Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage... (Georges Brassens)

lundi 5 août 2013

On boucle la boucle

Bon ben voilà, la fin s’approche à grands pas et on profite de poster le dernier article, lors de notre ultime escale à London Heathrow. Nous avons passé 10 jours reposants et remplis de découvertes en Malaisie. Nous avons appris à plonger, à faire du snorkeling et avons visité les fonds sous-marins. Tortues, poissons clowns, poissons perroquets, raies, murènes, coraux, barracudas, angelfishs, triggerfishs, giant puffer fishs, et on en passe. Pourquoi les noms anglais ? Juste parce qu’on ne les connait pas en français. En effet, on a suivi le cours de plongée Open Water en anglais, donc autant vous dire qu’on a dû s’accrocher. Enfin, surtout Christelle, qui appréhendait plus qu’un peu de s’enfoncer sous les eaux avec tout un harnachement permettant de respirer. Un nouveau monde s’ouvre à nous. A 18 mètres de profondeur tout est complètement différent. On flotte entre deux eaux, les bruits portent sur des centaines de mètres, on doit faire attention à nos réserves d’air et tant la faune que la flore sous-marine sont vraiment d’une beauté à part. En plus de découvrir ce nouvel aspect de notre planète, nous avons profité de faire le point sur notre expérience qu’est notre année de voyage en sirotant un jus de fruit, un cocktail ou autour d’un plat de fruits de mer.


Près d’un an après notre départ en tour du monde, nous nous sommes posé les questions suivantes et avons répondu sans se concerter l’un l’autre :

A refaire ?
V : Oui, sans hésiter ! Peut-être avec d’autres modalités, d’autres pays (même si je retournerais avec plaisir dans tous les pays de notre voyage, mais il y en a tant qu’il reste à découvrir) et certainement en se fixant plus longtemps à un endroit pour avoir un aperçu plus complet de la vie du pays. Mais je suis très content de la façon dont nous avons voyagé et je ne regrette pas d’avoir vu autant de pays même si dans certains endroits j’aurais voulu passer plus de temps. Cela nous donne une bonne raison de revenir…
C : Oui ! On a appris tellement de choses, vu tellement de paysages fantastiques, découvert d’autres façons de vivre, de croire, de s’organiser. Maintenant que je vois tout ce qu’on a vécu en un an, je regretterais beaucoup de ne pas être partie. Et donc je repartirais volontiers pour visiter tous les pays qui restent sur notre « to do list ».

Qu’est-ce qui t’a le plus plu dans ce voyage ?
V : De le partager avec Christelle. Une année ensemble 24h sur 24 c’est vraiment génial. De pouvoir partager toutes ces émotions, ces découvertes et ces cultures ensemble nous a rendus encore plus proches. Certains me disaient, avant de partir : « Allez-vous supporter d’être sans arrêt ensemble ? » Déjà avant le voyage j’étais sûr que tout se passerait bien, mais je ne pensais pas qu’il apporterait autant à notre couple. On se comprend tellement bien des fois, il n’y a pas besoin de parler, on sait ce que pense l'autre. Cette année à deux était un pur bonheur ! Nous en revenons plus proches que jamais, plus amoureux et pleins de projets en tête.
C : D’être avec Valentin 24h/24h et tous les jours. Sans lui, le voyage n’aurait pas été ce voyage, je n’aurais certainement pas apprécié tous les bons moments de la même manière, car grâce à lui, j’ai pu partager mes émotions. Et puis on est amoureux, alors c’est le rêve d’être tout le temps ensemble, non ?

Quels événements ont provoqué les meilleures émotions chez toi ?
V : Je garde le meilleur moment pour plus tard. Mais il y en a eu tellement, en commençant par les au revoir du départ, les trips avec les Canadiens (dont Seb’ qui essaie de s’accrocher à un pont en faisant du rafting), notre rencontre avec l’ours, les premiers pas au Machu Picchu, les interminables couchers de soleil en Patagonie dont celui de Noël à Puerto Natales (un cadeau magique dans un endroit magique), les chutes de glace du  Perito Moreno, notre arrivée au pied des Torres del Paine, les soirées tango à Buenos Aires, le match Djokovic-Berdych à l’open d’Australie, les retrouvailles avec mes parents au Cambodge, le trek des Annapurnas en entier, la grande Muraille de Chine, notre chevauchée dans la vallée de l’Orkhon en Mongolie (un rêve qui se réalise), la rencontre avec un loup au lac Khubusgul (un deuxième rêve qui se réalise). Je m’arrête là car sinon on pourrait y passer la nuit…
C : Bien sûr il y en a eu pleins et certainement que je vais oublier d’en lister quelques uns. Il y a l’instant où un immense bloc de glace vacille, puis s’écrase juste devant nos yeux alors que nous allions quitter le Perito Moreno, en Argentine. Il y a aussi la montée d’adrénaline lorsque nous grimpons depuis 1h dans un pierrier pénible, entourés de nuages bas, et que soudain se dévoilent les Torres del Paine derrière un petit lac d’altitude magnifique (Chili). Les premières minutes sur une jonque dans la Baie d’Along au Vietnam, dans un décor incroyable, au milieu de tous ces pics karstiques entourés d’eau. La descente en rafting avec Lynne et Sebastien au Canada, et en particulier quand mon super cousin s’est installé à la barre et a fini les quatre fers en l’air à l’avant du bateau… on a bien ri ce coup-là ! En Argentine, lorsque le gaucho qui nous guide à cheval me jette un coup d’œil signifiant « On fait la course ? » et que mon cheval part au galop à fond ! La veille de Noël, nous avons couru au port à Puerto Natales, au Chili, pour voir le plus beau coucher de soleil du voyage. Quel beau cadeau de Noël ! A Pékin, déguster un canard laqué et avaler une bouchée de peau grillée trempée dans du sucre. En Mongolie, chevaucher avec mes parents au bord de la rivière Orkhon et voir des yaks entrain de s’abreuver dans la rivière. Et tous les moments incroyables qui ne me viennent pas en tête au moment où j’écris ce texte…

