydney et l'Australie occidentale

Après une dizaine de jours passés à Melbourne, nous continuons notre périple à deux en direction de Sydney. Le climat n’est pas vraiment clément à notre arrivée. Il pleut des cordes pendant 36 heures d’affilée et nous nous trouvons donc coincés à l’auberge de jeunesse. Toutefois, ce répit est le bienvenu, car nous devons absolument prendre du temps afin d’organiser la suite de notre voyage. C’est bien beau de courir à gauche, à droite, pour découvrir le monde mais lorsqu’on ne sait plus où aller il faut se poser un moment et réfléchir. La question est difficile, nous avons envie de rester encore quelques temps en Australie mais la vie est tellement chère que nous hésitons à passer directement au Cambodge. Finalement nous décidons de faire « exploser » le budget et de découvrir un peu plus l’Australie. Mais que faire ? Le nord de Sydney est pris dans des inondations, le sud de Melbourne dans des incendies et des méduses empêchent de jouir des joies de l’océan sur la Gold Coast et vers la barrière de corail.

Notre choix se porte donc sur Perth car on pourra facilement rejoindre l’Asie du sud-est, le moment venu, et parce que cette région propose de très beaux sites naturels. Après une bonne journée d’organisation nous pouvons profiter, l’esprit libre, des quatre jours planifiés à Sydney. Pour commencer, comme il pleut toujours, nous allons piquer une tête et nager deux kilomètres dans un bassin olympique couvert. Comme ça fait du bien de bouger après cinq mois sans sport (hormis les randonnées) ! 
La météo s’améliorant nous entamons la découverte de Sydney par l’aquarium de la ville. C’est assez impressionnant de voir toutes ces petites bêbêtes qui baignent dans les eaux australiennes ; méduses, murènes, dudongs, requins et on en passe ! Ça donne vraiment envie de se baigner… Nous continuons notre tour de ville pour aller admirer l’opéra de Sydney depuis le pont gigantesque qui enjambe la baie, le panorama est grandiose, surtout que, dans la baie, pleins de bateaux à moteur et voiliers voguent et ça donne quelque chose en plus ! Nous profitons de cette ville pour faire le repas d’anniversaire de Valentin en tête-à-tête au « Fish Market ». Un bon plat de fruits de mer et de poisson frit avec des frites.

Pour finir notre séjour à Sydney, nous prenons un bateau pour Manly et ses plages. Sur place, nous profiterons de marcher le long de la côte. La traversée en bateau est superbe car elle nous offre une vue magnifique sur l’opéra, la ville de Sydney ainsi que sur les falaises surplombant l’océan. A Manly, nous marchons quelques heures pour découvrir qu’il n’y a pas de petites bêbêtes sympa uniquement dans l’océan. Lors de notre pique-nique, nous nous retrouvons entourés de « sea dragons »  une sorte de lézard curieux et pas peureux pour un sou ! Une autre sorte de lézard fait son apparition à côté d’un tronc d’arbre, en pleine forêt. Sa tête ressemble tellement à un gros serpent que Christelle se retrouve pétrifiée au milieu du chemin ! Plus loin nous croisons un obstacle sur notre chemin, une araignée de la taille d’une paume de main a tissée sa toile. Ça fait froid dans le dos... Nous passons à côté tout en « admirant » le monstre. Après cette jolie balade au bord de l’océan, nous nous baignons un moment sur une petite plage abritée de la houle, mais sans trop nous éloigner car la plage principale à quelques centaines de mètres est fermée en raison des courants. Ceci dit les surfeurs s’en donnent à cœur joie et l’océan est très beau car il est déchaîné.

Le lendemain nous quittons Sydney dans les mêmes conditions qu’à notre arrivée, sous une pluie battante. Mais après un vol de cinq heures nous atterrissons à Perth sous un soleil qui ne nous quittera plus jusqu’à notre départ d’Australie. Là, nous allons chercher notre voiture de location, et moteur, nous partons avec un peu d’appréhension : ici on roule à gauche ! Première intersection, on se concentre, on met le clignoteur… ah non ça c’est les essuie-glaces, on ressaie de l’autre côté, ça marche, et on tourne. Pas si difficile au fond… Bon on vous épargnera les contre-sens et les quelques fois où on se trouvait un peu trop à gauche. Pas facile d’être au milieu de sa piste quand on conduit à droite de la voiture. Mais bon, on a ramené la voiture à Perth dix jours plus tard sans une égratignure et en ayant fait environ 1500 kilomètres.

