Après une bonne nuit de sommeil à
San Pedro d’Atacama, où nous avons pu récupérer de notre escapade dans le sud
de la Bolivie, nous sommes fin prêts pour rouler à vélo dans la vallée de la
lune. Cette dernière porte bien son nom et se trouve au milieu du désert
d’Atacama. Départ 10h, en fait c’était 11h mais on n’a pas pensé à régler nos
montres à l’heure chilienne. Du coup on s’est retrouvé au milieu du désert à
midi… Vous imaginez ? En fait, avec assez d’eau et de crème solaire ce
n’était pas si terrible que ça en a l’air. Et en général les gens viennent soit
tôt le matin, soit à partir de 16h. Nous étions donc seuls, seuls sur la lune.
Quels paysages magnifiques, imaginez le désert le plus aride du monde (pas le
plus chaud) avec des dunes, du sable, du sel, des rochers et de la rocaille qui
sortent de terre à cause des mouvements des plaques tectoniques il y a des
milliers d’années, et en arrière fond des volcans. Les sommets de ces derniers
sont jaunes, rouges, gris, certains sont recouverts de neige et d’autres fument
un peu. Parmi ceux-ci, le volcan Licancabur se dessine plus haut que tous et
avec une forme digne d’un manuel de volcanologie, tellement son cône est
régulier. Et nous deux avec nos VTT, seuls au milieu de ce décor, on pédale, on
marche et on apprécie d’être que les deux, sans guide, sans 4X4, nous, avec
comme seul moyen de locomotion nos mollets, et la nature. Après une bonne
trentaine de kilomètres nous sommes de retour à San Pedro. Une douche fraîche,
un poulet à la broche et nous sommes prêts pour repartir à la découverte des
étoiles. Cette région du Chili est propice à l’observation du ciel la nuit. En
effet, au milieu d’un désert il y a peu de pollution lumineuse et comme nous
sommes en altitude les étoiles ressortent d’autant plus. Et finalement San
Pedro dispose de 300 nuits sans nuage par année ! Ce n’est d’ailleurs pas
pour rien qu’un des plus grands projets au monde en terme d’astronomie est en
construction à quelques kilomètres de là : Alma (Atacama Large
Millimeter/submillimeter Array) se composera (d’ici 2013 en théorie) de 66
télescopes, chacun d’un diamètre de 7 à 12m, qui seront reliés entre eux
(parfois à plus de 15km d’écart). Et tout cela se passe à 5000m d’altitude.
Cela permettra (et permet déjà un peu), des images du ciel incroyables et
révolutionnaires. Un article intéressant à ce sujet sur le site du National
Geographic. Revenons à notre petite leçon d’astronomie pour débutants. Une
fois arrivés sur place le guide commence à nous souhaiter la bienvenue et il
nous pointe directement, avec son laser vert super puissant, la Station
spatiale internationale (ISS) qui passe dans le ciel à ce moment-là ! Ça
ressemble à une grosse étoile qui se déplace assez vite dans le ciel. Comme
entrée en matière, c’était plutôt sympa ! Ensuite, le guide nous explique
le ciel du Sud (il n’y a pas de Grande Ourse), les différents calendriers que
l’on peut avoir dans le ciel (solaires, lunaires etc…). Par exemple, la
révolution de la Lune dure 28 jours, celle de la Terre autour du Soleil 365
jours. Ce qui serait super, c’est de faire une année de voyage dans le
calendrier de Jupiter, ce qui équivaut à 12 ans ! Comme si 365 jours ne
nous suffisaient pas… hihi ! Ou alors de vivre jusqu’à 80 ans de Jupiter…
Nous apprenons aussi comment Copernic a su que la Terre n’était pas le centre
de l’univers, en effet les planètes et les étoiles ne font pas le même trajet
dans le ciel et ne peuvent donc pas avoir un centre commun qui serait la terre.
Pour finir, nous pouvons observer le ciel au travers de 10 télescopes, une
merveille. En plus nous avons eu droit à trois étoiles filantes et un chocolat
chaud avec du vrai lait pour conclure cette journée, une des meilleures de
notre voyage pour l’instant !
Le lendemain, après un rapide
changement d’hôtel, mieux pour moins cher, nous partons faire du Sandboard dans
la vallée de la Muerte à 4km de San Pedro. Le concept est simple, une dune, un
vieux snowboard, des souliers de marche, de la crème solaire et de bons mollets
pour grimper en-haut de la dune. Une fois en-haut, c’est parti pour une
descente. Ça glisse moins bien que la neige mais c’est sympa. A la fin de la
journée, Valentin qui n’avait jamais fait de snowboard enchaîne quatre virages
sur la même descente sans tomber. Ensuite nous montons sur une formation
rocheuse pour boire un pisco sour (le cocktail traditionnel ici) et admirer le
coucher du soleil. Un moment sympa avec deux Allemands, un Chilien et un Anglais.
Nous en profitons pour échanger sur les coutumes et nos visions des choses dans
nos pays respectifs. Vraiment intéressant de pouvoir échanger nos points de
vue.
Le lendemain réveil à 4h du matin
pour aller en bus jusqu’au parc géothermique du Tatio à 4300m afin d’admirer
les geysers. Le réveil matinal a le dessus sur Valentin qui oublie son bonnet,
ses gants, et sa veste. Il monte donc avant le lever du soleil à une telle
altitude où il gèle, en pull… Arrivés à destination quelque peu avant 6h, il
fait vraiment froid, heureusement Christelle prête son bonnet à Valentin et met
son capuchon. Ah… Qu’est-ce qu’on ne ferait pas pour son chéri… Les geysers
sont vraiment beaux et c’est impressionnant de voir ces sources d’eau qui
jaillissent de terre à intervalle régulier. Après un petit-déjeuner au lever du
soleil qui réchauffe « Youpi-matin », alias « Tête de linotte »,
nous avons l’occasion de nous baigner dans une source d’eau chaude
géothermique. L’expérience n’est pas très agréable. L’eau dans sa globalité est
froide et lorsqu’il y a des gisements d’eau chaude, elle est brûlante. Mais
cela a le mérite de premièrement réveiller « Youpi-matin » et d’autre
part de le réchauffer. Ensuite nous retournons à San Pedro en bus en admirant
sur le chemin quelques « cardones » (les cactus de Lucky Luke).
L’après-midi nous repartons en
vadrouille direction les lagunes du salar d’Atacama. Au menu trois lagunes qui
sont présentent au milieu du désert d’Atacama. L’eau provient de la cordillère
des Andes et arrive par un réseau de nappes phréatiques jusqu’à la surface du
désert. La première de ces lagunes est au milieu du salar et est plus salée que
la Mer Morte. Quelle impression étrange que de flotter sans bouger, c’est
presque angoissant de ne pas pouvoir faire ce qu’on veut dans l’eau. A la
sortie, le short de bain de Valentin se transforme bloc de sel après avoir
séché au soleil. La deuxième lagune est beaucoup moins salée et le guide nous
rappelle qu’il faut nager (!). En plus la lagune est extrêmement profonde car
elle descend directement au réseau souterrain. Et la troisième ne fait que 15cm
de profond sur une étendue de sel. Du coup, après une petite promenade à deux
sur la lagune nous avons les pieds blancs. Pour finir la journée, pisco sour au
coucher de soleil et bon repas au restaurant.
Finalement le lendemain nous
prenons le bus pour Salta, Argentine. Nous avons la bonne idée de nous rendre à
l’arrêt de bus une heure trop tôt. On aurait bien aimé dormir un peu plus mais
à San Pedro nous avons vraiment des problèmes d’horaire…