Si tu devais faire un repas avec les meilleurs ingrédients, quel serait-il ?
V : Du dhal bat à 10 heures et du dhal bat à 18 heures… Non sérieusement je crois que je vais plutôt vous proposer la journée culinaire parfaite du voyage :
Au petit déj’ : Un jus de fruits de la passion du marché de Sucre en Bolivie, des tartines au Dulche de leche et à la confiture de Calafate sur du pain argentin.
Au Dîner : Des rouleaux de printemps du Vietnam en entrée, suivis d’un bife de chorizo argentin accompagné de quinoa des hauts plateaux andins et de pousses de soja chinoises. Le tout avec un bon verre de Malbec. Et en dessert une mangue du Cambodge avec un café dans le petit café charmant au pied du volcan Villarica.
Au souper : Un mojito en apéritif avec des empanadas de Salta en amuse-bouche, suivis d’une entrée de fruits de mer des îles Perhentian en Malaisie. Un canard laqué de Beijing en plat principal. Du fromage de yak du Népal et une glace fruit de la passion d’Argentine et s’il reste un peu de place un gâteau aux pommes de la tenancière de la lodge de Bragha sur le trek des Annapurnas.
C :
Entrée : 2-3 empanadas de Salta en Argentine, au fromage, au poulet ou aux légumes
Plat principal : un canard laqué pékinois avec sauce aux prunes, petits légumes et crêpes fines, avec un jus de citron et menthe cambodgien.
2ème plat principal : des rouleaux de printemps vietnamiens avec fruits de mer et riz, et un jus de fruits de Sucre en Bolivie.
Plat principal de consistance : un steak argentin avec frites et légumes, et un bon verre de vin !
Dessert : un tiramisu de chez Bubu sur l’île Kecil en Malaisie, puis un Apple Pie népalais fait dans une lodge d’altitude.
Avec l’expresso du café tenu par une gentille dame près du volcan Villarica au Chili : une barre de chocolat Milka achetée au Chili également !
Quoi, ça fait un peu trop pour un repas ? Moi je ne trouve pas…

Quand as-tu eu le plus peur ?
V : Lorsqu’au milieu du désert d’Uyuni, notre chauffeur a mis les deux roues droites dans le sable et l’arrière a commencé à rattraper l’avant. On a frisé le tête-à-queue, le tout à environ 90km/h…
C : Il y a eu trois gros événements pour moi. Premièrement, l’ours croisé sur un chemin au Canada. J’ai bien cru que j’allais m’écrouler sur moi-même… Ensuite une suspicion d’anévrisme, thrombose ou autre truc très bizarre dans une de mes jambes alors qu’on est sur une île déserte, à 6h de l’hôpital le plus proche, au Cambodge. Et l’instant où je me lève au milieu de la nuit dans notre chambre d’hôtel à Hanoi et que je surprends un voleur à côté de notre lit ! Les battements de mon cœur s’accélèrent, rien que d’y penser…

LE meilleur moment ?
V : Au pied d’un stupa à Ghyaru avec Annapurna II et Gangapurna en face, le village de Ghyaru  et la vallée en contre bas, bref un panorama inoubliable où nous sommes seuls au monde. Un moment parfait, et une réponse… OUI ! Nous voici fiancés.
C : Un certain jour d’avril, au Népal, dans un hameau perdu à 3600m, à côté d’un stupa et face à un paysage grandiose de montagnes himalayennes, lorsque Valentin m’a demandée en mariage. Il a vraiment bien choisi son moment, car c’était bel et bien le meilleur du voyage ! Et bien sûr que je pourrais relater cet événement dans ceux qui m’ont provoqué les meilleures émotions, car je n’ai jamais été si heureuse et émue !

Quels enseignements tirer ?
V : Difficile de faire le tour… Ça viendra certainement avec le recul. Mais comme ça à chaud je dirais que ce voyage nous a ouvert les yeux sur d’autres façons de vivre, sur d’autres coutumes, d’autres croyances, d’autres réalités de notre monde. Nous avons pu apprendre l’espagnol et perfectionner notre anglais. Ce qui me vient le plus souvent à l’esprit est la chance qu’on a d’être nés en Suisse plutôt que dans des pays en voie de développement ou même dans d’autres pays d’Europe. Je me rappelle encore me sentir mal à l’aise de dire à deux Espagnols fraîchement diplômés de l’université que je retrouve mon travail après une année de voyage et qu’eux sont contraints de quitter leur pays pour trouver du travail car le taux de chômage des 25-30 ans est autour de 50%... D’autre part nous avons une qualité de vie incroyable avec de bonnes conditions sanitaires et une conscience écologique qui n’est pas assez mise en avant. Même dans d’autres pays développés comme le Canada l’écologie est moins prise en compte surtout en ce qui concerne la voiture et la consommation électroménagère. Et que dire des pays en voie de développement… Le sujet est complexe et je vais m’arrêter là car ce que je veux dire c’est que je suis reconnaissant de la chance que j’ai de vivre dans un pays comme la Suisse et j’essaierai de repenser à certaines expériences et certains témoignages avant de râler sur des sujets de petite importance.

