Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage... (Georges Brassens)

lundi 5 août 2013

On boucle la boucle

Bon ben voilà, la fin s’approche à grands pas et on profite de poster le dernier article, lors de notre ultime escale à London Heathrow. Nous avons passé 10 jours reposants et remplis de découvertes en Malaisie. Nous avons appris à plonger, à faire du snorkeling et avons visité les fonds sous-marins. Tortues, poissons clowns, poissons perroquets, raies, murènes, coraux, barracudas, angelfishs, triggerfishs, giant puffer fishs, et on en passe. Pourquoi les noms anglais ? Juste parce qu’on ne les connait pas en français. En effet, on a suivi le cours de plongée Open Water en anglais, donc autant vous dire qu’on a dû s’accrocher. Enfin, surtout Christelle, qui appréhendait plus qu’un peu de s’enfoncer sous les eaux avec tout un harnachement permettant de respirer. Un nouveau monde s’ouvre à nous. A 18 mètres de profondeur tout est complètement différent. On flotte entre deux eaux, les bruits portent sur des centaines de mètres, on doit faire attention à nos réserves d’air et tant la faune que la flore sous-marine sont vraiment d’une beauté à part. En plus de découvrir ce nouvel aspect de notre planète, nous avons profité de faire le point sur notre expérience qu’est notre année de voyage en sirotant un jus de fruit, un cocktail ou autour d’un plat de fruits de mer.


Près d’un an après notre départ en tour du monde, nous nous sommes posé les questions suivantes et avons répondu sans se concerter l’un l’autre :

A refaire ?
V : Oui, sans hésiter ! Peut-être avec d’autres modalités, d’autres pays (même si je retournerais avec plaisir dans tous les pays de notre voyage, mais il y en a tant qu’il reste à découvrir) et certainement en se fixant plus longtemps à un endroit pour avoir un aperçu plus complet de la vie du pays. Mais je suis très content de la façon dont nous avons voyagé et je ne regrette pas d’avoir vu autant de pays même si dans certains endroits j’aurais voulu passer plus de temps. Cela nous donne une bonne raison de revenir…
C : Oui ! On a appris tellement de choses, vu tellement de paysages fantastiques, découvert d’autres façons de vivre, de croire, de s’organiser. Maintenant que je vois tout ce qu’on a vécu en un an, je regretterais beaucoup de ne pas être partie. Et donc je repartirais volontiers pour visiter tous les pays qui restent sur notre « to do list ».

Qu’est-ce qui t’a le plus plu dans ce voyage ?
V : De le partager avec Christelle. Une année ensemble 24h sur 24 c’est vraiment génial. De pouvoir partager toutes ces émotions, ces découvertes et ces cultures ensemble nous a rendus encore plus proches. Certains me disaient, avant de partir : « Allez-vous supporter d’être sans arrêt ensemble ? » Déjà avant le voyage j’étais sûr que tout se passerait bien, mais je ne pensais pas qu’il apporterait autant à notre couple. On se comprend tellement bien des fois, il n’y a pas besoin de parler, on sait ce que pense l'autre. Cette année à deux était un pur bonheur ! Nous en revenons plus proches que jamais, plus amoureux et pleins de projets en tête.
C : D’être avec Valentin 24h/24h et tous les jours. Sans lui, le voyage n’aurait pas été ce voyage, je n’aurais certainement pas apprécié tous les bons moments de la même manière, car grâce à lui, j’ai pu partager mes émotions. Et puis on est amoureux, alors c’est le rêve d’être tout le temps ensemble, non ?

Quels événements ont provoqué les meilleures émotions chez toi ?
V : Je garde le meilleur moment pour plus tard. Mais il y en a eu tellement, en commençant par les au revoir du départ, les trips avec les Canadiens (dont Seb’ qui essaie de s’accrocher à un pont en faisant du rafting), notre rencontre avec l’ours, les premiers pas au Machu Picchu, les interminables couchers de soleil en Patagonie dont celui de Noël à Puerto Natales (un cadeau magique dans un endroit magique), les chutes de glace du  Perito Moreno, notre arrivée au pied des Torres del Paine, les soirées tango à Buenos Aires, le match Djokovic-Berdych à l’open d’Australie, les retrouvailles avec mes parents au Cambodge, le trek des Annapurnas en entier, la grande Muraille de Chine, notre chevauchée dans la vallée de l’Orkhon en Mongolie (un rêve qui se réalise), la rencontre avec un loup au lac Khubusgul (un deuxième rêve qui se réalise). Je m’arrête là car sinon on pourrait y passer la nuit…
C : Bien sûr il y en a eu pleins et certainement que je vais oublier d’en lister quelques uns. Il y a l’instant où un immense bloc de glace vacille, puis s’écrase juste devant nos yeux alors que nous allions quitter le Perito Moreno, en Argentine. Il y a aussi la montée d’adrénaline lorsque nous grimpons depuis 1h dans un pierrier pénible, entourés de nuages bas, et que soudain se dévoilent les Torres del Paine derrière un petit lac d’altitude magnifique (Chili). Les premières minutes sur une jonque dans la Baie d’Along au Vietnam, dans un décor incroyable, au milieu de tous ces pics karstiques entourés d’eau. La descente en rafting avec Lynne et Sebastien au Canada, et en particulier quand mon super cousin s’est installé à la barre et a fini les quatre fers en l’air à l’avant du bateau… on a bien ri ce coup-là ! En Argentine, lorsque le gaucho qui nous guide à cheval me jette un coup d’œil signifiant « On fait la course ? » et que mon cheval part au galop à fond ! La veille de Noël, nous avons couru au port à Puerto Natales, au Chili, pour voir le plus beau coucher de soleil du voyage. Quel beau cadeau de Noël ! A Pékin, déguster un canard laqué et avaler une bouchée de peau grillée trempée dans du sucre. En Mongolie, chevaucher avec mes parents au bord de la rivière Orkhon et voir des yaks entrain de s’abreuver dans la rivière. Et tous les moments incroyables qui ne me viennent pas en tête au moment où j’écris ce texte…

Si tu devais faire un repas avec les meilleurs ingrédients, quel serait-il ?
V : Du dhal bat à 10 heures et du dhal bat à 18 heures… Non sérieusement je crois que je vais plutôt vous proposer la journée culinaire parfaite du voyage :
Au petit déj’ : Un jus de fruits de la passion du marché de Sucre en Bolivie, des tartines au Dulche de leche et à la confiture de Calafate sur du pain argentin.
Au Dîner : Des rouleaux de printemps du Vietnam en entrée, suivis d’un bife de chorizo argentin accompagné de quinoa des hauts plateaux andins et de pousses de soja chinoises. Le tout avec un bon verre de Malbec. Et en dessert une mangue du Cambodge avec un café dans le petit café charmant au pied du volcan Villarica.
Au souper : Un mojito en apéritif avec des empanadas de Salta en amuse-bouche, suivis d’une entrée de fruits de mer des îles Perhentian en Malaisie. Un canard laqué de Beijing en plat principal. Du fromage de yak du Népal et une glace fruit de la passion d’Argentine et s’il reste un peu de place un gâteau aux pommes de la tenancière de la lodge de Bragha sur le trek des Annapurnas.
C :
Entrée : 2-3 empanadas de Salta en Argentine, au fromage, au poulet ou aux légumes
Plat principal : un canard laqué pékinois avec sauce aux prunes, petits légumes et crêpes fines, avec un jus de citron et menthe cambodgien.
2ème plat principal : des rouleaux de printemps vietnamiens avec fruits de mer et riz, et un jus de fruits de Sucre en Bolivie.
Plat principal de consistance : un steak argentin avec frites et légumes, et un bon verre de vin !
Dessert : un tiramisu de chez Bubu sur l’île Kecil en Malaisie, puis un Apple Pie népalais fait dans une lodge d’altitude.
Avec l’expresso du café tenu par une gentille dame près du volcan Villarica au Chili : une barre de chocolat Milka achetée au Chili également !
Quoi, ça fait un peu trop pour un repas ? Moi je ne trouve pas…

Quand as-tu eu le plus peur ?
V : Lorsqu’au milieu du désert d’Uyuni, notre chauffeur a mis les deux roues droites dans le sable et l’arrière a commencé à rattraper l’avant. On a frisé le tête-à-queue, le tout à environ 90km/h…
C : Il y a eu trois gros événements pour moi. Premièrement, l’ours croisé sur un chemin au Canada. J’ai bien cru que j’allais m’écrouler sur moi-même… Ensuite une suspicion d’anévrisme, thrombose ou autre truc très bizarre dans une de mes jambes alors qu’on est sur une île déserte, à 6h de l’hôpital le plus proche, au Cambodge. Et l’instant où je me lève au milieu de la nuit dans notre chambre d’hôtel à Hanoi et que je surprends un voleur à côté de notre lit ! Les battements de mon cœur s’accélèrent, rien que d’y penser…

LE meilleur moment ?
V : Au pied d’un stupa à Ghyaru avec Annapurna II et Gangapurna en face, le village de Ghyaru  et la vallée en contre bas, bref un panorama inoubliable où nous sommes seuls au monde. Un moment parfait, et une réponse… OUI ! Nous voici fiancés.
C : Un certain jour d’avril, au Népal, dans un hameau perdu à 3600m, à côté d’un stupa et face à un paysage grandiose de montagnes himalayennes, lorsque Valentin m’a demandée en mariage. Il a vraiment bien choisi son moment, car c’était bel et bien le meilleur du voyage ! Et bien sûr que je pourrais relater cet événement dans ceux qui m’ont provoqué les meilleures émotions, car je n’ai jamais été si heureuse et émue !

