Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage... (Georges Brassens)

jeudi 1 novembre 2012

La Paz

En car, nous approchons la Paz par El Alto, « le haut » de la Paz qui compte un million d’habitants. C’est la périphérie qui se trouve en-haut de la ville, à plat sur l’altiplano. Il y a du monde partout, des petits commerces qui vendent tout et n’importe quoi, une route pleine de nids de poule, des gaz d’échappement, du bruit, des queues de poisson, freinages, klaxons, virages… pfff… puis enfin, nous approchons du « gouffre » ! La route tournoie dans la longue descente qui mène au centre de la Paz. C’est assez fou et presque inquiétant… on a l’impression de descendre dans un terrain de Pyramides d’Euseigne, en géant. Cette ville (deux millions d’habitants en tout) est en effet construite dans un canyon formé par l’érosion. Les maisons sont accrochées aux pans de terre et on se demande si lors des prochaines pluies elles tiendront le coup. Il paraît d’ailleurs que c’est chaque année assez dramatique durant la saison humide. Particularité de la Paz : les riches vivent en-bas, les plus démunis en-haut. Et oui, l’altitude est la règle d’or ici. En-bas : 3700m, en-haut : 4100m. 400m de dénivelé, ça compte beaucoup à cette altitude, surtout au niveau du climat. Nous, on est au milieu mais ça côte tellement qu’on doit parfois sortir du taxi pour qu’il puisse redémarrer… trop marrant ! Au Pérou et en Bolivie, on a souvent pensé que promouvoir le vélo serait bien pour moins de pollution. A la Paz, on en parle en riant tant c’est raide !

Pour la petite histoire, la Paz a été fondée par les Espagnols. A la base, la première pierre a été posée à plusieurs km de l’actuelle ville, mais trois jours plus tard, les Espagnols se sont rendus compte qu’il faisait trop froid et que le climat était bien trop rude pour eux… ils se sont alors déplacés dans le canyon ! Désormais, El Alto est carrément dans cette région difficile au niveau du climat… et quand on voit les femmes en jupe et ballerines, on se demande bien comment elles font…

Notre première impression de la Paz (clairement due au quartier où nous sommes logés) ? C’est un marché géant à ciel ouvert. En effet, les trottoirs sont envahis par les marchands et leur petit stand. Il y a la rue des fruits, celle des légumes, celle des boutons, celle des lampes et ampoules (d’ailleurs ils devraient être dédommagés par les autorités car ils maintiennent la rue allumée en permanence !), celle des chaussures, celle des vêtements, celle des casseroles, celle des outils… bref, vous l’aurez compris, de nombreux marchands vendent les mêmes produits au même endroit ! Et avec tout ça, on ne peut plus marcher sur les trottoirs, donc on marche sur la route, donc les véhicules sont ralentis, ils klaxonnent, ils freinent, ils démarrent (à la montée), ils polluent, ça pue, c’est bruyant ! Et notre chambre d’hôtel donne sur la rue… hihi ! Que c’est beau de voyager !

La Paz est pour nous l’occasion d’organiser un trek dans la région, de se reposer et de faire quelques achats. Mais c’est aussi un séjour ponctué de belles surprises et de quelques aventures. A commencer par la rencontre complètement improbable et hallucinante de Luisa, la collègue de Christelle ! Eh oui, nous sommes à la Paz, deux millions d’habitants, des trottoirs séparés par d’immenses routes et bondés, un dédale de rues et ruelles et nous croisons Luisa et ses deux fils… Comme elle est Bolivienne, de la Paz, elle est rentrée voir sa famille durant ses vacances. Mais nous ne nous étions pas mis au courant de tout ça ! Nous allons donc boire un verre et manger les 4h, puis chacun repart de son côté. Belle surprise et incroyable hasard que de se tomber dessus… Que le monde est petit… Ensuite nous avions pensé, en descendant du car à la Paz, que ne reverrions plus Vincent et Alice. Donc à la descente du car nous nous sommes dit au revoir. Nous n’avions fait que de nous croiser et de faire les mêmes activités depuis Puno mais là, à la Paz, c’est beaucoup plus grand et donc peu probable de se croiser. Tu parles… Le lendemain de notre arrivée, nous choisissons un restaurant un peu romantique (pas d’éclairage électrique, seulement aux chandelles). Et voilà que nos deux compères se pointent 10 minutes après nous. Le lendemain, après avoir voulu manger dans un restaurant qui était fermé nous nous rabattons, par hasard, sur un autre bistrot. Et voilà que quelques minutes après avoir commandé Vincent et Alice arrivent ! Cette fois nous décidons de faire connaissance un peu mieux en partageant l’apéro et puis le repas, vraiment sympa. Ils partent le lendemain pour l’ascension du Huayna Potosi (plus de 6000m !) et nous partons deux jours plus tard pour notre trek. Nous partageons nos expériences de voyages et cette fois nous nous séparons pour de bon. Plus de nouvelles depuis. Nous ne savons pas comment s’est passée leur ascension et nos chemins se séparent car ils poursuivent leur périple dans la partie amazonienne de Bolivie et nous restons sur l’Altiplano. Mais qui sait, jusqu’en décembre, ils vont encore aller au Chili et en Argentine…