C : Pour faire vite car il y en a tant… J’ai appris l’espagnol et bien amélioré mon anglais. J’ai appris à plonger et réussi mon premier papier dans ce domaine. Ça c’est pour les choses très concrètes. Ensuite, il y a l’ouverture d’esprit que j’ai acquise, le fait de voir les choses d’un autre point de vue, rester calme lors de situations tendues, chercher des solutions lors de problèmes, s’ouvrir à des façons de faire, de vivre et de croire qui sont différentes des nôtres. Apprendre aussi à connaître les Français, les Anglais, les Australiens, les Américains, les Hollandais, les Israéliens et bien d’autres voyageurs. Car en effet, les clichés que j’avais sur certaines nationalités se révèlent ne pas être valables la plupart du temps… Donc pour résumer : j’ai appris énormément de choses et souvent très positives, d’où le fait que je repartirais volontiers pour en apprendre encore davantage ! Ah j’oubliais… je crois qu’enfin, j’ai appris à rester calme lorsque j’ai faim…

Voilà, le dernier article de notre voyage d’un an arrive à sa fin… ça nous fait un peu bizarre de rentrer, mais qu’est-ce qu’on se réjouit de manger une bonne raclette ! On en profite encore pour remercier les gens qui nous ont suivis tout au long de l’année, que ce soit sur le blog, sur skype, par e-mail ou en pensées. Ça nous a fait beaucoup de bien, car nos proches et nos amis nous manquent.

Merci à ceux qui ont partagé un bout de voyage avec nous. Janine et Willy qui nous ont rejoints au Cambodge-Vietnam, Pascal et Marianne en Mongolie, Thomas et Emilie au Népal, en Chine et en Mongolie, Stéphane, Virginie, Eloïse et Victor pour avoir partagé trois supers journées dans le Salar d’Uyuni, Catherine qui nous a accueillis avec beaucoup de générosité et nous a fait découvrir le Victoria en Australie, Nicole, André, Lynne et Sébastien avec qui on a passé des moments inoubliables au Canada. Et aussi un grand merci à toutes ces personnes qui ont croisé notre chemin et qui ont rendu notre voyage unique : le marchand de thé à Kathmandou, l’Argentin d’Esquel qui nous a dit de bien saluer Roger Federer, les propriétaires d’une lodge au Népal qui nous ont parlé avec sincérité de leur pays et on s’arrête là car la liste serait trop longue.

Nous concluons ce blog par quelques situations cocasses qui nous font encore sourire même 11 mois après pour certaines…

-    - Lors de notre deuxième vol en regardant par le hublot, Christelle dit : Tu as vu le bout des ailes sont recourbés, ils vont les déplier avant le décollage… Hahah, sacrée Christelle !

- Rando dans les rizières en Chine et passage par une petite forêt. Valentin regarde tellement où il met les pieds qu’un tronc d’arbre traverse par hasard le chemin et lui percute violemment la tête… à tomber à la renverse !

- « Qui veut essayer un truc vraiment stupide ? », dit le guide de rafting. « Moi ! », répond Seb. « Tu croches ta pagaie sous le pont qui passe au-dessus de l’eau et tu t’y suspends. Lorsque le 2e bateau de raft passe sous toi, tu redescends, ok ? ». « Ok ! ». Seb a tenu 3 secondes au bout de sa pagaie avant de se retrouver au milieu d’une rivière gelée !

- Dans une yourte en Mongolie, Valentin casse les œufs pour une omelette dans un récipient. Enfin le dernier œuf est cassé et voilà que par maladresse (sacré Valentin !), tout se renverse sur la belle moquette mongole… heureusement qu’il nous a ramené une truite, sinon, pas de souper !

- Dans la Baie d’Along, nous nous baignons. Janine nous rejoignant en sampan (petite barque) assise sur le bord, et voulant descendre sur la plage, elle reste malencontreusement crochée au bord. Résultat : à plat ventre dans 1m d’eau à nous faire une brasse coulée digne de Michael Phelps.

- Le lendemain d’un après-midi entier de lessive à l’eau gelée, nous repartons pour une journée de trek sur le circuit des Annapurna. Le but de la journée est de monter à un lac à 4600m d’altitude pour s’acclimater. Une fois arrivé au lac après 3 heures de grimpette, je vois encore l’image de Christelle les quatre fers en l’air au-dessus d’une flaque de boue avec ses habits encore propres (pour une fraction de seconde)… Autant vous dire que l’après-midi a été consacré à une nouvelle lessive. Et même le sac à dos y est passé.

Voilà cette fois la boucle est bouclée. Mais il reste tant de choses à découvrir…



samedi 3 août 2013

Au pays des nomades

TCHOU !! S’il y a un mot qui nous vient en tête directement lorsqu’on pense à la Mongolie, c’est celui-ci ! A cheval, derrière les yaks ou en courant après les chèvres, c’est ce qui se crie pour faire avancer les bêtes en Mongolie. Eh oui, nous sommes chez les nomades, les vrais. Yourte, lait de jument fermenté, mouton et un immense sens de l’hospitalité, voilà ce qui caractérise les Mongols et leur mode de vie encore si traditionnel.
Pour arriver dans ce pays entouré par la Chine et la Russie, mais complètement démocratique malgré cela, nous prenons le train, et pas n’importe lequel… le Transmongolien ! Départ de Pékin et arrivée à Oulan Bator, 30h plus tard. Non, contre toute attente, ce n’est pas si long. Les paysages sont si beaux, les steppes si immenses, le désert si jaune et le passage de la frontière sino-mongole si… pénible. Il nous faut 6h pour franchir quelques centaines de mètres… ce qu’on ne sait pas, c’est que les toilettes restent fermées pendant ce temps et qu’on se fait réveiller plusieurs fois en sursaut pour montrer nos passeports au milieu de la nuit. Et ça ne rigole pas… des militaires en tenue de combat entourent le train, les contrôleurs crient plus qu’ils ne parlent et on reste coincé dans nos cabines durant tout ce temps… à 2h du matin, c’est enfin bon, nous sommes en Mongolie ! Ouf…