Quels enseignements tirer ?
V : Difficile de faire le tour… Ça viendra certainement avec le recul. Mais comme ça à chaud je dirais que ce voyage nous a ouvert les yeux sur d’autres façons de vivre, sur d’autres coutumes, d’autres croyances, d’autres réalités de notre monde. Nous avons pu apprendre l’espagnol et perfectionner notre anglais. Ce qui me vient le plus souvent à l’esprit est la chance qu’on a d’être nés en Suisse plutôt que dans des pays en voie de développement ou même dans d’autres pays d’Europe. Je me rappelle encore me sentir mal à l’aise de dire à deux Espagnols fraîchement diplômés de l’université que je retrouve mon travail après une année de voyage et qu’eux sont contraints de quitter leur pays pour trouver du travail car le taux de chômage des 25-30 ans est autour de 50%... D’autre part nous avons une qualité de vie incroyable avec de bonnes conditions sanitaires et une conscience écologique qui n’est pas assez mise en avant. Même dans d’autres pays développés comme le Canada l’écologie est moins prise en compte surtout en ce qui concerne la voiture et la consommation électroménagère. Et que dire des pays en voie de développement… Le sujet est complexe et je vais m’arrêter là car ce que je veux dire c’est que je suis reconnaissant de la chance que j’ai de vivre dans un pays comme la Suisse et j’essaierai de repenser à certaines expériences et certains témoignages avant de râler sur des sujets de petite importance.

C : Pour faire vite car il y en a tant… J’ai appris l’espagnol et bien amélioré mon anglais. J’ai appris à plonger et réussi mon premier papier dans ce domaine. Ça c’est pour les choses très concrètes. Ensuite, il y a l’ouverture d’esprit que j’ai acquise, le fait de voir les choses d’un autre point de vue, rester calme lors de situations tendues, chercher des solutions lors de problèmes, s’ouvrir à des façons de faire, de vivre et de croire qui sont différentes des nôtres. Apprendre aussi à connaître les Français, les Anglais, les Australiens, les Américains, les Hollandais, les Israéliens et bien d’autres voyageurs. Car en effet, les clichés que j’avais sur certaines nationalités se révèlent ne pas être valables la plupart du temps… Donc pour résumer : j’ai appris énormément de choses et souvent très positives, d’où le fait que je repartirais volontiers pour en apprendre encore davantage ! Ah j’oubliais… je crois qu’enfin, j’ai appris à rester calme lorsque j’ai faim…

Voilà, le dernier article de notre voyage d’un an arrive à sa fin… ça nous fait un peu bizarre de rentrer, mais qu’est-ce qu’on se réjouit de manger une bonne raclette ! On en profite encore pour remercier les gens qui nous ont suivis tout au long de l’année, que ce soit sur le blog, sur skype, par e-mail ou en pensées. Ça nous a fait beaucoup de bien, car nos proches et nos amis nous manquent.

Merci à ceux qui ont partagé un bout de voyage avec nous. Janine et Willy qui nous ont rejoints au Cambodge-Vietnam, Pascal et Marianne en Mongolie, Thomas et Emilie au Népal, en Chine et en Mongolie, Stéphane, Virginie, Eloïse et Victor pour avoir partagé trois supers journées dans le Salar d’Uyuni, Catherine qui nous a accueillis avec beaucoup de générosité et nous a fait découvrir le Victoria en Australie, Nicole, André, Lynne et Sébastien avec qui on a passé des moments inoubliables au Canada. Et aussi un grand merci à toutes ces personnes qui ont croisé notre chemin et qui ont rendu notre voyage unique : le marchand de thé à Kathmandou, l’Argentin d’Esquel qui nous a dit de bien saluer Roger Federer, les propriétaires d’une lodge au Népal qui nous ont parlé avec sincérité de leur pays et on s’arrête là car la liste serait trop longue.

Nous concluons ce blog par quelques situations cocasses qui nous font encore sourire même 11 mois après pour certaines…

-    - Lors de notre deuxième vol en regardant par le hublot, Christelle dit : Tu as vu le bout des ailes sont recourbés, ils vont les déplier avant le décollage… Hahah, sacrée Christelle !

- Rando dans les rizières en Chine et passage par une petite forêt. Valentin regarde tellement où il met les pieds qu’un tronc d’arbre traverse par hasard le chemin et lui percute violemment la tête… à tomber à la renverse !

- « Qui veut essayer un truc vraiment stupide ? », dit le guide de rafting. « Moi ! », répond Seb. « Tu croches ta pagaie sous le pont qui passe au-dessus de l’eau et tu t’y suspends. Lorsque le 2e bateau de raft passe sous toi, tu redescends, ok ? ». « Ok ! ». Seb a tenu 3 secondes au bout de sa pagaie avant de se retrouver au milieu d’une rivière gelée !

- Dans une yourte en Mongolie, Valentin casse les œufs pour une omelette dans un récipient. Enfin le dernier œuf est cassé et voilà que par maladresse (sacré Valentin !), tout se renverse sur la belle moquette mongole… heureusement qu’il nous a ramené une truite, sinon, pas de souper !

- Dans la Baie d’Along, nous nous baignons. Janine nous rejoignant en sampan (petite barque) assise sur le bord, et voulant descendre sur la plage, elle reste malencontreusement crochée au bord. Résultat : à plat ventre dans 1m d’eau à nous faire une brasse coulée digne de Michael Phelps.

- Le lendemain d’un après-midi entier de lessive à l’eau gelée, nous repartons pour une journée de trek sur le circuit des Annapurna. Le but de la journée est de monter à un lac à 4600m d’altitude pour s’acclimater. Une fois arrivé au lac après 3 heures de grimpette, je vois encore l’image de Christelle les quatre fers en l’air au-dessus d’une flaque de boue avec ses habits encore propres (pour une fraction de seconde)… Autant vous dire que l’après-midi a été consacré à une nouvelle lessive. Et même le sac à dos y est passé.

Voilà cette fois la boucle est bouclée. Mais il reste tant de choses à découvrir…



samedi 3 août 2013

Au pays des nomades

TCHOU !! S’il y a un mot qui nous vient en tête directement lorsqu’on pense à la Mongolie, c’est celui-ci ! A cheval, derrière les yaks ou en courant après les chèvres, c’est ce qui se crie pour faire avancer les bêtes en Mongolie. Eh oui, nous sommes chez les nomades, les vrais. Yourte, lait de jument fermenté, mouton et un immense sens de l’hospitalité, voilà ce qui caractérise les Mongols et leur mode de vie encore si traditionnel.
Pour arriver dans ce pays entouré par la Chine et la Russie, mais complètement démocratique malgré cela, nous prenons le train, et pas n’importe lequel… le Transmongolien ! Départ de Pékin et arrivée à Oulan Bator, 30h plus tard. Non, contre toute attente, ce n’est pas si long. Les paysages sont si beaux, les steppes si immenses, le désert si jaune et le passage de la frontière sino-mongole si… pénible. Il nous faut 6h pour franchir quelques centaines de mètres… ce qu’on ne sait pas, c’est que les toilettes restent fermées pendant ce temps et qu’on se fait réveiller plusieurs fois en sursaut pour montrer nos passeports au milieu de la nuit. Et ça ne rigole pas… des militaires en tenue de combat entourent le train, les contrôleurs crient plus qu’ils ne parlent et on reste coincé dans nos cabines durant tout ce temps… à 2h du matin, c’est enfin bon, nous sommes en Mongolie ! Ouf…

Nous vivons trois bonnes semaines dans ce magnifique pays pour découvrir le rythme de vie des nomades, leurs traditions et des paysages splendides. Pour commencer, nous allons habiter quatre jours dans une famille nomade avec notre jeune guide qui fait son premier voyage. Nous vivons vraiment au rythme des nomades. En effet, nous gardons les chèvres, faisons du Orhum (sorte de double crème), du Arouilsch (yoghurt séché), mangeons des nouilles aux tripes de mouton (hum…), buvons du lait de jument fermenté (re-hum…), jouons aux jeux traditionnels avec les enfants des voisins et dormons sous la yourte. Cerise sur le gâteau, nous chevauchons deux heures par jour dans un décor superbe. On rigole bien lorsque le cheval de Christelle, en plein galop oblique à droite pour grimper sur une colline. Bref nous passons quatre jours magnifiques dans cette famille si accueillante et chaleureuse.

Et puis les parents de Christelle nous rejoignent ! Quelle joie de les revoir après près d’une année loin d’eux ! C’est donc parti pour une très belle aventure avec eux ! Une guide, un chauffeur, une jeep, des tentes, un réchaud, quelques provisions, nos sacs à dos, et nous voilà parti pour un itinéraire qui nous emmène du désert de Gobi au lac Khubusgul, en passant par la Vallée de l’Orkhon et la capitale historique de Karakorum. L’aventure est extraordinaire ! A commencer par la route. On veut dire… la « route » ! Nous roulons pendant des centaines de kilomètres sur des pistes cahoteuses, à travers collines, steppes, petites rivières, sable, prairie et tout de même un peu d’asphalte, mais vraiment très peu… Donc on s’accroche, car ça secoue ! En effet, notre chauffeur est un as de la piste, mais il roule un peu vite (il a appris à conduire à M. Schumacher, nous dit-il)… Attention bosse ! Mettez vos mains au plafond, sinon c’est la tête qui va taper ! Pas de ceinture, mais une bonne poignée à laquelle il faut vraiment bien se tenir, et le tour est joué. Attention trou ! Aïe, on a bien failli casser la voiture… Ahhhh… cette fois-ci, on est carrément sorti de la piste… heureusement, en plein désert il n’y a rien sur les côtés que des mirages et quelques écureuils terrestres qui filent dans leur trou. Et des chameaux ! Nous devenons même experts en rigolade le jour où l’on passe 1h entre deux bosses. Et oui un chameau ce n’est pas vraiment appétissant surtout lorsqu’on a la tête de celui qui nous suit à côté. Entre un chameau qui frise la fièvre aphteuse et un autre la tuberculose Marianne se fait arroser de bave et de moque avec quelques brins de sang. Beurk ! Mais après coup on en rigole bien. Le désert… c’est aussi les merveilleuses dunes de sables sur lesquelles on se promène, des falaises rouges, un gisement d’os de dinosaures, un monastère perdu au milieu d’une oasis, de grosses chaleurs, parfois même un orage pluvieux et peu de possibilités de prendre une douche. On se sent revivre donc lorsqu’on peut se laver correctement après quatre jours du strict minimum à la lingette humide. On retient encore les quelques nuits passées sous nos tentes, au beau milieu de nulle part, en camping sauvage. Le rêve.