Vient ensuite la soirée suisse. Nous nous rendons dans le quartier résidentiel de la Paz, en-bas, pour déguster une bonne FONDUE !!! Le Chalet la Suisse est en effet un restaurant plutôt classe, tenu par un couple suisse. A la carte, menus de toutes sortes, sushis, plats boliviens et menus suisses. Nous en profitons donc pour faire le plein de fromage dans un cadre vraiment typique ! C’est bon et ça rappelle la maison…

La journée à oublier : on veut aller à Tiwanaku, voir des ruines intéressantes (celles qui ont inspiré Hergé pour Tintin et le Temple du Soleil). Départ pour le cimetière, où nous devons prendre un bus qui nous y amène. Le bus en question ne part que lorsqu’il y a au moins 7 personnes. Une heure d’attente plus tard, nous ne sommes toujours que deux et le chauffeur s’en contre-balance… Le timing devient un peu serré et nous décidons de repousser notre programme au lendemain. Nous rentrons à l’hôtel et faisons un peu d’administratif… et là, quelle blague ! Nous nous sommes fait pirater notre carte de crédit ! Nous la bloquons rapidement, puis nous nous rendons compte que la transaction douteuse n’était rien d’autre que l’achat d’un guide de voyage sur internet, fait par nos soins 10 jours avant la facturation… carte bloquée, nouvelle carte en Suisse (très utile…), nous avons grillé une cartouche pour rien… Heureusement, nous avons d’autres cordes à notre arc !

Cette fois-ci avec une agence, nous nous rendons à Tiwanaku. Petite déception car nous imaginions le site beaucoup mieux conservé. En effet, à part quelques pans de murs, 2-3 statues qui se courent après et un semblant de pyramide, il n’y a vraiment plus grand chose. Les Espagnols et le temps ont vraiment tout sacagé… notre guide étant un peu mou, cela n’aide pas à imaginer la splendeur de cette culture, et surtout celle du site, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. De retour à la Paz, nous faisons un aller-retour express jusqu’à l’aéroport (qui se trouve à 35min de taxi !) pour acheter deux billets d’avion pour Sucre. Evidemment, il n’est pas possible d’acheter cela en ville car c’est samedi, le site internet ne permet pas de réserver un billet en ligne et le numéro de téléphone indiqué pour réserver ne répond pas… bref, nous sommes en Bolivie, et malgré tous les points positifs, les paysages magnifiques, les gens sympathiques et les belles découvertes, ce n’est pas très bien organisé…

En parlant d’organisation, c’est pour une fois nous, bons petits Suisses toujours à l’heure, qui nous sommes plantés… et pour l’heure du rendez-vous de notre trek ! Heureusement, on est en Bolivie… et grâce à la patience de notre guide qui n’est pas parti tout seul, vous pourrez bientôt découvrir quelques belles photos et le prochain récit !

1 commentaire:

  1. Ville incroyable ! Mais les foetus de lamas, ça sert à quoi?????

    Bisous,
    Maman du Clos des Vignes

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