Nous vivons trois bonnes semaines dans ce magnifique pays pour découvrir le rythme de vie des nomades, leurs traditions et des paysages splendides. Pour commencer, nous allons habiter quatre jours dans une famille nomade avec notre jeune guide qui fait son premier voyage. Nous vivons vraiment au rythme des nomades. En effet, nous gardons les chèvres, faisons du Orhum (sorte de double crème), du Arouilsch (yoghurt séché), mangeons des nouilles aux tripes de mouton (hum…), buvons du lait de jument fermenté (re-hum…), jouons aux jeux traditionnels avec les enfants des voisins et dormons sous la yourte. Cerise sur le gâteau, nous chevauchons deux heures par jour dans un décor superbe. On rigole bien lorsque le cheval de Christelle, en plein galop oblique à droite pour grimper sur une colline. Bref nous passons quatre jours magnifiques dans cette famille si accueillante et chaleureuse.

Et puis les parents de Christelle nous rejoignent ! Quelle joie de les revoir après près d’une année loin d’eux ! C’est donc parti pour une très belle aventure avec eux ! Une guide, un chauffeur, une jeep, des tentes, un réchaud, quelques provisions, nos sacs à dos, et nous voilà parti pour un itinéraire qui nous emmène du désert de Gobi au lac Khubusgul, en passant par la Vallée de l’Orkhon et la capitale historique de Karakorum. L’aventure est extraordinaire ! A commencer par la route. On veut dire… la « route » ! Nous roulons pendant des centaines de kilomètres sur des pistes cahoteuses, à travers collines, steppes, petites rivières, sable, prairie et tout de même un peu d’asphalte, mais vraiment très peu… Donc on s’accroche, car ça secoue ! En effet, notre chauffeur est un as de la piste, mais il roule un peu vite (il a appris à conduire à M. Schumacher, nous dit-il)… Attention bosse ! Mettez vos mains au plafond, sinon c’est la tête qui va taper ! Pas de ceinture, mais une bonne poignée à laquelle il faut vraiment bien se tenir, et le tour est joué. Attention trou ! Aïe, on a bien failli casser la voiture… Ahhhh… cette fois-ci, on est carrément sorti de la piste… heureusement, en plein désert il n’y a rien sur les côtés que des mirages et quelques écureuils terrestres qui filent dans leur trou. Et des chameaux ! Nous devenons même experts en rigolade le jour où l’on passe 1h entre deux bosses. Et oui un chameau ce n’est pas vraiment appétissant surtout lorsqu’on a la tête de celui qui nous suit à côté. Entre un chameau qui frise la fièvre aphteuse et un autre la tuberculose Marianne se fait arroser de bave et de moque avec quelques brins de sang. Beurk ! Mais après coup on en rigole bien. Le désert… c’est aussi les merveilleuses dunes de sables sur lesquelles on se promène, des falaises rouges, un gisement d’os de dinosaures, un monastère perdu au milieu d’une oasis, de grosses chaleurs, parfois même un orage pluvieux et peu de possibilités de prendre une douche. On se sent revivre donc lorsqu’on peut se laver correctement après quatre jours du strict minimum à la lingette humide. On retient encore les quelques nuits passées sous nos tentes, au beau milieu de nulle part, en camping sauvage. Le rêve.

Fin du désert, nous voilà dans des contrées plus vertes et fertiles. La Vallée de l’Orkhon est magnifique ! Sa rivière qui serpente au milieu des prairies, une très vieille coulée de lave accidentée et le fait de vivre deux jours chez les nomades nous émerveillent totalement. Le Best of : une balade sur de jeunes chevaux vifs et très réactifs dans ces paysages de rêve. On a même droit à notre petite montée d’adrénaline lorsque la casquette de Valentin s’envole et effraie le cheval de Marianne. Heureusement, plus de peur que de mal… Autre moment de grosses sensations : Pascal qui pêche deux énormes truites en l’espace d’une demi-heure juste devant le campement ! Il les cuisine délicieusement bien et c’est bienvenu après l’overdose de mouton qu’on vient de faire ces derniers jours… Pour Valentin, c’est l’occasion d’apprendre à pêcher. Avec plus ou moins de succès. Le métier entre avec 2-3 cuillères coincées au fond de la rivière ou du lac. D’ailleurs on rit bien lorsqu’il est obligé de rentrer dans l’eau dans le plus simple appareil pour en décrocher une par 1.4 mètre de fond et qu’au moment de se rhabiller, une partie de ses vêtements s’envole dans l’eau… Mais il nous ramène également le souper un peu plus tard durant le voyage.

Allez, une petite aventure pour la route ! Nous roulons beaucoup aujourd’hui, on visite Karakorum, ancienne capitale de l’immense empire mongole d’antan et on roule encore et encore, jusqu’à atteindre le très beau petit lac Ugii dans une zone marécageuse. On choisit un bel endroit au bord du lac pour camper. Grave erreur, en quelques minutes nous voici envahis de milliers de petites mouches. Du coup c’est la panique, nous en sommes couverts de la tête aux pieds et rechargeons les affaires sur le toit de la voiture en toute hâte. Deuxième grave erreur. Car en reprenant la route, une tente mal arrimée se fait la malle et demeure encore quelque part au milieu des petits buissons en bord de piste. Grrrr ! En plus la nuit tombe et l’orage menace. Avec une certaine désorganisation nous montons le campement et soupons. Notre guide et notre chauffeur se voient obliger de dormir dans la voiture car il ne nous reste plus que deux tentes. Le matin nous nous réveillons sous la flotte et faisons preuve cette fois de plus d’efficacité et d’ingéniosité pour construire un abri avec deux bâtons de marche, une bâche et une canne à pêche. On peut prendre le petit déj’ au sec avant de partir à la recherche de cette tente. Une belle balade sur les rives du lac qui ne s’avère pas fructueuse. La tente est vraiment perdue pour la fin du voyage...

