1er novembre :
nous arrivons en bus à Uyuni, petite ville qui semble être le bout du monde. En
effet, elle est aux portes du désert de sel le plus grand du monde. Autour
d’elle, tout est plat et blanc. Le soleil tape et les rues sont éblouissantes.
Nous cherchons tout de suite un hébergement et tombons sur un petit hôtel très
bon marché. Chambre avec lit double et une petite fenêtre qui donne sur la cour
du bâtiment, douches à l’étage, de quoi suspendre sa lessive. Pas de petit
déjeuner inclu, pas de wifi, pas de coffre-fort, pas de linge de douche. Un
hôtel comme on en voit presque tous les jours et qui suffira largement pour une
nuit. En effet, demain, nous quittons Uyuni pour un circuit de trois jours qui
nous mènera au Chili. Après avoir visité trois agences de voyages, nous
décidons de nous inscrire chez Atacama Mistica, sur conseil de deux Marseillais
que nous avions croisés à Potosì et qui sont par hasard dans le même hôtel que
nous. Le soir, nous passons une excellente soirée dans un bistrot où du jazz est
joué en live et où nous mangeons une bonne pizza, avec les deux Français très
sympatiques.
Le lendemain, c’est parti !
Le couple marseillais, deux Parisiens et nous, tous à peu près du même âge,
sommes prêts à monter dans le 4x4 de notre guide. Inspection des pneus, de
l’état général du véhicule et de notre guide et hop, on grimpe. Deux personnes
à l’arrière, pliées en deux, trois autres au milieu à l’aise et une devant à
côté du conducteur. Tout de suite, entre nous ça colle. On s’entend bien et on
rit beaucoup ! Heureusement, car nous allons vivre trois jours presque
24h/24h ensemble, dont la moitié collés les uns aux autres dans le 4x4…
Première halte : le
cimetière des trains. Peut-être que c’est parce qu’on est presque au bout du
monde ? Des trains sont délaissés au milieu de nulle part, en décomposition.
Pourquoi ? Bonne question… dans tous les cas, c’est l’occasion pour les
touristes de s’amuser et de prendre quelques photos. Nous reprenons la route et
nous allons tout droit dans le blanc. Au bout d’un moment, nous arrivons à
l’île du poisson (car elle est en forme de poisson, avec un peu d’imagination).
Surprise ! Il y a des cactus géants !!! Impressionnants, de toutes
les formes, avec des fleurs, des petits oiseaux et pleins d’épines !
Autour de l’île, c’est le néant. En tout cas jusqu’aux premiers reliefs
dessinés par des volcans, dont le Tunupa. Merveilleux et difficilement
descriptible avec des mots… Après une petite balade et pleins de photos, nous
poursuivons. Jusqu’à voir des polygones de sel sur le sol !
Stop-photos ! C’est l’occasion de rigoler un peu, mais surtout
d’halluciner sur la beauté de la nature. En fin d’après-midi, nous atteignons
notre hébergement qui s’avère être un hôtel… de sel ! Lits de sel, tables
de sel, tabourets de sel, murs de sel. Une fois la nuit tombée, c’est
irrésistible. Nous sortons et marchons tout droit sur l’immense étendue plane
du désert. En courant, en fermant les yeux, en riant. C’est tellement plat
qu’on ne risque rien. C’est tellement plat que le ciel est un géant. C’est
tellement libre de pollution lumineuse que les étoiles n’ont jamais été autant
nombreuses à nos yeux. C’est tellement bien qu’on se couche côte à côte et
qu’on regarde, les yeux grands ouverts.
Après une nuit sur nos lits de
sel, nous reprenons le 4x4 et filons à toute vitesse (d’ailleurs on aurait
préféré rouler un peu plus lentement et avoir un peu moins de frissons dans le
dos). Nous quittons le désert de sel et entrons un paysage différent. Autour de
nous, volcans et lagunes. Terres ocres, rouges, jaunes, vertes. Au sol, des
mousses, des pierres volcaniques. Au bord des lagunes, du sel, du souffre, des
roseaux (et pleins de touristes !). Dans les lagunes… des flamands roses
gracieux et magiques. D’ailleurs on ne sait pas où ils dorment car les lagunes
gèlent la nuit. Peut-être dorment-t-ils sur une patte une nuit et l’autre la
nuit d’après pour éviter les engelures... C’est vraiment de toute beauté !
