Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage... (Georges Brassens)

samedi 30 mars 2013

Cambodge, retrouvailles et découvertes


Après quelques jours passés à Phnom Penh où nous avons profité des « happy hours » et de la gastronomie cambodgienne, nous nous remettons en route. Direction Koh Thmei, une île paisible à une heure de bateau du sud du Cambodge. Le trajet est long et un peu chaotique. En effet, nous effectuons quatre heures de bus sur une route principale avec une seule voie dans chaque sens. Mais le bus, et les autres usagers de la route n’hésitent jamais à doubler voir même à tripler. Du coup, nous nous sommes retrouvés quelques fois en train de dépasser pendant qu’en face une voiture doublait un camion. Heureusement, les « bandes d’arrêt d’urgence » servent de deuxième piste et lorsqu’il n’y en a pas, celui qui se fait dépasser met deux roues dans l’herbe pour que tout le monde passent et nous, à bord du bus, on sert les fesses ! Le bus nous dépose au bord de la route et il nous reste à faire 7 kilomètres de moto-taxi avec un sac de montagne sur le dos et le tout sur une piste en terre battue. Une fois arrivés au village de pêcheur, notre bateau nous attend. La traversée est absolument magnifique, barques de pêcheurs colorées, soleil couchant et île tropicale envahie par la mangrove. Après 6 heures de voyage nous voici sur une île « déserte ». En effet hormis huit petits bungalows et un restaurant il n’y a rien. Pas de route, pas de village, pas de magasin, pas de motos, pas de wifi, pas de téléphone (juste le portable du patron). Le bungalow est simple mais ne manque de rien et il y a même deux hamacs sur la terrasse, le rêve. Nous restons donc sur cette île à ne rien faire pendant quelques jours. Rien… ça fait bizarre de ne rien faire… tellement bizarre qu’on a quand même trouvé de quoi s’occuper. Jeux de société, lecture, baignades, siestes dans le hamac, manger, boire un cocktail et on recommence ! Le paradis ! Bon, on arrête de vous faire envie !

De retour à la réalité, nous retournons à Phnom Penh, puis à Siem Reap, au nord-ouest du pays. Là, nous accueillons avec joie et excitation les parents de Valentin qui viennent passer leurs vacances avec nous ! Au programme, visite du Cambodge et du Vietnam avec eux. Revoir des proches est un réel bonheur ! On ne se quittera d’ailleurs plus d’une semelle jusqu’à leur départ trois semaines et demi plus tard.

Départ donc pour les visites à gogo : ateliers de confection de la soie et de tissage, sculpture sur pierre et laque sur bois, village de pêcheurs avec leurs maisons sur pilotis (jusqu’à 7m pour avoir les pieds au sec lors de la saison des crues) et les fameux et fabuleux temples d’Angkor. Nous engageons Mondol, un chauffeur de tuk-tuk très efficace, ponctuel, rapide et… prudent ! Il restera avec nous pendant tout notre séjour à Siem Reap, nous emmenant d’un temple à l’autre. Au programme, un coucher de soleil sur le temple « Prè Rup », le « Banteay Srei » avec ses sculptures magnifiques, le « Banteay Samré » qui est une petite merveille loin des foules, le « Preah Khan » avec son fromager enraciné dans ses murs, la cité d’ « Angkor Thom » et son « Baphuon », le « Ta Prohm » laissé à la végétation, un lever de soleil sur le majestueux et emblématique « Angkor Vat » et pour finir, le Bayon aux mille visages. Pas besoin d’en ajouter beaucoup plus, les photos parlent très bien d’elles-mêmes, et les légendes vous préciseront les détails. Mais s’il fallait donner quelques mots clés de notre visite des temples, les voici : découverte, magie, culture, histoire, bouddhisme, hindouisme, croyances, légendes, architecture, rois, démesure… Merveilleux ! Ce n’est pas pour rien que ce site est inscrit au Patrimoine mondial de l’UNESCO… Et dire que nous ne voyons que la partie immergée de l’iceberg. En effet il ne reste rien des dorures, de la plupart des statues, des ornements, du système d’irrigation qui permettait aux paysans de faire jusqu’à quatre récoltes de riz par années alors qu’actuellement il n’y en a qu’une seule. Il faut encore imaginer le palais royal et les habitations en bois dont il ne reste plus de trace, la cour du roi, les éléphants, tous les ouvriers et habitants qui composaient la civilisation d’Angkor.

Une anecdote sur Siem Reap ? La panne d’électricité qui a duré au moins deux jours dont a été victime toute la ville et qui nous a fait dormir dans des chambres étouffantes, sans eau durant la journée (super pour aller aux toilettes…) et qui a forcé les Cambodgiens à fracasser tous les bords de route du centre-ville pour trouver où se situait la panne… Merci la génératrice qui nous permettait de dormir avec un petit ventilateur et qui pompait de l’eau jusqu’aux salles-de-bains du coucher au lever de soleil.