La traversée de la Mongolie du sud au nord tire à sa fin et nous arrivons au bord de l’immense Lac Khubusgul. Plus de 130km de long, 36km de large et 240m de profondeur. C’est vrai que de l’eau dans une faille tectonique, c’est plutôt impressionnant… ce n’est d’ailleurs pas pour rien qu’il est si près du Lac Baïkal, son grand frère, juste de l’autre côté de la frontière mongolo-russe. Ici nous sommes à nouveau accueillis comme des rois par une famille mongole. Comme d’habitude, on nous invite pour boire et manger quelque chose. Cette fois-ci, c’est un délicieux yoghurt que la maîtresse de maison a préparé. Un régal ! Attention à ne pas oublier de lécher le bol entièrement lorsqu’on a terminé, c’est une tradition obligatoire, qui nous plaît beaucoup. Nous resterions bien plus longtemps au bord de ce lac merveilleux. Couleurs dingues, forêts denses et peuplées d’ours et de loups, balade à cheval, baignades, concours de ricochets et partie de pêche. C’est vraiment génial et reposant ! Malheureusement, le voyage est bientôt terminé et nous reprenons la route pour la capitale, Oulan Bator, après quinze jours de rêve dans la nature, avec un peuple nomade encore très attaché à ses traditions et si accueillant. Merci beaucoup à notre guide Baguie et à Gana, le chauffeur, grâce à qui nous avons vécu deux semaines fantastiques. Et merci à Pascal et Marianne de nous avoir rejoints, on a vraiment adoré passer tout ce temps avec vous !

Retour à la réalité : embouteillages, pollution, klaxons, béton et boutiques de luxes… nous profitons tout de même de visiter l’incroyable marché noir, si grand et où l’on trouve tout ce que l’on veut, du vélo au frigo, en passant par la yourte en pièces détachées, la nourriture, les cannes à pêches, la soie et… les linges de plage. Ça tombe bien, on part pour notre dernière étape : l’île Kecil en Malaisie ! On boucle les sacs, en prenant garde de mettre les maillots de bain tout dessus…


jeudi 4 juillet 2013

En Chine: Que d'Histoire

Xi’an ! 20h de train depuis Shanghai et nous voilà dans une ville pleine d’histoire. Et pas n’importe quelle histoire. Il s’agit de visiter l’Armée de terre cuite enterrée. Une découverte qui ne date que d’une quarantaine d’années, mais un trésor qui est resté caché plus de 2000 ans ! Environ 7000 soldats de terre cuite ont été moulés, cuits et enterrés en rangs serrés, telle une véritable armée, pour protéger dans son tombeau l’empereur Qin aimant la grandeur. En effet, c’est lui aussi qui a commencé la construction de la Grande Muraille. Entrés dans les immenses hangars révélant l’armée de terre cuite, nous sommes bel et bien devant un site archéologique extraordinaire ! Et ce n’est pas terminé, les archéologues s’affairent encore pour mettre au jour encore plus de choses : acrobates et animaux auraient été découverts pas loin…

Xi’an, c’est également l’attente durant dix jours de notre visa chinois, que nous avons dû faire prolonger. Alors on s’attarde dans cette ville sympa, qui se situe au début (ou à la fin, ça dépend d’où on part…) de la Route de la Soie. Qui dit route de la Soie, dit mélange des cultures ! Même si la Route de la Soie fait partie de l’histoire ancienne, quelques traces persistent de nos jours, et pas des plus désagréables… On mange régulièrement dans le quartier musulman de délicieuses soupes de mouton bouilli, des brochettes, des galettes de pain au sésame, des nouilles et toute sorte d’autres mets excellents au milieu des stands animés. Ça crépite, ça flambe, ça appelle le client, ça sent bon et ça met l’eau à la bouche… un régal tant pour les papilles que pour les yeux !

Nous profitons de notre séjour dans le coin pour monter sur le mont sacré Hua Shan. Un peu de nature nous fait du bien après toutes ces visites en ville, et nous fonçons jusqu’au sommet. Le lendemain, on redescend toutes les marches d’escaliers qu’on a foulées hier et on se rend compte les jours suivants que le dénivelé n’était pas si anodin… aïe ! nos jambes ! Pour récupérer de cette superbe balade de santé (ou plutôt randonnée destructrice de quadriceps !) au milieu des pics calcaires, on va s’amuser en tandem sur les remparts, on va voir de sympathiques pandas dans un centre de sauvetage et on va de temps en temps boire un bon café ! Comme vous pouvez le constater, on ne s’ennuie pas…


Sur la route de Pékin, nous nous arrêtons à Pingyao, une jolie petite ville au milieu de remparts et très bien conservée (très rare en Chine, projets de construction à la communiste obligent). Nous y passons deux jours calmes à nous balader entre les vieilles maisons restaurées et accueillant désormais des magasins de souvenirs, des restaurants et des auberges.


Pékin ! Qu’est-ce qu’on pourrait bien y faire ? La Grande Muraille ! La Cité interdite ! Du canard laqué ! Mais pour commencer, il nous faut un visa pour la Mongolie, notre prochaine étape. C’est un peu la galère, mais on finit par y arriver, juste quelques heures avant notre train… ouf…

La Grande Muraille ! Ça nous faisait rêver avant d’y être, et on rêve d’y retourner ! Nous sommes allés voir le tronçon de Mutianyu et c’était magnifique. Peu de monde, restauré sur 3,5 km sur lesquels on peut bien se promener, et tout le reste date de la restauration précédente (il y a 700 ans). On a donc même profité de marcher sur un morceau de muraille où les arbres ont eu le temps de pousser et où le mur tombe gentiment en ruine. Voir la Grande Muraille serpenter le long de crêtes sur plus de 20km au milieu de la forêt restera gravé dans nos mémoires ! On se croirait au moyen âge et on imagine les Mongols qui attaquent !

