Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage... (Georges Brassens)

mardi 27 novembre 2012

San Pedro d'Atacama, Chili


Après une bonne nuit de sommeil à San Pedro d’Atacama, où nous avons pu récupérer de notre escapade dans le sud de la Bolivie, nous sommes fin prêts pour rouler à vélo dans la vallée de la lune. Cette dernière porte bien son nom et se trouve au milieu du désert d’Atacama. Départ 10h, en fait c’était 11h mais on n’a pas pensé à régler nos montres à l’heure chilienne. Du coup on s’est retrouvé au milieu du désert à midi… Vous imaginez ? En fait, avec assez d’eau et de crème solaire ce n’était pas si terrible que ça en a l’air. Et en général les gens viennent soit tôt le matin, soit à partir de 16h. Nous étions donc seuls, seuls sur la lune. Quels paysages magnifiques, imaginez le désert le plus aride du monde (pas le plus chaud) avec des dunes, du sable, du sel, des rochers et de la rocaille qui sortent de terre à cause des mouvements des plaques tectoniques il y a des milliers d’années, et en arrière fond des volcans. Les sommets de ces derniers sont jaunes, rouges, gris, certains sont recouverts de neige et d’autres fument un peu. Parmi ceux-ci, le volcan Licancabur se dessine plus haut que tous et avec une forme digne d’un manuel de volcanologie, tellement son cône est régulier. Et nous deux avec nos VTT, seuls au milieu de ce décor, on pédale, on marche et on apprécie d’être que les deux, sans guide, sans 4X4, nous, avec comme seul moyen de locomotion nos mollets, et la nature. Après une bonne trentaine de kilomètres nous sommes de retour à San Pedro. Une douche fraîche, un poulet à la broche et nous sommes prêts pour repartir à la découverte des étoiles. Cette région du Chili est propice à l’observation du ciel la nuit. En effet, au milieu d’un désert il y a peu de pollution lumineuse et comme nous sommes en altitude les étoiles ressortent d’autant plus. Et finalement San Pedro dispose de 300 nuits sans nuage par année ! Ce n’est d’ailleurs pas pour rien qu’un des plus grands projets au monde en terme d’astronomie est en construction à quelques kilomètres de là : Alma (Atacama Large Millimeter/submillimeter Array) se composera (d’ici 2013 en théorie) de 66 télescopes, chacun d’un diamètre de 7 à 12m, qui seront reliés entre eux (parfois à plus de 15km d’écart). Et tout cela se passe à 5000m d’altitude. Cela permettra (et permet déjà un peu), des images du ciel incroyables et révolutionnaires. Un article intéressant à ce sujet sur le site du National Geographic. Revenons à notre petite leçon d’astronomie pour débutants. Une fois arrivés sur place le guide commence à nous souhaiter la bienvenue et il nous pointe directement, avec son laser vert super puissant, la Station spatiale internationale (ISS) qui passe dans le ciel à ce moment-là ! Ça ressemble à une grosse étoile qui se déplace assez vite dans le ciel. Comme entrée en matière, c’était plutôt sympa ! Ensuite, le guide nous explique le ciel du Sud (il n’y a pas de Grande Ourse), les différents calendriers que l’on peut avoir dans le ciel (solaires, lunaires etc…). Par exemple, la révolution de la Lune dure 28 jours, celle de la Terre autour du Soleil 365 jours. Ce qui serait super, c’est de faire une année de voyage dans le calendrier de Jupiter, ce qui équivaut à 12 ans ! Comme si 365 jours ne nous suffisaient pas… hihi ! Ou alors de vivre jusqu’à 80 ans de Jupiter… Nous apprenons aussi comment Copernic a su que la Terre n’était pas le centre de l’univers, en effet les planètes et les étoiles ne font pas le même trajet dans le ciel et ne peuvent donc pas avoir un centre commun qui serait la terre. Pour finir, nous pouvons observer le ciel au travers de 10 télescopes, une merveille. En plus nous avons eu droit à trois étoiles filantes et un chocolat chaud avec du vrai lait pour conclure cette journée, une des meilleures de notre voyage pour l’instant !