Fin du désert, nous voilà dans des contrées plus vertes et fertiles. La Vallée de l’Orkhon est magnifique ! Sa rivière qui serpente au milieu des prairies, une très vieille coulée de lave accidentée et le fait de vivre deux jours chez les nomades nous émerveillent totalement. Le Best of : une balade sur de jeunes chevaux vifs et très réactifs dans ces paysages de rêve. On a même droit à notre petite montée d’adrénaline lorsque la casquette de Valentin s’envole et effraie le cheval de Marianne. Heureusement, plus de peur que de mal… Autre moment de grosses sensations : Pascal qui pêche deux énormes truites en l’espace d’une demi-heure juste devant le campement ! Il les cuisine délicieusement bien et c’est bienvenu après l’overdose de mouton qu’on vient de faire ces derniers jours… Pour Valentin, c’est l’occasion d’apprendre à pêcher. Avec plus ou moins de succès. Le métier entre avec 2-3 cuillères coincées au fond de la rivière ou du lac. D’ailleurs on rit bien lorsqu’il est obligé de rentrer dans l’eau dans le plus simple appareil pour en décrocher une par 1.4 mètre de fond et qu’au moment de se rhabiller, une partie de ses vêtements s’envole dans l’eau… Mais il nous ramène également le souper un peu plus tard durant le voyage.

Allez, une petite aventure pour la route ! Nous roulons beaucoup aujourd’hui, on visite Karakorum, ancienne capitale de l’immense empire mongole d’antan et on roule encore et encore, jusqu’à atteindre le très beau petit lac Ugii dans une zone marécageuse. On choisit un bel endroit au bord du lac pour camper. Grave erreur, en quelques minutes nous voici envahis de milliers de petites mouches. Du coup c’est la panique, nous en sommes couverts de la tête aux pieds et rechargeons les affaires sur le toit de la voiture en toute hâte. Deuxième grave erreur. Car en reprenant la route, une tente mal arrimée se fait la malle et demeure encore quelque part au milieu des petits buissons en bord de piste. Grrrr ! En plus la nuit tombe et l’orage menace. Avec une certaine désorganisation nous montons le campement et soupons. Notre guide et notre chauffeur se voient obliger de dormir dans la voiture car il ne nous reste plus que deux tentes. Le matin nous nous réveillons sous la flotte et faisons preuve cette fois de plus d’efficacité et d’ingéniosité pour construire un abri avec deux bâtons de marche, une bâche et une canne à pêche. On peut prendre le petit déj’ au sec avant de partir à la recherche de cette tente. Une belle balade sur les rives du lac qui ne s’avère pas fructueuse. La tente est vraiment perdue pour la fin du voyage...

La traversée de la Mongolie du sud au nord tire à sa fin et nous arrivons au bord de l’immense Lac Khubusgul. Plus de 130km de long, 36km de large et 240m de profondeur. C’est vrai que de l’eau dans une faille tectonique, c’est plutôt impressionnant… ce n’est d’ailleurs pas pour rien qu’il est si près du Lac Baïkal, son grand frère, juste de l’autre côté de la frontière mongolo-russe. Ici nous sommes à nouveau accueillis comme des rois par une famille mongole. Comme d’habitude, on nous invite pour boire et manger quelque chose. Cette fois-ci, c’est un délicieux yoghurt que la maîtresse de maison a préparé. Un régal ! Attention à ne pas oublier de lécher le bol entièrement lorsqu’on a terminé, c’est une tradition obligatoire, qui nous plaît beaucoup. Nous resterions bien plus longtemps au bord de ce lac merveilleux. Couleurs dingues, forêts denses et peuplées d’ours et de loups, balade à cheval, baignades, concours de ricochets et partie de pêche. C’est vraiment génial et reposant ! Malheureusement, le voyage est bientôt terminé et nous reprenons la route pour la capitale, Oulan Bator, après quinze jours de rêve dans la nature, avec un peuple nomade encore très attaché à ses traditions et si accueillant. Merci beaucoup à notre guide Baguie et à Gana, le chauffeur, grâce à qui nous avons vécu deux semaines fantastiques. Et merci à Pascal et Marianne de nous avoir rejoints, on a vraiment adoré passer tout ce temps avec vous !

Retour à la réalité : embouteillages, pollution, klaxons, béton et boutiques de luxes… nous profitons tout de même de visiter l’incroyable marché noir, si grand et où l’on trouve tout ce que l’on veut, du vélo au frigo, en passant par la yourte en pièces détachées, la nourriture, les cannes à pêches, la soie et… les linges de plage. Ça tombe bien, on part pour notre dernière étape : l’île Kecil en Malaisie ! On boucle les sacs, en prenant garde de mettre les maillots de bain tout dessus…


jeudi 4 juillet 2013

En Chine: Que d'Histoire

Xi’an ! 20h de train depuis Shanghai et nous voilà dans une ville pleine d’histoire. Et pas n’importe quelle histoire. Il s’agit de visiter l’Armée de terre cuite enterrée. Une découverte qui ne date que d’une quarantaine d’années, mais un trésor qui est resté caché plus de 2000 ans ! Environ 7000 soldats de terre cuite ont été moulés, cuits et enterrés en rangs serrés, telle une véritable armée, pour protéger dans son tombeau l’empereur Qin aimant la grandeur. En effet, c’est lui aussi qui a commencé la construction de la Grande Muraille. Entrés dans les immenses hangars révélant l’armée de terre cuite, nous sommes bel et bien devant un site archéologique extraordinaire ! Et ce n’est pas terminé, les archéologues s’affairent encore pour mettre au jour encore plus de choses : acrobates et animaux auraient été découverts pas loin…

Xi’an, c’est également l’attente durant dix jours de notre visa chinois, que nous avons dû faire prolonger. Alors on s’attarde dans cette ville sympa, qui se situe au début (ou à la fin, ça dépend d’où on part…) de la Route de la Soie. Qui dit route de la Soie, dit mélange des cultures ! Même si la Route de la Soie fait partie de l’histoire ancienne, quelques traces persistent de nos jours, et pas des plus désagréables… On mange régulièrement dans le quartier musulman de délicieuses soupes de mouton bouilli, des brochettes, des galettes de pain au sésame, des nouilles et toute sorte d’autres mets excellents au milieu des stands animés. Ça crépite, ça flambe, ça appelle le client, ça sent bon et ça met l’eau à la bouche… un régal tant pour les papilles que pour les yeux !

Nous profitons de notre séjour dans le coin pour monter sur le mont sacré Hua Shan. Un peu de nature nous fait du bien après toutes ces visites en ville, et nous fonçons jusqu’au sommet. Le lendemain, on redescend toutes les marches d’escaliers qu’on a foulées hier et on se rend compte les jours suivants que le dénivelé n’était pas si anodin… aïe ! nos jambes ! Pour récupérer de cette superbe balade de santé (ou plutôt randonnée destructrice de quadriceps !) au milieu des pics calcaires, on va s’amuser en tandem sur les remparts, on va voir de sympathiques pandas dans un centre de sauvetage et on va de temps en temps boire un bon café ! Comme vous pouvez le constater, on ne s’ennuie pas…


Sur la route de Pékin, nous nous arrêtons à Pingyao, une jolie petite ville au milieu de remparts et très bien conservée (très rare en Chine, projets de construction à la communiste obligent). Nous y passons deux jours calmes à nous balader entre les vieilles maisons restaurées et accueillant désormais des magasins de souvenirs, des restaurants et des auberges.


Pékin ! Qu’est-ce qu’on pourrait bien y faire ? La Grande Muraille ! La Cité interdite ! Du canard laqué ! Mais pour commencer, il nous faut un visa pour la Mongolie, notre prochaine étape. C’est un peu la galère, mais on finit par y arriver, juste quelques heures avant notre train… ouf…

La Grande Muraille ! Ça nous faisait rêver avant d’y être, et on rêve d’y retourner ! Nous sommes allés voir le tronçon de Mutianyu et c’était magnifique. Peu de monde, restauré sur 3,5 km sur lesquels on peut bien se promener, et tout le reste date de la restauration précédente (il y a 700 ans). On a donc même profité de marcher sur un morceau de muraille où les arbres ont eu le temps de pousser et où le mur tombe gentiment en ruine. Voir la Grande Muraille serpenter le long de crêtes sur plus de 20km au milieu de la forêt restera gravé dans nos mémoires ! On se croirait au moyen âge et on imagine les Mongols qui attaquent !

La Cité interdite ! Impériale, splendide, grandissime et… bondée ! Les toits jaune, les charpentes bleues, les dragons, les phénix, les anecdotes sur les princesses, les trônes impériaux, les salles de travail… Ce palais, resté fermé au monde extérieur pendant plus de cinq siècles est une fabuleuse trace du passé. Il a été  transformé en musée à partir de 1911. Très bien conservé, c’est un plaisir de se balader dans l’histoire de la Chine et d’imaginer que d’ici, de ce trône juste devant nous, partaient les ordres pour conquérir les pays voisins à des jours de déplacement…

Du canard laqué ! Une bouchée de peau grillée trempée dans du sucre… une très fine crêpe farcie d’une petite tranche de canard découpé devant nous par le chef… une gorgée de vin… un litchi en dessert… un délice ! Au point que nous retournons manger un canard deux jours plus tard !