Le road trip a commencé à Freemantle, une station balnéaire branchée mais qui ne nous a pas retenus bien longtemps. Nous avons juste pris le temps de souper sur la plage avec le couché de soleil en tête-à-tête et sommes repartis le lendemain matin pour un petit village charmant, Bunbury. Nous y sommes restés trois jours et avons vraiment aimé jouer dans les vagues et aller voir les dauphins qui viennent s’abriter dans la baie. L’exposé du volontaire du « Dolphin discovery center » est très intéressant et nous apprenons, notamment que les dauphins voient autant bien que nous sous l’eau… Mais que leur sonar leur permet de savoir qu’il y a un poisson à deux cents mètres de leur position !
Après avoir socialisé avec les dauphins, nous reprenons la route dans le but de voir quelques surfeurs dans les vagues réputées de la région de Margaret River. Malheureusement, ce jour-là, l’océan est plutôt calme et nous nous contentons d’aller manger une glace sur la jetée de Busselton qui fait deux kilomètres de long. L’endroit est vraiment paradisiaque ! Puis, nous poussons la route jusqu’à Augusta, en croisant quelques kangourous, où une splendide auberge de jeunesse nous attend. Au menu pour nous, BBQ ! Ça nous change des pâtes…
Pas loin, il y a le Cap Leuwin. Et ce n’est pas n’importe quel cap. Ici se rencontrent l’océan austral et l’océan indien. Apparemment, rien de très bizarre, mais en observant un peu mieux, nous constatons que les vagues viennent s’écraser contre les rochers depuis des directions différentes. Pas étonnant que l’installation d’un phare soit devenue extrêmement nécessaire à la fin du XIXème siècle. En effet, ce coin est très difficile pour les marins, du fait des courants particuliers et des rochers qui pointent juste à la surface de l’eau le long du cap. Nous y passons un bon moment avant de reprendre la route en direction d’une plage de surfeurs. Sable fin, superbes vagues, dunes, vent… la belle vie ! Seul ombre au tableau : nous n’avons pas de planche ! Le soir nous dormons à Pemberton, petit village isolé dans la forêt. C’est si isolé que les gens nous demandent ce que l’on fabrique ici… c’est qu’il y a un arbre particulier… Le Gloucester Tree qui tient son nom du duc de Gloucester qui est venu d’Angleterre afin de contempler l’installation particulière de cet arbre. En effet, au sommet de celui-ci se trouve une cabane qu’on peut atteindre grâce à « l’escalier » en colimaçon qui grimpe autour de son tronc. Il s’agit uniquement de longues barres de métal plantées dans le tronc qui montent en spirale jusqu’à la cime.  Evidemment qu’on est monté ! Et chose étonnante pour un pays très axé sur la sécurité, il n’y a aucun assurage, ni aucune surveillance ! Enfin un peu de répit… Mis à part le fait que cette cabane offre une vue impressionnante sur la forêt de géant culminant à 60 mètres du sol, il était utilisé autrefois pour l’observation de la forêt et surtout pour détecter tout début d’incendie. D’autres arbres ont été écimés dans cette gigantesque forêt pour servir de tour d’observation. Il faut dire que celle-ci offre une biodiversité importante et que certains arbres « géants » atteignant une soixantaine de mètres de hauteur sont plusieurs fois centenaires. L’après-midi nous nous rendons dans un autre endroit de cette forêt magique où des passerelles ont été installées à environ 40 mètres de hauteur afin d’admirer la richesse de cette végétation. En effet « les géants » offrent beaucoup de fraîcheur et d’humidité pour toute la végétation et tous les animaux vivant en-dessous. Ces conditions sont rares dans un pays comme l’Australie. Ensuite nous nous offrons une petite balade au bord de « Peacefull Bay » qui porte bien son nom. La baie est paisible mais autour l’océan est déchaîné. Nous nous éloignons un peu pour nous promener au bord de ces vagues impressionnantes. La côte est belle, sauvage et semble quelque peu hostile. D’un côté il y le bush avec, certainement, de charmants reptiles et insectes que nous n’avons pas envie de croiser et de l’autre, un océan démonté avec ses courants et ses récifs. Nous devons faire demi-tour car le terrain devient trop difficile et nous retournons à « Peaceful Bay » pour piquer une tête dans ce décor grandiose.

Finalement, notre dernière étape avant notre retour à Perth se fait à Denmark. Sur la route, nous nous arrêtons dans un site magnifique. « Elefant Cove », où des piscines naturelles sont formées dans l’océan. Ici, les récifs au large offrent une barrière naturelle contre les courants et les rochers parsemés dans la mer complètent un panorama magnifique. De plus, il est possible de  grimper sur ces derniers pour sauter dans la mer. Nous profitons une dernière fois des joies de l’océan austral, continuons notre route jusqu’à Denmark et le lendemain nous retournons à Perth pour rendre la voiture de location sans problème.

Après une bonne douche fraîche (gratuite !) à l’aéroport, nous nous envolons pour un dépaysement complet. Eh oui, le Cambodge nous attend…