La Cité interdite ! Impériale, splendide, grandissime et… bondée ! Les toits jaune, les charpentes bleues, les dragons, les phénix, les anecdotes sur les princesses, les trônes impériaux, les salles de travail… Ce palais, resté fermé au monde extérieur pendant plus de cinq siècles est une fabuleuse trace du passé. Il a été  transformé en musée à partir de 1911. Très bien conservé, c’est un plaisir de se balader dans l’histoire de la Chine et d’imaginer que d’ici, de ce trône juste devant nous, partaient les ordres pour conquérir les pays voisins à des jours de déplacement…

Du canard laqué ! Une bouchée de peau grillée trempée dans du sucre… une très fine crêpe farcie d’une petite tranche de canard découpé devant nous par le chef… une gorgée de vin… un litchi en dessert… un délice ! Au point que nous retournons manger un canard deux jours plus tard !


Voilà, la Chine, c’est déjà fini pour nous. On est dans le transsibérien, en route pour la Mongolie. Alors quel bilan tirer de ce pays si vaste et que nous avons survolé en 40 jours ? Avant d’y être, nous avions pas mal de préjugés. La Chine est sûrement un pays très pollué,  irrespectueux des droits de l’homme, en pleine croissance, où l’on verra des gens fermés, ayant peut-être peur de tout ce qui est en lien avec le gouvernement. Nous verrons sûrement des militaires, des policiers très stricts, nous serons peut-être embêtés avec nos demandes de visas. Pour nous, la Chine sera sûrement un monde hostile, on devra toujours galérer pour « survivre », on sera constamment dans la foule (1.4 milliard d’habitants quand même !)… Et bien contre toute attente, la Chine comme on l’a vécue, ce n’est pas ça ! Effectivement, la liberté d’expression est interdite et nous l’avons compris tout de suite en découvrant que nous ne pouvions plus aller sur notre blog (merci Janine pour toutes les mises à jour durant notre séjour chinois !) et que nous ne pouvions plus aller sur facebook. Mais dans la rue, des policiers plutôt débraillés et lassés, quelques jeunes militaires qui montent la garde devant les ambassades, et c’est tout… Nous n’avons pas eu de soucis ni pour nos demandes de visas et de prolongations de visas ni même lorsque nous étions à trois sur un scooter et qu’un policier nous a arrêtés. Ah bon ?! C’est interdit ? Pourtant on n’est pas les premiers à le faire… Une simple réprimande et nous étions libres de continuer notre chemin… à pied. Une fois de plus, c’est ce que l’on a vécu, mais cela n’est peut-être pas comme ça tous les jours. La foule ? Jamais hors des sites touristiques. Tout est construit en grand et il y a de la place. En parlant de construction, nous sommes tout de même choqués d’apprendre que la production de béton mondiale est pour moitié attribuée à la Chine. Pas difficile à imaginer lorsqu’on voit des quartiers entiers de tours entrain d’être construits, des ponts immenses, des gares, des stades… et ça, partout près des grandes villes. C’est vraiment hallucinant ! Malheureusement, les constructions sont de qualité médiocre et il n’est pas rare de voir des bâtiments neufs avoir des infiltrations d’eau, de la rouille sur les structures métalliques, etc. C’est assez inquiétant de voir tant de projets de construction en sachant qu’on ne construit pas de manière durable dans le pays le plus peuplé au monde ! Pollué ? Oui, on voit des usines à charbon de temps en temps, beaucoup de centrales nucléaires, des déchets parfois mal gérés. Mais on voit aussi des voitures au gaz, des scooters électriques (partout), des vélos, des parcs éoliens… Difficile donc de se faire une idée exacte sur le côté vert de la Chine. Mais d’après ce qu’on a lu, ce n’est quand même pas tout rose…

Et surtout, nous avons rencontré des Chinois gentils, souriants, aidants ! Et ça, ça vaut de l’or ! Lorsqu’on ne comprend pas un mot, d’avoir quelqu’un de patient et souriant face à vous est toujours utile…

Nous ne pensions pas avoir envie d’y revenir avant d’y avoir été, mais désormais la Chine est également sur notre liste, car il y a tant de belles choses à faire, à voir, à découvrir.


samedi 22 juin 2013

En Chine : Dépaysement garanti !

Dépaysement garanti, on est en Chine !

Et là… c’est effectivement une autre histoire ! Nous passons donc la frontière à Shenzhen, depuis Hong Kong. Il aura suffi de quelques dizaines de mètres pour que tout soit différent. Premier choc, même si on s’y attendait : tout est écrit en caractères chinois et personne ne parle anglais. On est dans une gare, et on ne sait pas où l’on doit aller pour prendre notre train. De plus, nous ne sommes pas à la gare de Neuchâtel, mais dans une gare chinoise où il y a des dizaines de portes d’embarquement, un contrôle de sécurité au scanner, fouille au corps, présentation des billets au moins deux fois avant d’embarquer, tourniquet pour accéder au quai et une salle d’attente par train en partance. Dépaysement garanti donc… Heureusement, nos billets comportent un numéro de train et une heure que nous savons déchiffrer ! Donc au final, c’est difficile de se tromper de train ! Mais tout de même, c’est un peu stressant… 
Deuxième changement un peu moins drôle et on n’en parlera plus jusqu’à la fin pour ne pas vous dégoûter de la Chine : les gens crachent de gros trucs très crades et même dans une salle d’attente ou une gare et les toilettes publiques sont immondes ! Fin du paragraphe.