Voilà, la Chine, c’est déjà fini pour nous. On est dans le transsibérien, en route pour la Mongolie. Alors quel bilan tirer de ce pays si vaste et que nous avons survolé en 40 jours ? Avant d’y être, nous avions pas mal de préjugés. La Chine est sûrement un pays très pollué,  irrespectueux des droits de l’homme, en pleine croissance, où l’on verra des gens fermés, ayant peut-être peur de tout ce qui est en lien avec le gouvernement. Nous verrons sûrement des militaires, des policiers très stricts, nous serons peut-être embêtés avec nos demandes de visas. Pour nous, la Chine sera sûrement un monde hostile, on devra toujours galérer pour « survivre », on sera constamment dans la foule (1.4 milliard d’habitants quand même !)… Et bien contre toute attente, la Chine comme on l’a vécue, ce n’est pas ça ! Effectivement, la liberté d’expression est interdite et nous l’avons compris tout de suite en découvrant que nous ne pouvions plus aller sur notre blog (merci Janine pour toutes les mises à jour durant notre séjour chinois !) et que nous ne pouvions plus aller sur facebook. Mais dans la rue, des policiers plutôt débraillés et lassés, quelques jeunes militaires qui montent la garde devant les ambassades, et c’est tout… Nous n’avons pas eu de soucis ni pour nos demandes de visas et de prolongations de visas ni même lorsque nous étions à trois sur un scooter et qu’un policier nous a arrêtés. Ah bon ?! C’est interdit ? Pourtant on n’est pas les premiers à le faire… Une simple réprimande et nous étions libres de continuer notre chemin… à pied. Une fois de plus, c’est ce que l’on a vécu, mais cela n’est peut-être pas comme ça tous les jours. La foule ? Jamais hors des sites touristiques. Tout est construit en grand et il y a de la place. En parlant de construction, nous sommes tout de même choqués d’apprendre que la production de béton mondiale est pour moitié attribuée à la Chine. Pas difficile à imaginer lorsqu’on voit des quartiers entiers de tours entrain d’être construits, des ponts immenses, des gares, des stades… et ça, partout près des grandes villes. C’est vraiment hallucinant ! Malheureusement, les constructions sont de qualité médiocre et il n’est pas rare de voir des bâtiments neufs avoir des infiltrations d’eau, de la rouille sur les structures métalliques, etc. C’est assez inquiétant de voir tant de projets de construction en sachant qu’on ne construit pas de manière durable dans le pays le plus peuplé au monde ! Pollué ? Oui, on voit des usines à charbon de temps en temps, beaucoup de centrales nucléaires, des déchets parfois mal gérés. Mais on voit aussi des voitures au gaz, des scooters électriques (partout), des vélos, des parcs éoliens… Difficile donc de se faire une idée exacte sur le côté vert de la Chine. Mais d’après ce qu’on a lu, ce n’est quand même pas tout rose…

Et surtout, nous avons rencontré des Chinois gentils, souriants, aidants ! Et ça, ça vaut de l’or ! Lorsqu’on ne comprend pas un mot, d’avoir quelqu’un de patient et souriant face à vous est toujours utile…

Nous ne pensions pas avoir envie d’y revenir avant d’y avoir été, mais désormais la Chine est également sur notre liste, car il y a tant de belles choses à faire, à voir, à découvrir.


samedi 22 juin 2013

En Chine : Dépaysement garanti !

Dépaysement garanti, on est en Chine !

Et là… c’est effectivement une autre histoire ! Nous passons donc la frontière à Shenzhen, depuis Hong Kong. Il aura suffi de quelques dizaines de mètres pour que tout soit différent. Premier choc, même si on s’y attendait : tout est écrit en caractères chinois et personne ne parle anglais. On est dans une gare, et on ne sait pas où l’on doit aller pour prendre notre train. De plus, nous ne sommes pas à la gare de Neuchâtel, mais dans une gare chinoise où il y a des dizaines de portes d’embarquement, un contrôle de sécurité au scanner, fouille au corps, présentation des billets au moins deux fois avant d’embarquer, tourniquet pour accéder au quai et une salle d’attente par train en partance. Dépaysement garanti donc… Heureusement, nos billets comportent un numéro de train et une heure que nous savons déchiffrer ! Donc au final, c’est difficile de se tromper de train ! Mais tout de même, c’est un peu stressant… 
Deuxième changement un peu moins drôle et on n’en parlera plus jusqu’à la fin pour ne pas vous dégoûter de la Chine : les gens crachent de gros trucs très crades et même dans une salle d’attente ou une gare et les toilettes publiques sont immondes ! Fin du paragraphe.

Nous grimpons donc à bord du train longue-distance qui nous mène à Guilin, dans le sud de la Chine. 15h de trajet nous attendent, et ce n’est qu’une bagatelle par rapport aux 20h à 30h que nous aurons fait à d’autres occasions d’ici la fin du voyage en Chine. On dort dans des couchettes faites pour les Chinois, et nous sommes très heureux de ne pas mesurer les 1.84m de frérot ou 1.90m de deux cousins qui se reconnaîtrons ! Nos quatre voisins de compartiment sont sympas, même si à part leur dire « Bonjour » on n’a pas trop maîtrisé la conversation… 
Arrivés à destination, on s’en sort plutôt bien. Vous allez dire, après neuf mois de voyage, c’est quand même la moindre… On évite tous les rabatteurs à la sortie de la gare, on n’achète pas la carte qui nous est proposée (elle est gratuite en auberge !) et on part à pied dans la bonne direction vers notre hébergement ! Ah oui, parce que contre toute attente, Christelle commence à cartonner en orientation !
A Guilin et Yangshuo, on est entouré de pics karstiques, dans le même style qu’à la Baie d’Along au Vietnam. Mais on est sur terre ou sur le fleuve Li, à pédaler ou naviguer pour découvrir ces paysages assez dingues ! C’est envoûtant et on se demande à nouveau comment c’est possible que la nature puisse nous offrir de telles merveilles géologiques ! Nous assistons également à notre premier spectacle chinois ! Evidemment, c’est grandiose. En partie grâce au fait que le chorégraphe n’est autre que celui qui a mis en scène la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques à Pékin. Nous sommes donc submergés d’émotions durant toute la présentation, qui se passe sur l’eau tranquille du fleuve Li, de nuit, avec environ 600 figurants et des pics karstiques en toile de fond ! Emotions positives, mais également négatives. On s’y fera au fur et à mesure que nous connaîtrons mieux les Chinois, mais il faut dire que c’est assez énervant lorsque durant le premier quart du spectacle les flash crépitent (alors que les jeux de lumière dans la nuit ont un super effet et que les photos sont donc interdites!), les gens parlent et même quittent leur place dix minutes avant la fin ! Depuis ce jour, nous avons appris à faire abstraction de la foule sur les lieux touristiques et de tout ce que cela implique en terme d’inconvénients.

Nous visitons un lieu fantastique : les rizières en terrasse du Dos du Dragon, près de Guilin. C’est absolument merveilleux ! Nous grimpons à pied dans les rizières, y passons une nuit dans une belle auberge de jeunesse avec vue sur les rizières depuis notre chambre, grimpons à 5h du matin voir le lever du soleil, ou plutôt du jour puisque c’est très nuageux… et marchons une demi-journée au milieu de ces constructions géniales que sont les rizières. Le calme, le fait d’être entourés d’eau, de champs et de gens humbles nous donnent un sentiment de sérénité vraiment sympa. Le reflet du ciel dans chaque parcelle de rizière inondée rend le paysage encore plus beau ! Nous avons vraiment beaucoup de plaisir à marcher et à découvrir cet ouvrage quasi irréel de l’homme. Vous allez prochainement en Chine ? Ne ratez pas les rizières en terrasse du Dos du Dragon !

Shanghai ! Un petit tour en train de 20h et nous y voilà ! Objectif premier de notre passage par cette ville : se faire vacciner en vue de notre voyage en Mongolie. Malheureusement, après moultes recherches et déplacements dans la ville, nous apprenons que le vaccin en question n’existe pas en Chine. Heureusement, ce n’est pas trop grave…
Nous profitons alors de flâner dans la Concession française, le long du Bund avec vue sur les gratte-ciels, dans la vieille ville et dans quelques musées. Ville sympa, dans laquelle nous nous sommes régalés de buns, de riz gluant, de tartelettes à la vanille, de sortes de crêpes salées et on en passe. Miam !

De Shanghai, nous avons la bonne surprise de nous retrouver dans un train express roulant à 278 km/h ! ça déménage ! En 25 minutes nous sommes déjà à Suzhou, petite (immense en fait !) ville, dont la partie ancienne est traversée par plusieurs jolis canaux, un peu comme à Venise. Nous profitons donc pleinement du calme de ces cours d’eau, des petites terrasses qui les bordent et des jardins paisibles. Nous faisons de même à Tongli, une autre ville de canaux très sympa, même si très touristique. Après quelques jours dans ce coin, nous filons à Hangzhou et son beau lac de l’Ouest, où nous sommes accueillis par des trombes d’eau ! Ce jour-là, nous avons béni la très compétente dame qui était à l’information touristique de la gare et qui nous a écrit en chinois le nom des arrêts de bus où l’on doit descendre ! Car pour rejoindre l’auberge, il faut « simplement » partir de la gare (et si possible la bonne car il y en a plusieurs ici), prendre un premier bus, puis un deuxième, et enfin marcher quelques minutes jusqu’à l’auberge. Comme ça, ça paraît simple, mais lorsque les arrêts de bus ne sont écrits qu’en chinois, ça complique un peu les choses… Victoire, nous y arrivons du premier coup ! Nous sommes également très fiers d’avoir eu la bonne idée d’échanger un t-shirt et un dragon de jade contre deux parapluies quelques jours plus tôt dans une auberge de jeunesse ! Un dragon de jade ? Eh oui, Christelle a malencontreusement cassé un très beau (hum…) dragon de jade verte dans un magasin de souvenirs et avant qu’on se fasse lyncher par tous les vendeurs du coin, on a vite-fait de payer ce truc horrible (environ un dixième du prix affiché, donc imaginez la marge qu’ils se font lors d’une vraie transaction…) et de l’embarquer… que d’émotions…

On s’arrête là pour cet article, mais il y a encore tant à dire… la suite dans le prochain épisode !

samedi 8 juin 2013

Hong-Kong


Après les derniers jours chaotiques à Kathmandou - Valentin ayant été malade pendant cinq jours et notre dernière nuit ayant été bercée par les sirènes de pompiers qui combattaient un incendie à quelques pâtés de maisons de notre hôtel - nous quittons le Népal heureux de tout ce qu’on y a vécu mais aussi de partir plus loin. Cette dernière nuit fût très reposante, imaginez un peu de dormir avec des « pimpons » « pimpons » toutes les dix minutes et la très agréable impression qu’avec les infrastructures disponibles, la qualité et la promiscuité des bâtiments, le feu sera maîtrisé facilement… enfin presque… Il leur a fallu trois jours…
Du coup nous avons bien besoin de confort et de réconfort. Pour le confort, nous avons choisi de passer la nuit de transit à Kuala Lumpur dans un hôtel proche de l’aéroport, plutôt que sur un banc du terminal. Ensuite, le lendemain, surprise ! L’avion semble un peu plus grand que d’habitude. Une rapide inspection et nous remarquons que nous avons la chance de voler en A380 ! Héhé ! Nous n’avons jamais eu un vol aussi confortable et silencieux. Arrivés à Hong Kong nous découvrons notre « cagibi » d’hôtel. Cagibi car à Hong Kong le prix du mètre carré atteint des sommets. Du coup nous avons un lit, une salle de bains murale et à peine un peu d’espace pour poser nos valises. C’est vraiment petit mais fonctionnel et propre. Premier pas en ville et oh re-surprise ! Un restaurant suisse est voisin de notre hôtel du coup nous avons trouvé de quoi nous réconforter et remettre l’estomac de Valentin d’aplomb : une FONDUE !!! La quatrième du voyage et sûrement la dernière mais sait-on jamais...