Le lendemain, après un rapide changement d’hôtel, mieux pour moins cher, nous partons faire du Sandboard dans la vallée de la Muerte à 4km de San Pedro. Le concept est simple, une dune, un vieux snowboard, des souliers de marche, de la crème solaire et de bons mollets pour grimper en-haut de la dune. Une fois en-haut, c’est parti pour une descente. Ça glisse moins bien que la neige mais c’est sympa. A la fin de la journée, Valentin qui n’avait jamais fait de snowboard enchaîne quatre virages sur la même descente sans tomber. Ensuite nous montons sur une formation rocheuse pour boire un pisco sour (le cocktail traditionnel ici) et admirer le coucher du soleil. Un moment sympa avec deux Allemands, un Chilien et un Anglais. Nous en profitons pour échanger sur les coutumes et nos visions des choses dans nos pays respectifs. Vraiment intéressant de pouvoir échanger nos points de vue.

Le lendemain réveil à 4h du matin pour aller en bus jusqu’au parc géothermique du Tatio à 4300m afin d’admirer les geysers. Le réveil matinal a le dessus sur Valentin qui oublie son bonnet, ses gants, et sa veste. Il monte donc avant le lever du soleil à une telle altitude où il gèle, en pull… Arrivés à destination quelque peu avant 6h, il fait vraiment froid, heureusement Christelle prête son bonnet à Valentin et met son capuchon. Ah… Qu’est-ce qu’on ne ferait pas pour son chéri… Les geysers sont vraiment beaux et c’est impressionnant de voir ces sources d’eau qui jaillissent de terre à intervalle régulier. Après un petit-déjeuner au lever du soleil qui réchauffe « Youpi-matin », alias « Tête de linotte », nous avons l’occasion de nous baigner dans une source d’eau chaude géothermique. L’expérience n’est pas très agréable. L’eau dans sa globalité est froide et lorsqu’il y a des gisements d’eau chaude, elle est brûlante. Mais cela a le mérite de premièrement réveiller « Youpi-matin » et d’autre part de le réchauffer. Ensuite nous retournons à San Pedro en bus en admirant sur le chemin quelques « cardones » (les cactus de Lucky Luke).

L’après-midi nous repartons en vadrouille direction les lagunes du salar d’Atacama. Au menu trois lagunes qui sont présentent au milieu du désert d’Atacama. L’eau provient de la cordillère des Andes et arrive par un réseau de nappes phréatiques jusqu’à la surface du désert. La première de ces lagunes est au milieu du salar et est plus salée que la Mer Morte. Quelle impression étrange que de flotter sans bouger, c’est presque angoissant de ne pas pouvoir faire ce qu’on veut dans l’eau. A la sortie, le short de bain de Valentin se transforme bloc de sel après avoir séché au soleil. La deuxième lagune est beaucoup moins salée et le guide nous rappelle qu’il faut nager (!). En plus la lagune est extrêmement profonde car elle descend directement au réseau souterrain. Et la troisième ne fait que 15cm de profond sur une étendue de sel. Du coup, après une petite promenade à deux sur la lagune nous avons les pieds blancs. Pour finir la journée, pisco sour au coucher de soleil et bon repas au restaurant.

Finalement le lendemain nous prenons le bus pour Salta, Argentine. Nous avons la bonne idée de nous rendre à l’arrêt de bus une heure trop tôt. On aurait bien aimé dormir un peu plus mais à San Pedro nous avons vraiment des problèmes d’horaire…

2 commentaires:

  1. Dans quinze jours, nous c'est dans la neige ! Pour le style on verra ... Vous mettez quoi comme produit pour la glisse: un restant de coca?

    Bisous du Clos des Vignes

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  2. Pas mal de retard à lire vos périgrinations! Mais je me régale... Vos photos sont tellement surprenantes, vos aventures en direct si proches... Alors, prochaine destination= traversée de la mare? Pensons bien à vous! Bisoux de Granges-les-Moulinots

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