Nous grimpons donc à bord du train longue-distance qui nous mène à Guilin, dans le sud de la Chine. 15h de trajet nous attendent, et ce n’est qu’une bagatelle par rapport aux 20h à 30h que nous aurons fait à d’autres occasions d’ici la fin du voyage en Chine. On dort dans des couchettes faites pour les Chinois, et nous sommes très heureux de ne pas mesurer les 1.84m de frérot ou 1.90m de deux cousins qui se reconnaîtrons ! Nos quatre voisins de compartiment sont sympas, même si à part leur dire « Bonjour » on n’a pas trop maîtrisé la conversation… 
Arrivés à destination, on s’en sort plutôt bien. Vous allez dire, après neuf mois de voyage, c’est quand même la moindre… On évite tous les rabatteurs à la sortie de la gare, on n’achète pas la carte qui nous est proposée (elle est gratuite en auberge !) et on part à pied dans la bonne direction vers notre hébergement ! Ah oui, parce que contre toute attente, Christelle commence à cartonner en orientation !
A Guilin et Yangshuo, on est entouré de pics karstiques, dans le même style qu’à la Baie d’Along au Vietnam. Mais on est sur terre ou sur le fleuve Li, à pédaler ou naviguer pour découvrir ces paysages assez dingues ! C’est envoûtant et on se demande à nouveau comment c’est possible que la nature puisse nous offrir de telles merveilles géologiques ! Nous assistons également à notre premier spectacle chinois ! Evidemment, c’est grandiose. En partie grâce au fait que le chorégraphe n’est autre que celui qui a mis en scène la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques à Pékin. Nous sommes donc submergés d’émotions durant toute la présentation, qui se passe sur l’eau tranquille du fleuve Li, de nuit, avec environ 600 figurants et des pics karstiques en toile de fond ! Emotions positives, mais également négatives. On s’y fera au fur et à mesure que nous connaîtrons mieux les Chinois, mais il faut dire que c’est assez énervant lorsque durant le premier quart du spectacle les flash crépitent (alors que les jeux de lumière dans la nuit ont un super effet et que les photos sont donc interdites!), les gens parlent et même quittent leur place dix minutes avant la fin ! Depuis ce jour, nous avons appris à faire abstraction de la foule sur les lieux touristiques et de tout ce que cela implique en terme d’inconvénients.

Nous visitons un lieu fantastique : les rizières en terrasse du Dos du Dragon, près de Guilin. C’est absolument merveilleux ! Nous grimpons à pied dans les rizières, y passons une nuit dans une belle auberge de jeunesse avec vue sur les rizières depuis notre chambre, grimpons à 5h du matin voir le lever du soleil, ou plutôt du jour puisque c’est très nuageux… et marchons une demi-journée au milieu de ces constructions géniales que sont les rizières. Le calme, le fait d’être entourés d’eau, de champs et de gens humbles nous donnent un sentiment de sérénité vraiment sympa. Le reflet du ciel dans chaque parcelle de rizière inondée rend le paysage encore plus beau ! Nous avons vraiment beaucoup de plaisir à marcher et à découvrir cet ouvrage quasi irréel de l’homme. Vous allez prochainement en Chine ? Ne ratez pas les rizières en terrasse du Dos du Dragon !

Shanghai ! Un petit tour en train de 20h et nous y voilà ! Objectif premier de notre passage par cette ville : se faire vacciner en vue de notre voyage en Mongolie. Malheureusement, après moultes recherches et déplacements dans la ville, nous apprenons que le vaccin en question n’existe pas en Chine. Heureusement, ce n’est pas trop grave…
Nous profitons alors de flâner dans la Concession française, le long du Bund avec vue sur les gratte-ciels, dans la vieille ville et dans quelques musées. Ville sympa, dans laquelle nous nous sommes régalés de buns, de riz gluant, de tartelettes à la vanille, de sortes de crêpes salées et on en passe. Miam !

De Shanghai, nous avons la bonne surprise de nous retrouver dans un train express roulant à 278 km/h ! ça déménage ! En 25 minutes nous sommes déjà à Suzhou, petite (immense en fait !) ville, dont la partie ancienne est traversée par plusieurs jolis canaux, un peu comme à Venise. Nous profitons donc pleinement du calme de ces cours d’eau, des petites terrasses qui les bordent et des jardins paisibles. Nous faisons de même à Tongli, une autre ville de canaux très sympa, même si très touristique. Après quelques jours dans ce coin, nous filons à Hangzhou et son beau lac de l’Ouest, où nous sommes accueillis par des trombes d’eau ! Ce jour-là, nous avons béni la très compétente dame qui était à l’information touristique de la gare et qui nous a écrit en chinois le nom des arrêts de bus où l’on doit descendre ! Car pour rejoindre l’auberge, il faut « simplement » partir de la gare (et si possible la bonne car il y en a plusieurs ici), prendre un premier bus, puis un deuxième, et enfin marcher quelques minutes jusqu’à l’auberge. Comme ça, ça paraît simple, mais lorsque les arrêts de bus ne sont écrits qu’en chinois, ça complique un peu les choses… Victoire, nous y arrivons du premier coup ! Nous sommes également très fiers d’avoir eu la bonne idée d’échanger un t-shirt et un dragon de jade contre deux parapluies quelques jours plus tôt dans une auberge de jeunesse ! Un dragon de jade ? Eh oui, Christelle a malencontreusement cassé un très beau (hum…) dragon de jade verte dans un magasin de souvenirs et avant qu’on se fasse lyncher par tous les vendeurs du coin, on a vite-fait de payer ce truc horrible (environ un dixième du prix affiché, donc imaginez la marge qu’ils se font lors d’une vraie transaction…) et de l’embarquer… que d’émotions…

On s’arrête là pour cet article, mais il y a encore tant à dire… la suite dans le prochain épisode !