Nous voici donc en forme pour découvrir cette ville. Nous commençons par aller voir le spectacle son et lumière sur le port de Hong Kong avec musique et illumination des gratte-ciels. C’est joli, on se croirait dans « Star Wars » avec les rayons laser qui illuminent le ciel et en même temps dans une disco des années 80 avec les immeubles qui clignotent et surtout avec la musique. C’est très asiatique comme style mais c’est marrant et l’ambiance est bon enfant. Après une petite promenade, nous découvrons le Salvator local (pour les non-Neuchâtelois, c’est le marchand de glace ambulant de la ville). Un soft-ice plus tard et nous voilà complétement remis de nos dernières péripéties. 
Les jours suivants, nous découvrons Hong Kong à pied en effectuant deux promenades dans la ville. La première traverse les vieux quartiers et leurs ruelles, et la deuxième nous fait découvrir l’architecture de la ville entre les monuments britanniques et les nouveaux bâtiments de la city. Entre ces deux balades, il y a un monde de différence. Dans la première nous voyons les restaurants de rue, les marchands de fruits de mer séchés, des poissons séchant sur les barrières routières, des brocanteurs et des bâtiments peu reluisants. Par contre la deuxième balade nous fait découvrir de superbes demeures et des gratte-ciels impressionnants dont la « Bank of China Tower » où nous montons jusqu’à la plateforme d’observation pour admirer la vue sur le reste de Hong Kong. Pour y accéder il faut montrer patte blanche. En effet le contrôle de sécurité est digne de celui d’un aéroport. Le soir nous montons au Victoria Peak (petite colline qui surplombe Hong Kong) par le système D et non le tram « piège à touristes » hors de prix. La vue sur Hong Kong de nuit est vraiment superbe.

En parallèle de nos découvertes architecturales, nous avons profité de cette ville pour faire un peu de shopping et pour trouver des souvenirs pour nos proches. Rien d’inhabituel, nous avons fait quelques emplettes chez Rolex, Gucci, Longines, Armani, Jimmy Choo, Jaeger-Lecoultre et autres magasins bon marché. Mais comment trouver le magasin que l’on cherche dans cette grande ville me direz-vous ? Facile, il y a un magasin Rolex tous les deux cent mètres et dans chaque building il y a un centre commercial de luxe. Ces derniers sont tellement grands que pour s’y retrouver il faut un plan pour ceux qui ont un bon sens de l’orientation et une boussole pour les moins doués. En ce qui nous concerne, nous nous contentons de prendre un plan à l’information du centre. Pas mal, hein ?

Le dernier jour nous prenons le bateau pour Lantau afin de découvrir ses plages et le plus grand bouddha assis de bronze du monde. Le bouddha est impressionnant mais nous ne nous attardons pas trop car il pleut des cordes. En plus, pour les plages c’est râpé, comme on dit, et nous nous rabattons sur un centre commercial. Encore ? Et oui encore, mais cette fois-ci c’est un centre Outlet et Valentin craque sur des baskets. Alala ! Comme si on n’avait pas assez à porter dans nos bagages.

Pour finir nous nous offrons un cocktail et un verre de vin Argentin au sommet d’une tour. Nous voici complétement d’aplomb et prêt à affronter la Chine avec son mandarin et ses idéogrammes. Hong Kong fût une bonne transition entre le Népal et la Chine et nous a permis de souffler un peu dans cette ville où tout est simple. Prendre le métro est un jeu d’enfant, les cartes sont super bien faites tout comme les brochures touristiques et les gens parlent tous un peu l’anglais car malheureusement notre cantonnais est inexistant. D’un autre côté, tout ce luxe autour de nous était un peu étouffant à la longue mais ces quatre jours à Hong Kong furent une réussite. Nous prenons donc le train à destination de Guilin en Chine avec escale à Shenzhen pour passer la frontière. Nos papiers et nos visas étant en règles, nous entrons en territoire chinois à la recherche de notre train et là… C’est une autre histoire !

mercredi 29 mai 2013

Le Népal


Fini le Vietnam, nous voilà au Népal après une bonne nuit très reposante (hum…) sur un banc de l’aéroport de Singapour. Arrivés à Kathmandou, nous obtenons nos visas et sommes conduits jusqu’à notre hôtel. Nous pensions avoir vécu une circulation anarchique et chaotique au Cambodge et au Vietnam, mais en fait ce n’était rien comparé au Népal ! Premièrement, on roule à gauche ici. Deuxièmement, c’est très brusque tout le temps. Troisièmement, les klaxons sont agressifs. Et sur les « grandes » routes, ça va beaucoup trop vite par rapport aux conditions… donc attachez vos ceintures, c’est parti pour le récit du Népal ! Ah on oubliait… il n’y a pas de ceinture ici !

Nous nous organisons au plus vite pour quitter « Kathmandou l’insupportable ». Trop de poussière, trop de pollution, trop de klaxons, trop de rabatteurs vendant bibelots et marijuana. On se casse à la montagne ! Huit heures de bus « boîte de sardines » seront nécessaires pour arriver au point de départ de notre randonnée. Là, nous passons la nuit dans la chambre d’hôtel la plus sale que nous n’ayons jamais vue… Comme vous pouvez le constater, le Népal à première vue ne nous a pas enchantés. Mais attendez, continuez la lecture… car dès que nous avons enfilé nos chaussures de marche et mis notre sac à dos, c’est là que ça devient intéressant.
De Besi Sahar, nous sommes partis pour environ 20 jours de marche autour du massif des Annapurna. Ces montagnes immenses culminent toutes entre 7000m et 8091m et nous allons les voir pendant finalement… 28 jours ! Et oui, c’est tellement beau que nous prolongeons deux fois notre trek afin d’en profiter encore plus.
Sur le chemin, on voit une partie du Népal très authentique. Petits villages d’influence hindouiste pour une partie du trek, et d’influence bouddhiste tibétaine pour la partie plus haute. Des toits plats, des réserves de bois sur les balcons, des enfants emmitouflés contre le froid, des muletiers, des porteurs, des paysans. Et des touristes ! Le tour des Annapurna est vraiment très connu, pour sa beauté, pour son accès, pour son balisage parfait, pour ses lodges qui jalonnent le parcours toutes les une à deux heures de marche. Ce trek est donc assez facile pour les touristes comme nous, tant au niveau de l’organisation qu’au niveau de l’orientation. Quant à la condition physique, si on aime, on y arrive ! Enfin… en respectant les limites de la montagne et de l’altitude qui règnent ici en maîtres ! Nous marcherons en effet entre 800m et 5400m d’altitude ! D’où le « petit » défi à relever que nous avons bien sûr adoré !
Le parcours s’élève progressivement depuis Besi Sahar jusqu’à Manang (3600m). A cet endroit, acclimatation obligatoire d’un jour. Nous en faisons trois ! C’est tellement beau qu’on en profite à fond. Tellement à fond qu’on monte jusqu’à 4600m lors d’une promenade d’acclimatation et qu’arrivés en-haut, fatiguée, essoufflée et affamée, Christelle ne trouve rien de mieux à faire que de glisser et de s’étaler dans la boue ! Plutôt marrant, mais… on venait de faire la lessive ! Et ici ce n’est pas une mince affaire ! Un tuyau d’eau glaciale qui coule dans le jardin, une bassine, un savon pour les mains et beaucoup d’huile de coude sont nécessaires pour laver nos quelques vêtements. Donc c’est vite vu, le soir on recommence tout et on espère que ça sèche jusqu’au lendemain matin… Aïe aïe aïe…
A propos d’eau gelée, ça nous fait penser à la douche quotidienne. Dans presque toutes les lodges nous avons droit à une douche digne de ce nom. Alors d’accord parfois la porte ne ferme pas bien, parfois la fenêtre sans vitre nous donne une ventilation un peu trop fraiche, parfois le sol n’est pas très propre. Mais bien souvent, l’eau était tiède ! Un luxe inestimable lorsqu’on se trouve au Népal, en montagne, loin de tout et parfois loin d’une source d’eau. Tiède et non chaude, car nous arrivons en milieu d’après-midi, lorsque le ciel était déjà recouvert de nuages. Où est le rapport ? L’eau est chauffée à l’énergie solaire. Donc plus vite vous marchez, plus vite vous arrivez à destination, plus il y a de soleil (le matin est beau, l’après-midi est gris), plus vous aimez la douche ! Autre solution : payer la douche très chaude, mais au gaz ! Pourquoi payer pour du gaz ? Les bombonnes sont transportées à dos d’homme… et je peux vous dire que quand vous les voyez sur le chemin, avec une énorme bombonne de gaz dans leur panier accroché à leur tête, entrain de suer, vous ne râlez pas une seconde pour payer votre douche ou alors vous prenez une douche tiède (voire froide) !

Des porteurs, on en a vu des dizaines. Ils portent, ils marchent, ils suent. Voilà leur vie. Jusqu’à ce que leurs articulations disent stop. Le salaire étant calculé en fonction du nombre de kilos qu’ils ont sur le dos, certains portent jusqu’à deux fois leur propre poids ! Heureusement des règles entre les touristes et les porteurs sont désormais appliquées. Maximum 30kg pour un porteur. Mais tous ne sont pas concernés, puisque la nourriture, le gaz, les tables, la tôle, les lits, les commodes, les pierres, les briques, tout est transporté à dos d’hommes, de femmes et d’enfants dans les montagnes pour assurer la survie quotidienne. Autant vous dire que lorsqu’on peste dans une montée avec notre petit sac de 10kg, on se tait désormais en repensant à ces gens exceptionnels, qui font le travail que même une mule ne peut pas accomplir.