Jamais on n’aurait pensé voir une nature pareille. On n’imaginait même pas que
cela puisse exister…
Le soir, nous dormons à côté de
la Laguna Colorada. Les minéraux présents dans le sol rendent les minuscules
algues rouges ce qui donne une teinte rouge à l’eau. Assez fou. Par ailleurs,
un vent à décorner des bœufs nous rend le retour à l’auberge difficile…
heureusement, un bon apéro nous revigore : cuba libre avec du rhum acheté
dans un bui-bui et des citrons verts que nos deux compères marseillais ont dans
leur sac. Ça réchauffe, on vous le garantit ! Nuit en dortoir et réveil à
4h pour la dernière journée du circuit. Nous assistons au lever de soleil à
travers la buée qui se forme dans le 4x4, puis au milieu des fumeroles !
Une fois de plus, nous n’avions pas imaginé voir un tel spectacle. Par des
températures glaciales, des jets de vapeur sortent bruyamment de terre et à
pleine puissance. A certains endroits, il y a des petits cratères remplis de
boue grise et bouillonnante. Tout ça n’est pas très rassurant (surtout que des
touristes, au propre comme au figuré, s’approchent dangereusement des cratères
et, sachant que la terre peu céder à tout moment, vous imaginez le barbecue…).
Nous nous croyons sur une autre planète. Nous continuons notre périple et nous
arrêtons près de formations rocheuses dingues. Au milieu du désert, il y a du
sable, des dunes et… des rochers de formes bizarres au milieu du sable !
Entre autre : l’Arbol de Piedra, qui comme son nom l’indique, ressemble à
un arbre. On ne fait pas long, vent + sable = désagréable. Nous traversons
encore quelques temps des paysages splendides et nous approchons du volcan
Licancabur, qui culmine à 5595m (sympa pour les alpinistes qui ne peuvent pas
dire qu’ils ont fait un 6000m !). Encore une ou deux lagunes et nous voilà
déjà au poste frontière avec le Chili. Nous quittons nos compagnons de voyage
français avec un léger pincement au cœur : on a vraiment passé trois jours
extraordinaires ensemble ! Ils continuent vers Uyuni, nous montons dans un
minibus pour San Pedro de Atacama. Une heure plus tard, changement de monnaie,
de climat (il fait super chaud), de prix sur les terrasses… Nous sommes au
Chili !
Bonjour Christelle et Valentin,
RépondreSupprimerAlerté par Marianne et Pascal, je suis votre périple avec un intérêt d'autant plus aiguisé que j'ai visité la Bolivie en 1999. Tremper ses pieds dans le lac Titicaca, arpenter les rues extrêmement pentues de La Paz, respirer - mais surtout pas trop fort, on est quand même à 4000 mètres - l'air de l'Altiplano, mâchouiller une boulette de coca pour vaincre le soroche, découvrir la grand-place et les ruelles de Sucre, tout cela est une succession de plaisirs et je vois que partagez ce sentiment.
Je vous souhaite une excellente suite de voyage et continuerai de vous suivre par votre blog.
Bernard
Incroyable les petits loups ! Cela nous fait un bien fou que de découvrir ces beautés ... sous notre traditionnel brouillard d'automne, et de vous savoir en pleine forme. Bisous.
RépondreSupprimerPapa du Clos des vignes
J'ai bien rigolé. Vos textes et photos sont vivants et pleins d'humour. On se régale à vous lire et on savoure les photos comme des bonbons. Splendide!
RépondreSupprimerGROS BISOUS depuis nos tas de feuilles.
Maman du Clos
Vous avez l'air de vous être bien amusés au Salar d'Uyuni et au sud Lipez, c'est vrai que ces endroits sont impressionnants. Que ces photos sont parlantes et évoquent toute votre joie de découvrir ces sites majestueux. Continuez de vous en mettre plein la vue !!Ce n'est que du bonheur.
RépondreSupprimerGrosses bises
Valadri
Wouaw j'adore la photo à Uyuni, l'illusion d'optique est super bien réussie hihi z'êtes trop choux les chats <3 vous nous faites rêver!!! MERCI <3 on vous aime fort <3 pleins de gros bisousssss :o*
RépondreSupprimerBravo ! Vous avez vraiment bien résumé les trois jours magiques que nous avons eu la chance de passer ensemble ! Contents de pouvoir lire la suite de vos aventures sur ce blog. On vous embrasse très fort et on espère vous revoir très bientôt.
RépondreSupprimerLes marseillais: virginie et stéphane.