samedi 8 juin 2013

Hong-Kong


Après les derniers jours chaotiques à Kathmandou - Valentin ayant été malade pendant cinq jours et notre dernière nuit ayant été bercée par les sirènes de pompiers qui combattaient un incendie à quelques pâtés de maisons de notre hôtel - nous quittons le Népal heureux de tout ce qu’on y a vécu mais aussi de partir plus loin. Cette dernière nuit fût très reposante, imaginez un peu de dormir avec des « pimpons » « pimpons » toutes les dix minutes et la très agréable impression qu’avec les infrastructures disponibles, la qualité et la promiscuité des bâtiments, le feu sera maîtrisé facilement… enfin presque… Il leur a fallu trois jours…
Du coup nous avons bien besoin de confort et de réconfort. Pour le confort, nous avons choisi de passer la nuit de transit à Kuala Lumpur dans un hôtel proche de l’aéroport, plutôt que sur un banc du terminal. Ensuite, le lendemain, surprise ! L’avion semble un peu plus grand que d’habitude. Une rapide inspection et nous remarquons que nous avons la chance de voler en A380 ! Héhé ! Nous n’avons jamais eu un vol aussi confortable et silencieux. Arrivés à Hong Kong nous découvrons notre « cagibi » d’hôtel. Cagibi car à Hong Kong le prix du mètre carré atteint des sommets. Du coup nous avons un lit, une salle de bains murale et à peine un peu d’espace pour poser nos valises. C’est vraiment petit mais fonctionnel et propre. Premier pas en ville et oh re-surprise ! Un restaurant suisse est voisin de notre hôtel du coup nous avons trouvé de quoi nous réconforter et remettre l’estomac de Valentin d’aplomb : une FONDUE !!! La quatrième du voyage et sûrement la dernière mais sait-on jamais...

Nous voici donc en forme pour découvrir cette ville. Nous commençons par aller voir le spectacle son et lumière sur le port de Hong Kong avec musique et illumination des gratte-ciels. C’est joli, on se croirait dans « Star Wars » avec les rayons laser qui illuminent le ciel et en même temps dans une disco des années 80 avec les immeubles qui clignotent et surtout avec la musique. C’est très asiatique comme style mais c’est marrant et l’ambiance est bon enfant. Après une petite promenade, nous découvrons le Salvator local (pour les non-Neuchâtelois, c’est le marchand de glace ambulant de la ville). Un soft-ice plus tard et nous voilà complétement remis de nos dernières péripéties. 
Les jours suivants, nous découvrons Hong Kong à pied en effectuant deux promenades dans la ville. La première traverse les vieux quartiers et leurs ruelles, et la deuxième nous fait découvrir l’architecture de la ville entre les monuments britanniques et les nouveaux bâtiments de la city. Entre ces deux balades, il y a un monde de différence. Dans la première nous voyons les restaurants de rue, les marchands de fruits de mer séchés, des poissons séchant sur les barrières routières, des brocanteurs et des bâtiments peu reluisants. Par contre la deuxième balade nous fait découvrir de superbes demeures et des gratte-ciels impressionnants dont la « Bank of China Tower » où nous montons jusqu’à la plateforme d’observation pour admirer la vue sur le reste de Hong Kong. Pour y accéder il faut montrer patte blanche. En effet le contrôle de sécurité est digne de celui d’un aéroport. Le soir nous montons au Victoria Peak (petite colline qui surplombe Hong Kong) par le système D et non le tram « piège à touristes » hors de prix. La vue sur Hong Kong de nuit est vraiment superbe.

En parallèle de nos découvertes architecturales, nous avons profité de cette ville pour faire un peu de shopping et pour trouver des souvenirs pour nos proches. Rien d’inhabituel, nous avons fait quelques emplettes chez Rolex, Gucci, Longines, Armani, Jimmy Choo, Jaeger-Lecoultre et autres magasins bon marché. Mais comment trouver le magasin que l’on cherche dans cette grande ville me direz-vous ? Facile, il y a un magasin Rolex tous les deux cent mètres et dans chaque building il y a un centre commercial de luxe. Ces derniers sont tellement grands que pour s’y retrouver il faut un plan pour ceux qui ont un bon sens de l’orientation et une boussole pour les moins doués. En ce qui nous concerne, nous nous contentons de prendre un plan à l’information du centre. Pas mal, hein ?

Le dernier jour nous prenons le bateau pour Lantau afin de découvrir ses plages et le plus grand bouddha assis de bronze du monde. Le bouddha est impressionnant mais nous ne nous attardons pas trop car il pleut des cordes. En plus, pour les plages c’est râpé, comme on dit, et nous nous rabattons sur un centre commercial. Encore ? Et oui encore, mais cette fois-ci c’est un centre Outlet et Valentin craque sur des baskets. Alala ! Comme si on n’avait pas assez à porter dans nos bagages.

Pour finir nous nous offrons un cocktail et un verre de vin Argentin au sommet d’une tour. Nous voici complétement d’aplomb et prêt à affronter la Chine avec son mandarin et ses idéogrammes. Hong Kong fût une bonne transition entre le Népal et la Chine et nous a permis de souffler un peu dans cette ville où tout est simple. Prendre le métro est un jeu d’enfant, les cartes sont super bien faites tout comme les brochures touristiques et les gens parlent tous un peu l’anglais car malheureusement notre cantonnais est inexistant. D’un autre côté, tout ce luxe autour de nous était un peu étouffant à la longue mais ces quatre jours à Hong Kong furent une réussite. Nous prenons donc le train à destination de Guilin en Chine avec escale à Shenzhen pour passer la frontière. Nos papiers et nos visas étant en règles, nous entrons en territoire chinois à la recherche de notre train et là… C’est une autre histoire !