Revenons-en à nos petits tracas quotidiens… les WC ! Et oui, on pourrait écrire un livre là-dessus. Mais ici c’est plutôt simple : toilettes turques partout ! Pas de chasse d’eau mais un seau. Un autre seau pour le papier de toilette. Facile donc, sauf lorsqu’on est courbaturé du jour précédent !
Vous voulez encore une anecdote ? Ce jour-là, ça monte. Comme quasi tous les jours en fait… mais là, il fait beau et chaud et ça fait vraiment beaucoup de bien de boire l’eau fraiche de notre gourde lors d’une petite pause. Jusqu’au moment où on se rend compte qu’on vient de boire un litre d’eau non-purifiée… gloups… et bien sur ce coup-là, il faut dire qu’on a eu vraiment beaucoup de chance, car nos estomacs et intestins ont tenu le coup comme des chefs !
Autre tracas ? Choisir entre un gâteau aux pommes et un pancake à la banane lors d’une pause, savoir si demain on marche ou si… on marche ! La belle vie, quoi ! Surtout certaines journées particulières. La balade à Ice Lake, fantastique du fait du panorama exceptionnel que nous avons sur les géants de l’autre côté de la vallée et du ciel bleu toute la journée, une balade depuis Ghyaru jusqu’à la stupa du village et avec vue splendide une fois de plus, le lever du soleil à 5h30 du matin à Upper Pisang lorsque tout le village commence gentiment à se réveiller, le festival annuel de tir à l’arc dans le même village… Il y a encore le passage du col Thorung La, à 5400m, avec un départ à 5h30 et une montée de 6h jusqu’au plus haut point. La respiration se faisait difficile, mais marcher dans la neige avec autour de soi des monts blancs merveilleux était féérique ! Puis les 4h de descente en freestyle pour les deux petits Suisses qui glissaient et couraient plus qu’ils ne marchaient. Quoi d’autre ? Les villages de Jong, Kagbeni, Marpha, Bragha, tous plus beaux les uns que les autres. La visite d’un temple bouddhiste et la découverte de manuscrits vieux de 500 ans dans sa bibliothèque. Le réveil des montagnes au camp de base de l’Annapurna, à plus de 4000m, dans un cirque de sommets s’illuminant tous les uns après les autres avec les premiers rayons du soleil. Les nuits glaciales dans nos chambres mal isolées, mais qui resteront gravées dans nos mémoires. Les discussions passionnées avec les propriétaires d’une lodge à Bahundanda. La rencontre de Thomas et Emilie et la fin du trek en leur compagnie, tout comme l’apéro au fromage de yak et pringles après la grosse montée de Chomrong. La journée à travers la forêt de rhododendrons en fleurs. Et pour terminer, après une belle journée de marche, les agréables sources d’eau chaude à Jhinu Danda au bord de la rivière et au milieu de la forêt. On s’arrête là, mais il y aurait encore tant à dire. Comme quoi un trek, ce n’est pas juste de la marche et de l’effort, mais des émotions, des rencontres, des frissons… On se sent vivre !!!


De retour à Pokhara, on est bien content de dormir dans un super hôtel pour fêter nos 10 ans ensemble ! De là, nous reprenons la route pour Kathmandou et visitons au passage deux très jolis villages : Bandipur et Ramkot. De retour à Kathmandou, la ville n’a pas changé depuis notre départ en trek… zut… bon, on fera avec pendant une grosse semaine d’organisation de la suite du voyage. Et nous nous échappons du quartier touristique de Thamel pour explorer le « vrai » Kathmandou. Nous découvrons des Népalais jouant aux échecs sur le trottoir, des petits temples cachés, et une boutique à thé où le marchand nous invite à déguster de bons thés en parlant de nos pays respectifs. De plus, nous avons profité de visiter le très beau stupa de Swayanbhunath, qui se trouve sur une colline avec vue sur toute la capitale. Il y a des petits singes autour de nous, de l’encens brûle un peu partout, de la musique tranquille est diffusée et les gens viennent ici pour se recueillir. Une belle visite. Tout comme notre virée au plus grand stupa d’Asie, qui se trouve en plein cœur de Kathmandou : Bodnath. Surprise ! Ici, c’est avant tout des Tibétains en exil et en habit traditionnel qui tournent autour du stupa en priant et en faisant rouler les moulins à prière. Une atmosphère calme, paisible et respectueuse règne ici malgré le nombre important de pèlerins. Notre dernière visite au Népal se fait à Bhaktapur, une petite ville à la périphérie de la capitale et inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO. Ici c’est l’ancienneté des bâtiments, des temples et des ruelles qui impressionnent. De plus, ils sont pour la plupart très bien conservés. Nous avons la chance (ou la malchance ?) d’arriver à Bhaktapur un jour de festival. Les familles hindouistes se réunissent ce jour-là dans les temples pour faire des offrandes à leurs dieux. Nous les voyons donc se déplacer à pied à la queue-leu-leu avec des plateaux remplis de fruits et de fleurs, dans leurs plus beaux vêtements. Mais ce qui interpelle le plus, c’est la chèvre qu’ils tirent derrière eux, elle aussi décorée de fleurs. Qu’en font-ils ? Un peu plus tard dans la journée, nous voyons ces petites processions revenir avec leurs plateaux vides et… un plateau dans lequel git à présent une tête de chèvre ensanglantée ! Le corps de cette pauvre est chargé sur un vélo pour être ensuite vidé de ses entrailles (en pleine rue, c’est très appétissant…). Donc on sait désormais quel est le sort des chèvres au Népal !

Le lendemain, nous quittons le Népal pour Hong Kong. Lorsqu’on essaie de résumer nos sentiments sur le Népal, c’est plutôt paradoxal. En effet, nous avons vraiment adoré marcher dans les montagnes, rencontrer des habitants toujours très gentils, à l’écoute, généreux et sympathiques avec lesquels nous avons eu des discussions très enrichissantes, nous avons aimé voir les beaux villages de Bandipur, Ramkot et Bhaktapur, découvrir une culture complètement inconnue pour nous, voir comment le bouddhisme et l’hindouisme cohabitent sans problème et simplement vivre au milieu de ce Népal souvent envoûtant. Par contre, nous sommes un peu trop décalés par rapport à d’autres aspects de la vie népalaise que nous n’arrivons pas à comprendre. Ceux-ci sont souvent dûs à la pauvreté, mais certains font simplement partie de la culture de ce pays. Les gens crachent partout, les rues sont sales en partie à cause des offrandes faites sur le trottoir dans le but de protéger la maison, mais tant de nourriture pourrissant au soleil attire pleins de bêbêtes… De plus, les déchets ne sont pas traités du tout, l’état est complètement corrompu, les routes sont extrêmement dangereuses, la nourriture est peu variée et parfois avariée. D’où quelques tourista pas très sympa que nous avons tous les deux attrapées et ce même en mangeant les produits locaux et sans viande. Bref, nous ne vous cachons pas ce qui nous a plu et déplu. Cela fait partie d’un voyage et nous sommes très contents de vivre ces expériences enrichissantes et qui nous ouvrent l’esprit. Nous quittons donc Kathmandou fatigués, mais heureux d’avoir découvert le Népal !

mercredi 3 avril 2013

Le Vietnam

Départ de Phnom Penh, au Cambodge, pour le Vietnam. Il existe de nombreux moyens de rejoindre ce pays et nous choisissons la voie fluviale combinée au bus. Cela prendra la journée entière et c’est l’aventure pour les quatre petits Suisses bien habitués aux transports publics de chez eux… Du tuk-tuk, nous montons à bord d’un bateau-express qui nous mène en six heures environ jusqu’à la frontière entre le Cambodge et le Vietnam, près de Chau Doc. En achetant les billets de bateau, nous n’avions pas prévu de faire une croisière de luxe, mais tout de même, nous ne pensions pas qu’il serait nécessaire de mettre les boules quies tant le bruit du moteur est insupportable, et que les sièges seraient si inconfortables, au fond d’un bateau si bas qu’on ne voit presque rien du paysage… nous prenons donc notre mal en patience et arrivons enfin au poste frontière. Là, nous troquons notre bateau pour un bateau-croisière, qui va très lentement, mais qui a l’avantage de nous faire découvrir un peu plus le paysage et qui nous promène dans de très beaux canaux, emplis de maisons flottantes. Nous voyons la vie quotidienne des gens, qui se lavent dans le fleuve, font leur lessive et leur vaisselle, pêchent, naviguent ou se reposent au bord de l’eau. C’est vraiment envoûtant ! Arrivés à Chau Doc, nous grimpons dans un mini-bus, qui nous conduit à la gare routière. Là, c’est parti pour environ quatre heures de car à travers la campagne du delta du Mekong. Le seul hic, c’est que le chauffeur du bus et son assistant ne comprennent pas où l’on doit descendre… nous l’écrivons sur un papier, ils ne comprennent toujours pas… il faut dire que notre vietnamien n’est pas encore au point, on vient d’arriver… bon… nous espérons qu’ils ont quand même un peu compris et tentons tant bien que mal de savoir par où l’on passe, le nom des villages, etc… le problème c’est qu’il n’y a que des habitations tout du long du chemin ! Aucun panneau n’indique le début ou la fin d’une ville, rien… gloups… nous ne savons pas non plus combien de temps dure le trajet exactement et bien sûr, il n’y a pas d’arrêt de bus ou de carte comme dans notre Suisse si bien organisée… Heureusement, le miracle se produit ! L’assistant du chauffeur s’approche soudain de nous durant le trajet et nous tend son téléphone portable. Nous y découvrons un message disant : « If you are Valentin, say « yes » to the driver assistant. We’ll wait for you at 7 pm at a bus stop with four motos. » On se regarde, et on dit « yes !!! » au Monsieur ! Eh bien pour de l’organisation, c’est plutôt pas mal… On nous demande donc de sortir du bus vers 19h et comme prévu, quatre chauffeurs de moto nous attendent pour nous conduire à la maison d’hôte où nous seront logés. On pose un casque sur notre tête, on embarque les valises entre les jambes des chauffeurs, on s’accroche à ce dernier avec notre gros sac de montagne sur le dos, et c’est parti ! De nuit, à contre-sens, puis sur un petit chemin qui zig-zague, nous arrivons finalement, exténués, dans une magnifique demeure coloniale. Nous aurons passé plus de douze heures dans les transports publics, et le repas vietnamien traditionnel ainsi que l’alcool de riz qui nous attend nous requinquent délicieusement bien. Mot, hai, ba, YO ! Merci à la secrétaire de la maison d’hôte d’avoir contacté notre bus… sans cela, nous aurions peut-être fini au terminus ce soir-là… !