Départ ensuite en bus pour Kompong Cham, une petite ville près de Phnom Penh. Nous en gardons un souvenir ébloui et enchanté. En effet, nous sommes à la campagne et nous avons la chance de visiter le petit, minuscule devrait-on dire, village de paysans de Cheung Kok. Celui-ci s’est ouvert au tourisme depuis quelques années, ce qui lui permet d’avoir une route d’accès en bon état (en terre tout de même) et quelques emplois en plus pour mettre du beurre dans les épinards. Nous pouvons effectivement y acheter quelques souvenirs faits à la main et avec les matières premières des alentours. Nous croisons le regard de plusieurs villageois, tous plus souriants les uns que les autres. Les anciens du village nous interpellent et nous demandent (via notre chauffeur de tuk-tuk qui assure la traduction et les explications) quel âge nous avons. Nous leur rendons la question après avoir répondu, et sommes surpris d’apprendre qu’ils sont bien plus âgés que ce qu’ils n’en paraissent ! Et vas-y à 84 ans pour remonter dans ta maison sur pilotis qui est à 4m de haut et accessible par une simple échelle de bambou !

Nous louons quatre bicyclettes pour nous promener dans les alentours de Kompong Cham. Là encore, la journée est vraiment chouette. Nous longeons le fleuve du Mekong et voyons, amarrés à la rive, les maisons d’un village flottant. Les gens vivent de la pêche et sont donc sur l’eau toute l’année, c’est impressionnant. Nous traversons un marché, avec ses fruits, ses légumes, mais également ses poissons et sa viande exposés en plein soleil et par des températures certainement plus élevées que 30°C… hum… Un peu plus loin, un pont de bambou permet l’accès à une petite île. Il est reconstruit chaque année par les habitants du coin après la mousson et nous décidons de l’emprunter avec nos vélos. Oh surprise, il n’y a pas vraiment de rambarde sur les côtés et le sol, en bambou bien sûr, est plutôt mou. Nous appuyons donc sur nos guiboles et tentons la traversée sans problème, et surtout sans rentrer dans un autre véhicule arrivant parfois pile en face de nous. Mais voilà que Janine a une belle montée d’adrénaline, lorsque son sac à main glisse de son panier pour venir s’emmêler dans les rayons de sa roue avant et tout bloquer ! Comme si ce n’était pas assez dur comme ça… Nous arrivons de l’autre côté du pont, entier et tous ensemble, ouf ! Et cherchons un petit troquet pour se mettre quelque chose sous la dent. Pas évident, il n’y en a pas… mais nous arrivons finalement vers une maison qui a des tables et des chaises à l’extérieur. Nous nous asseyons et passons commande. Au menu : un beignet chacun avec un coca. On n’a pas réussi à obtenir plus, mais vu qu’on doit s’exprimer avec les mains, on est déjà bien content d’avoir quelque chose à manger ! Les gens autour de nous rient, autant que nous d’ailleurs ! Mais ce qui nous a définitivement le plus émerveillé durant cette journée, c’est tous ces enfants qui, dès qu’ils nous aperçoivent, agitent la main et crient de tout leur bonheur « Hello ! Hello ! What is your name ?  How are you ? ». Avec un sourire allant d’une oreille à l’autre !

Après cette magnifique escapade dans la campagne cambodgienne, nous revoilà dans l’agitation de Phnom Penh avec sa circulation anarchique, ses moines bouddhistes qui parlent volontiers au touriste, son marché russe (que nous avons dévalisé) et le musée de Tuol Sleng. Cette école tristement célèbre pour avoir été le centre de détention S-21 pendant le régime Khmer Rouge. Quelles émotions désagréables que de contempler toute la folie humaine en visitant les salles d’interrogatoire (ou plutôt de torture), en voyant les registres des victimes et la potence qui est toujours au milieu de la cour. Dur à croire que l’Homme puisse en arriver à tant de cruauté mais même si cette visite n’est pas la plus agréable elle reste incontournable pour ne pas oublier les horreurs de l’Histoire. Après cette visite, nous sommes encore plus impressionnés par l’envie du peuple cambodgien d’aller de l’avant et de se réconcilier avec son triste passé.

Pour finir notre aventure cambodgienne, nous aurions voulu visiter la Pagode d’Argent et le Palais Royal mais voilà, Sa Majesté avait prévu une petite fête (sans nous y convier ;-)) et le palais royal était fermé au public. Nous quittons le Cambodge avec une raison de plus de revenir !

Et nous voilà sur le Mekong, où nous voguons vers notre prochaine destination : Le Vietnam !

2 commentaires:

  1. Magnifique ces paysages et vos histoires ! Quel dépaysement.

    Merci pour ce moment d'évasion...

    Nous pensons bien à vous pendant ce week-end de Pâques et vous embrassons très fort!

    Maman, papa, Pierre-Olivier et Annick

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  2. En revoyant ces merveilleuses photos,nous nous remémorons tous les instants magiques que nous avons partagés durant ces 4 semaines.

    Je repense à nos rires, nos parties de cartes en sirotant de délicieux cocktails après ces journées fatigantes passées à visiter ces merveilles d'architecture.Tous ça sous une chaleur écrasante (un peu comme ici !!!).

    Je me réjouis de voir la suite car nous y étions !
    Gros becs à vous deux
    Joyeuses Pâques !
    Valadri

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