Voilà, vous avez donc un petit aperçu de notre entrée en matière avec le Vietnam. Maintenant, passons aux splendeurs du pays. Le Delta du Mekong, tout au sud du pays, regorge d’eau. Nous prenons donc… un bateau !  pour visiter les alentours. Marché flottant, fabriques de bonbons et boutiques d’artisanats, maisons coloniales, canaux enfouis dans la verdure, fruits divers à déguster… on en a plein la vue ! Avec comme point d’orgue à cette journée, la petite balade en barque avec nos chapeaux coniques sur la tête !

Nous passons ensuite par Hô Chi Minh Ville, ou plus volontiers pour les habitants du coin, Saigon. Nous y découvrons une grande ville asiatique, grouillante, bruyante, commerçante, avec un beau point de vue depuis une des tours, de bons restaurants, et quelques beaux bâtiments datant de l’époque coloniale. 

De là, nous volons pour l’ancienne capitale impériale qui est au centre du pays : Hué. Enfin pas tout à fait… là encore, il nous est arrivé une petite aventure sympathique… après coup… Nous atterrissons à Danang et nous sommes encore à 120km de Hué. Nous prenons donc un taxi pour la gare routière, svp Monsieur le chauffeur de taxi. Celui-ci nous emmène à la gare ferroviaire. Non Monsieur, nous voulons un bus, vroum, vroum, pas tchou-tchou ! (notre vietnamien est vraiment archaïque…) Une fois arrivé au bon endroit, Monsieur nous réclame le prix de la course entière de taxi (alors que nous sommes certains qu’il savait très bien où nous voulions aller), plus les taxes d’aéroport et de la gare routière ! Non, mais ! Avant de nous taper dessus, nous payons tout… pendant ce temps, voilà que tous nos bagages sont déjà embarqués dans un mini-bus ! Oui, oui, il va à Hué et il part dans 10minutes, montez ! Bon, ok, vu les circonstances, on ne va pas chercher plus loin pour voir si un autre bus moins cher ou plus grand part bientôt… Apparemment, le chauffeur de taxi était de mèche avec le chauffeur du mini-bus, ça c’est sûr… nous nous installons donc presque confortablement à l’arrière du mini-bus, sur une banquette surélevée. Super, nous avons un peu plus de place pour les jambes que si nous étions sur un siège normal. Nous partons et durant tout le trajet, qui dure quand même trois heures, nous nous arrêtons à chaque fois qu’un passager veut monter. Résultat : dans un mini-bus pouvant accueillir environ 16 passagers en Suisse, mais ici les gens sont petits, il y a 28 sièges en tout, nous nous retrouvons pliés en quatre et entourés d’une quarantaine d’autres passagers !!! HAAHHAHAHAH !!!! GRRRRRR !!!! Au secours ! Ah et la place qu’on avait devant nos jambes s’est transformée en siège pour quatre autres personnes (bébés et bagages en plus). Et sans vouloir vous faire peur, s’il y a un accident, tout le monde est mort vu la vitesse et la prudence du chauffeur. D’ailleurs, après 15 minutes de trajet, nous avons déjà perdu un retro… très rassurant… Mais voyons les choses du bon côté : Janine a largement assez de place, les paysages que nous traversons sont merveilleux et nous arrivons à Hué entiers ! Non, on ne veut pas réitérer l’expérience… D’ailleurs pour le retour à l’aéroport, nous prenons un taxi quatre fois plus cher que le mini-bus… Au moins nous savons comment les Vietnamiens se déplacent !

Hué. Ancienne capitale impériale, la ville comprend une citadelle en grande partie détruite par les bombardements américains mais qui garde un grand charme et quelques très beaux bâtiments. Nous la visitons calmement et imaginons la splendeur qui devait régner ici il y a à peine 60 ans. Soieries, mandarins, danseuses, empereurs et famille royale, théâtre, musique vietnamienne, décorations dorées et colorées ainsi que zenitude. Tout cela est malheureusement révolu mais le site est tout de même classé au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Nous prenons un bateau et naviguons sur la paisible Rivière des Parfums, qui tient son nom des nombreuses plantes aromatiques qui la bordaient jadis. Le long des rives, les restes de l’époque impériale : tombeaux impériaux à l’architecture majestueuse, emplis de zenitude et de jardins sobres, pagode emblématique du Vietnam et encore en activité pour les nombreux bouddhistes de passage, temples discrets cachés dans la verdure… nous nous régalons les yeux et l’esprit de tant d’histoire et de culture mais surtout de l’esprit bouddhiste qui règne ici.

Nous faisons une fois de plus un saut de puce dans le ciel pour arriver dans la capitale vietnamienne : Hanoi ! Sept millions d’habitants, quatre millions de mobylettes, des voitures, des piétons, des trottoirs qui servent de parking et donc des routes qui servent à tout le reste, des restaurants de rue, des échoppes, de la soie, des tailleurs, des odeurs, des gens, des gens, des gens… Au milieu de tout ça, nous quatre. On déguste de délicieux mets sur de petits tabourets bleu en tentant de ne pas lâcher son morceau de poulet dans la sauce soja ni de lui faire faire un looping avec les baguettes, on cherche de la soie, nous passons chez une tailleuse faire quelques commandes, nous abdiquons devant le mausolée d’Hô Chi Minh lorsque nous découvrons la file d’attente longue de plusieurs centaines de mètres, nous visitons quelques temples, nous observons le trafic incessant mais fluide dans les rues, en définitive, nous nous imprégnons de l’ambiance de cette ville si particulière.

Pour terminer le voyage de Janine et Willy en grandes pompes, nous organisons une croisière dans la fabuleuse, l’incroyable, la magique Baie d’Along ! Depuis le temps que Janine nous bassinait avec cette Baie d’Along… hahaha ! Et bien on a bien fait d’y aller ! Rendez-vous compte… Naviguer dans une jonque privée en bois, avec un équipage aux petits oignons avec nous, un guide francophone super sympathique, et tout ça dans un cadre à couper le souffle ! Des milliers d’îles et îlots qui émergent de la mer, couverts de jungle et parfois de singes, quelques villages flottants par ci par là, le silence, le calme… C’est tout simplement reposant tant pour l’esprit que pour le corps. Au programme : navigation dans un décor de rêve, baignades, délicieux repas de fruits de mer et poissons, balades en kayak, visite d’un village flottant et jeux de cartes. Et ça pendant trois jours. Que demander de plus ? D’y rester plus longtemps…

En rentrant à Hanoi, un passage à la clinique s’impose… En effet, Valentin a 39,6°C de fièvre ! Verdict : grippe A H1N1. Pas rigolo du tout, mais heureusement une fois que la fièvre est descendue grâce à une perfusion d’eau et à des Dafalgans, il n’a rien à craindre. Repos donc, et un masque à porter pour ne pas transmettre le virus plus loin…

Dernier jour de vacances pour Janine et Willy. Ils bouclent leurs valisent et nous flânons encore un peu dans la ville. Dernière partie de chibre (ça va nous manquer), un petit express italien à côté de l’hôtel, puis c’est les adieux. Merci encore mille fois pour tous ces bons moments partagés !

Voilà, on se retrouve les deux. Nous restons cinq jours à tourner en rond dans Hanoi et notre chambre d’hôtel en attendant que Valentin soit totalement remis de sa grippe et surtout, en attendant la prochaine aventure : un trek de quatre jours dans les montagnes à 180 km de Hanoi. Accompagnés de The, notre guide de cœur, nous arpentons les collines à la découverte de deux (des 54) ethnies vietnamiennes. Les Thais et les Hmongs. Nous marchons de village en village et en route, nous voyons comment les habitants des montagnes vivent de la culture sur brulis, se déplacent (en mobylette !), transportent leur marchandises et matériel (dans des hottes pour les Hmongs et dans des hottes tenues par un tissu calé sur le front pour les Thais.) Nous rencontrons ces gens, à commencer par les enfants du chef d’un village Hmong chez qui nous dormons. Ils nous sautent au cou lorsque nous arrivons, nous prennent par la main et nous emmènent faire un tour du village ! Ils nous apprennent à compter en vietnamien, nous perfectionnons leur anglais lorsqu’ils nous apportent leurs cahiers d’école. Nous soupons entourés de trois Vietnamiens et buvons l’alcool de riz ensemble. Puis nous nous endormons sur un lit de planches, entourés de murs en planches, au son des aboiements de chiens puis des cris des coqs ! Bonne nuit… Le lendemain, nous avalons 25km dont une grande partie à la descente. Valentin, toi aussi tu as les jambes qui tremblent ?? Nous ne vous expliquons pas les courbatures deux jours plus tard… Mis à part ça, nous traversons des paysages de rizières verdoyantes splendides et mangeons des repas typiques très bons. Le troisième jour nous réserve l’apothéose du trek : quatre heures de marche à travers des rizières en terrasses, des cultures et des petits villages isolés. Magnifique ! Marcher à travers une rizière se révèle périlleux, mais cela nous montre bien le degré d’agilité des travailleurs aux champs. Par ailleurs, s’occuper de rizières est pénible du fait que les paysans ont les pieds dans l’eau toute la journée et sont courbés en deux pour repiquer (par exemple) chaque brindille de riz. Un travail de titan, fait entièrement manuellement et sans engrais chimique (les buffles sont un bon substitut). Nous nous arrêtons pour le dîner et dégustons du riz gluant, des brochettes de porc, du concombre et des œufs. Miam ! Le propriétaire de la maison nous propose de nous reposer et c’est très volontiers que nous grimpons dans la maison sur pilotis pour piquer un petit somme. Une fois de plus, l’accueil des Vietnamiens est incroyable et c’est ce que nous retiendrons de ce très beau trek, en plus des paysages fous. Nous remercions de tout cœur The, qui a été notre guide durant notre petite escapade dans la Baie d’Along et durant le trek dans les montagnes. Il n’a pas seulement été guide, mais également traducteur et compagnon de route. Nous avons eu beaucoup de plaisir avec lui !

Voilà, le blog est à jour et les prochaines aventures que nous vous relaterons se passeront au Népal, où nous sommes depuis quelques jours. Mais pour avoir de la matière à raconter, on va d’abord partir une vingtaine de jours dans la région des Annapurnas pour un trek ! Vive les montagnes ! Et à dans trois semaines !

samedi 30 mars 2013

Cambodge, retrouvailles et découvertes


Après quelques jours passés à Phnom Penh où nous avons profité des « happy hours » et de la gastronomie cambodgienne, nous nous remettons en route. Direction Koh Thmei, une île paisible à une heure de bateau du sud du Cambodge. Le trajet est long et un peu chaotique. En effet, nous effectuons quatre heures de bus sur une route principale avec une seule voie dans chaque sens. Mais le bus, et les autres usagers de la route n’hésitent jamais à doubler voir même à tripler. Du coup, nous nous sommes retrouvés quelques fois en train de dépasser pendant qu’en face une voiture doublait un camion. Heureusement, les « bandes d’arrêt d’urgence » servent de deuxième piste et lorsqu’il n’y en a pas, celui qui se fait dépasser met deux roues dans l’herbe pour que tout le monde passent et nous, à bord du bus, on sert les fesses ! Le bus nous dépose au bord de la route et il nous reste à faire 7 kilomètres de moto-taxi avec un sac de montagne sur le dos et le tout sur une piste en terre battue. Une fois arrivés au village de pêcheur, notre bateau nous attend. La traversée est absolument magnifique, barques de pêcheurs colorées, soleil couchant et île tropicale envahie par la mangrove. Après 6 heures de voyage nous voici sur une île « déserte ». En effet hormis huit petits bungalows et un restaurant il n’y a rien. Pas de route, pas de village, pas de magasin, pas de motos, pas de wifi, pas de téléphone (juste le portable du patron). Le bungalow est simple mais ne manque de rien et il y a même deux hamacs sur la terrasse, le rêve. Nous restons donc sur cette île à ne rien faire pendant quelques jours. Rien… ça fait bizarre de ne rien faire… tellement bizarre qu’on a quand même trouvé de quoi s’occuper. Jeux de société, lecture, baignades, siestes dans le hamac, manger, boire un cocktail et on recommence ! Le paradis ! Bon, on arrête de vous faire envie !

De retour à la réalité, nous retournons à Phnom Penh, puis à Siem Reap, au nord-ouest du pays. Là, nous accueillons avec joie et excitation les parents de Valentin qui viennent passer leurs vacances avec nous ! Au programme, visite du Cambodge et du Vietnam avec eux. Revoir des proches est un réel bonheur ! On ne se quittera d’ailleurs plus d’une semelle jusqu’à leur départ trois semaines et demi plus tard.

Départ donc pour les visites à gogo : ateliers de confection de la soie et de tissage, sculpture sur pierre et laque sur bois, village de pêcheurs avec leurs maisons sur pilotis (jusqu’à 7m pour avoir les pieds au sec lors de la saison des crues) et les fameux et fabuleux temples d’Angkor. Nous engageons Mondol, un chauffeur de tuk-tuk très efficace, ponctuel, rapide et… prudent ! Il restera avec nous pendant tout notre séjour à Siem Reap, nous emmenant d’un temple à l’autre. Au programme, un coucher de soleil sur le temple « Prè Rup », le « Banteay Srei » avec ses sculptures magnifiques, le « Banteay Samré » qui est une petite merveille loin des foules, le « Preah Khan » avec son fromager enraciné dans ses murs, la cité d’ « Angkor Thom » et son « Baphuon », le « Ta Prohm » laissé à la végétation, un lever de soleil sur le majestueux et emblématique « Angkor Vat » et pour finir, le Bayon aux mille visages. Pas besoin d’en ajouter beaucoup plus, les photos parlent très bien d’elles-mêmes, et les légendes vous préciseront les détails. Mais s’il fallait donner quelques mots clés de notre visite des temples, les voici : découverte, magie, culture, histoire, bouddhisme, hindouisme, croyances, légendes, architecture, rois, démesure… Merveilleux ! Ce n’est pas pour rien que ce site est inscrit au Patrimoine mondial de l’UNESCO… Et dire que nous ne voyons que la partie immergée de l’iceberg. En effet il ne reste rien des dorures, de la plupart des statues, des ornements, du système d’irrigation qui permettait aux paysans de faire jusqu’à quatre récoltes de riz par années alors qu’actuellement il n’y en a qu’une seule. Il faut encore imaginer le palais royal et les habitations en bois dont il ne reste plus de trace, la cour du roi, les éléphants, tous les ouvriers et habitants qui composaient la civilisation d’Angkor.

Une anecdote sur Siem Reap ? La panne d’électricité qui a duré au moins deux jours dont a été victime toute la ville et qui nous a fait dormir dans des chambres étouffantes, sans eau durant la journée (super pour aller aux toilettes…) et qui a forcé les Cambodgiens à fracasser tous les bords de route du centre-ville pour trouver où se situait la panne… Merci la génératrice qui nous permettait de dormir avec un petit ventilateur et qui pompait de l’eau jusqu’aux salles-de-bains du coucher au lever de soleil.

Départ ensuite en bus pour Kompong Cham, une petite ville près de Phnom Penh. Nous en gardons un souvenir ébloui et enchanté. En effet, nous sommes à la campagne et nous avons la chance de visiter le petit, minuscule devrait-on dire, village de paysans de Cheung Kok. Celui-ci s’est ouvert au tourisme depuis quelques années, ce qui lui permet d’avoir une route d’accès en bon état (en terre tout de même) et quelques emplois en plus pour mettre du beurre dans les épinards. Nous pouvons effectivement y acheter quelques souvenirs faits à la main et avec les matières premières des alentours. Nous croisons le regard de plusieurs villageois, tous plus souriants les uns que les autres. Les anciens du village nous interpellent et nous demandent (via notre chauffeur de tuk-tuk qui assure la traduction et les explications) quel âge nous avons. Nous leur rendons la question après avoir répondu, et sommes surpris d’apprendre qu’ils sont bien plus âgés que ce qu’ils n’en paraissent ! Et vas-y à 84 ans pour remonter dans ta maison sur pilotis qui est à 4m de haut et accessible par une simple échelle de bambou !

Nous louons quatre bicyclettes pour nous promener dans les alentours de Kompong Cham. Là encore, la journée est vraiment chouette. Nous longeons le fleuve du Mekong et voyons, amarrés à la rive, les maisons d’un village flottant. Les gens vivent de la pêche et sont donc sur l’eau toute l’année, c’est impressionnant. Nous traversons un marché, avec ses fruits, ses légumes, mais également ses poissons et sa viande exposés en plein soleil et par des températures certainement plus élevées que 30°C… hum… Un peu plus loin, un pont de bambou permet l’accès à une petite île. Il est reconstruit chaque année par les habitants du coin après la mousson et nous décidons de l’emprunter avec nos vélos. Oh surprise, il n’y a pas vraiment de rambarde sur les côtés et le sol, en bambou bien sûr, est plutôt mou. Nous appuyons donc sur nos guiboles et tentons la traversée sans problème, et surtout sans rentrer dans un autre véhicule arrivant parfois pile en face de nous. Mais voilà que Janine a une belle montée d’adrénaline, lorsque son sac à main glisse de son panier pour venir s’emmêler dans les rayons de sa roue avant et tout bloquer ! Comme si ce n’était pas assez dur comme ça… Nous arrivons de l’autre côté du pont, entier et tous ensemble, ouf ! Et cherchons un petit troquet pour se mettre quelque chose sous la dent. Pas évident, il n’y en a pas… mais nous arrivons finalement vers une maison qui a des tables et des chaises à l’extérieur. Nous nous asseyons et passons commande. Au menu : un beignet chacun avec un coca. On n’a pas réussi à obtenir plus, mais vu qu’on doit s’exprimer avec les mains, on est déjà bien content d’avoir quelque chose à manger ! Les gens autour de nous rient, autant que nous d’ailleurs ! Mais ce qui nous a définitivement le plus émerveillé durant cette journée, c’est tous ces enfants qui, dès qu’ils nous aperçoivent, agitent la main et crient de tout leur bonheur « Hello ! Hello ! What is your name ?  How are you ? ». Avec un sourire allant d’une oreille à l’autre !

Après cette magnifique escapade dans la campagne cambodgienne, nous revoilà dans l’agitation de Phnom Penh avec sa circulation anarchique, ses moines bouddhistes qui parlent volontiers au touriste, son marché russe (que nous avons dévalisé) et le musée de Tuol Sleng. Cette école tristement célèbre pour avoir été le centre de détention S-21 pendant le régime Khmer Rouge. Quelles émotions désagréables que de contempler toute la folie humaine en visitant les salles d’interrogatoire (ou plutôt de torture), en voyant les registres des victimes et la potence qui est toujours au milieu de la cour. Dur à croire que l’Homme puisse en arriver à tant de cruauté mais même si cette visite n’est pas la plus agréable elle reste incontournable pour ne pas oublier les horreurs de l’Histoire. Après cette visite, nous sommes encore plus impressionnés par l’envie du peuple cambodgien d’aller de l’avant et de se réconcilier avec son triste passé.

Pour finir notre aventure cambodgienne, nous aurions voulu visiter la Pagode d’Argent et le Palais Royal mais voilà, Sa Majesté avait prévu une petite fête (sans nous y convier ;-)) et le palais royal était fermé au public. Nous quittons le Cambodge avec une raison de plus de revenir !

Et nous voilà sur le Mekong, où nous voguons vers notre prochaine destination : Le Vietnam !